Je ris aux éclats depuis une bonne dizaine de minutes, me tenant les côtes.
Celles-ci sont légèrement douloureuses, mais et je n'aurais jamais cru m'entendre me dire ça, que cette douleur est agréable !
Des larmes perlent à mes yeux mais étrangement nulle peur ne vient broyer mes organes, juste du bonheur à l'état pur, cela faisait longtemps que je n'avais pas connu ça.
J'ai vraiment eu raison d'accepter d'aller à ce rendez-vous, malgré mon appréhension ayant vraiment failli me faire refuser.
Parfois il faut savoir laisser les apparences de côté et accepter d'être agréablement surpris, comme c'est mon cas à l'heure actuelle.
Je suis assise sur des coussins colorés et des plaids d'une grande douceur, dégustant des nouilles chinoises réchauffées au micro-ondes.
Cela peut paraître étrange, pourtant je n'échangerais cette place contre aucune et ce, même si c'était dans le meilleur restaurant du monde.
C'est peut-être dû aux deux émeraudes brillantes qui me fixent avec une intensité telle qu'elle me bouleverse. Je n'ai que faire de l'air que j'ai avec des pâtes pendant de ma bouche pendant que je mâche.
C'est tellement bon et je me sens si bien avec Stan que j'en oublie ma peur de ne pas lui plaire.
- Je ne pensais pas que le récit de ma mésaventure chez le traiteur chinois vous amuserait autant, lance Stan tout en remuant sa soupe.
- Je suis désolée, ce n'est pas correct de me moquer de vous.
Il me sourit tendrement avant de baisser les yeux sur son verre.
- J'aime vous entendre rire Isabella, murmure-t-il sur un ton gêné.
Je sens une douce chaleur envahir mon bas-ventre.
Pour essayer d'atténuer la tension, je crispe mes mains autour des baguettes.
- En tout cas c'était une superbe idée de m'amener manger chez vous, à la bonne franquette.
- Avec votre jambe, je me suis dit que vous préféreriez être tranquille, à votre aise.
- C'est le cas.
J'adore l'appartement de Stan. Celui-ci est situé dans un petit village, pas très loin du château et est entièrement fait en bois massif, comme un chalet. Néanmoins il y a tout le confort moderne avec notamment un frigo et un lave-vaisselle, choses que j'avais à partager avec deux autres étudiantes pendant l'année dernière avant d'emménager avec Ben, et ce n'étaient pas des fées du logis.
Il est hors de question que je retourne en collocation l'année prochaine. Même si je dois trouver du boulot, j'aurai mon propre appartement.
- Vous me paraissez pensive, vous n'aimez pas ce que vous mangez ? me demande Stan d'une voix douce.
Il est vrai que je dois avoir l'air bizarre, à fixer un point sur le plancher, le regard dans le vague. Décidément je fais une convive hors pair !
- Je pensais à mon retour à l'université, j'avoue dans un souffle.
Le regard du jeune homme se voile quelques instants mais il se reprend vite et affiche un petit sourire en coin.
- Il est vrai que vous n'êtes là que pour quelques semaines.
- Oui pour des vacances. Et vous ? Vous travaillez ici toute l'année ?
Il secoue la tête négativement.
- Non, c'est juste pour m'aider à payer mes études d'architecture.
Je souris.
- J'ai eu la chance de ne pas avoir à travailler jusqu'ici mais je pense que je ne vais pas y échapper cette année.
- Vous étudiez quoi à l'université ?
- Lettres modernes et mon rêve est de devenir écrivaine.
Son regard s'illumine comme s'il venait de comprendre quelque chose.
- C'est pour ça que vous passez beaucoup de temps à écrire.
- En effet, cet endroit m'inspire beaucoup. Je suis sur une histoire d'amour au quinzième siècle.
- J'aimerais beaucoup vous lire.
Sa phrase peut être interprétée de différentes façons mais Stan est tellement sincère que je doute que ses propos soient déplacés.
- Ce sera avec plaisir mais je suis débutante donc soyez indulgent.
Le repas continue dans une ambiance agréable puis Stan débarrasse tout, insistant pour que je ne me lève pas ce qui me gêne mais avec ma jambe endolorie, il est vrai que je dois faire attention. Je n'ai plus besoin de béquilles mais une douleur lancinante me prend parfois quand je force trop dessus.
Il revient ensuite s'asseoir à côté de moi et l'atmosphère change subitement, elle se charge en électricité.
J'ai l'impression qu'il a quelque chose à dire mais qu'il hésite.
Soudain il prend un air déterminé et me fixe.
- Isabella, vous savez que vous me plaisez, dit-il d'un ton qui se veut ferme.
Je rougis mais ne détourne pas les yeux, il me plaît aussi, je ne vais pas fuir.
- Si c'est le cas, il faudrait arrêter de me vouvoyer, je lance sur le ton de la plaisanterie.
Il hoche la tête positivement.
- Je sais que tu as eu une aventure avec le jardinier mais...
Je le coupe en posant ma main sur la sienne.
- C'est toi que j'ai choisi, alors peu importe...
Il se penche sur moi et nous nous embrassons tendrement.
Sa main remonte sur ma nuque et vient délicatement se poser à l'arrière de mon crâne.
Je l'attrape par la chemise et l'attire contre moi tout en basculant en arrière sur les coussins.
Il se retrouve plaqué contre mon corps, ce qui me fait frémir de désir.
Il a un charme particulier qui m'a complètement fait chavirer.
Et ce soir, dans ses bras, j'ai bien envie de me laisser aller.
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Romance D'un Été [Roman Court - Terminé]
RomanceUne romance courte sur le thème estival, qui vous fera vous évader au fil des pages ! Isabella est une jeune femme dont le cœur fragile vient d'être brisé. Avec ses parents et ses sœurs, ils s'embarquent pour faire du tourisme vert dans une forêt a...