Chapitre 14 : Mystères

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Quand je me réveille, je remarque que je porte encore mes vêtements. Je me retourne et constate qu'à part l'empreinte de son corps, il n'y a aucune trace de l'inconnu. Il a dû partir avant que les autres n'arrivent et ne le voient. Tout le monde a l'air de dormir mais moi je n'ai plus du tout sommeil.

Je me lève et récupère mes affaires pour aller me doucher. Tant pis s'il fait à peine jour et que je risque de réveiller des personnes, cet endroit est assez rustique pour que je puisse me lever aux aurores. C'est vrai quoi, un connard m'a fait laver mes affaires dans un lavoir quand même !

Je galère à porter mes habits avec mes béquilles. Je referme la porte des douches à clés, tant pis je n'ai pas envie que quelqu'un entre et me fasse peur et puis personne n'aura l'idée de venir ici à cette heure je pense. Les toilettes sont dans une autre pièce. Je me déshabille et me délasse sous l'eau chaude pour une fois.

- Merde ! je pousse soudain un cri strident quand l'eau devient glacée.

Je recule et me mets à m'énerver toute seule. Je passe la main sous le jet, attends quelques instants mais non, toujours le froid.

Résignée je finis de me rincer rapidement avant de sortir en furie. J'en ai plus que marre de cet endroit, je sens que je vais me tirer.

J'ai eu beau le croire dur comme fer, je ne me suis pas remise de ma rupture avec Ben et si je continue à nier l'évidence je vais finir par faire n'importe quoi. J'ai déjà embrassé un inconnu alors que puis-je faire d'autre ?

Il vaut mieux que je retourne à mon appartement à l'université et que je rattrape mon retard en vue des examens que je dois passer à la rentrée pour passer en année supérieure. Je verrai pour reprendre des relations avec les hommes plus tard.

Je m'habille mollement avec une longue robe grise qui arrive aux genoux et une paire de leggins noirs. Je décide ensuite d'aller dans un salon où il y a une cheminée et des livres.

Mais le destin en décide autrement. J'ai à peine franchi la porte de la pièce où je voulais me détendre en lisant que je tombe sur Stan en compagnie de l'inconnu.

Je m'arrête de marcher, bouche bée. Ils ont tous les deux des airs coupables ce qui m'inquiète fortement.

- Qu'est-ce-que vous faites là ? je demande en balbutiant.

L'inconnu s'avance vers moi et murmure :

- Ce n'est que le fruit de ton imagination.

- De quoi ?

Il me sourit tristement.

- Moi, je n'existe que dans ta tête. Il faudrait peut-être que tu arrêtes de rêver.

- C'est une blague ?

Stan me regarde attentivement et dit :

- Non c'est un rêve. Tu n'as qu'à te réveiller et tout s'arrêtera.

J'ouvre les yeux, je me suis assoupie sur mon lit en retournant dans la chambre. Ma robe est toute froissée.

C'est du grand n'importe quoi cette situation. Je soupire de dépit.

La chambre est vide. C'est sympa de penser que je suis tellement transparente que personne ne m'a réveillée pour aller prendre le petit déjeuner.

Tant pis, je n'ai pas faim de toutes façons. Je me lève et décide d'aller me promener dans le parc.

Le vent souffle, une brise douce m'envoie de l'air frais dans la figure. Malgré la féerie du paysage baigné par l'aurore matinale, je réalise que j'en ai marre de ce lieu.

Je ne sais pas pourquoi mais je suis énervée, très énervée. En fait si, je le sais très bien mais ça m'agace de penser que je suis en train de devenir accro à un mec dont je ne connais même pas le prénom.

- Merde et re-merde, je grogne dans ma barbe en enfonçant mes béquilles dans les graviers du chemin.

- Isabella !

J'entends une voix qui m'appelle en contrebas du chemin.

Je me penche et aperçois Stan qui remonte la pente envahie de ronces.

- Pourquoi vous passez par là ? je demande en grimaçant en pensant aux épines qui doivent le griffer à travers son pantalon en toile.

Quand il arrive à ma hauteur je remarque un large sourire qui illumine son visage.

- C'est plus rapide pour vous rejoindre.

Je pouffe de rire mais sa phrase me touche beaucoup.

- Vous êtes bien le seul à vouloir être avec moi, j'ai l'impression que les autres occupants du château ont peur que je leur transmette ma gigne !

Je dis cela sur le ton de la plaisanterie mais je me rends compte qu'il y a sans doute du vrai là-dedans.

- D'un côté ça m'arrange comme ça je peux profiter de votre charmante compagnie en exclusivité.

Je hausse un sourcil et plisse les yeux en le fixant.

- Croyez-moi, je n'ai rien de charmant.

Il s'approche de moi et s'immobilise à quelques centimètres de mon corps.

- Mon petit doigt me dit que si et il se trompe rarement sur les gens.

Cette fois je ris franchement. C'est fou ce qu'il est doué pour détendre l'atmosphère !

- Heureusement que vous êtes là Stan, vous égayez ma journée !

Sans en avoir réellement conscience je pose ma main à plat sur son torse.

Ma béquille tombe au sol.

Le temps semble suspendu à mon geste.

Stan semble hésiter sur quoi faire mais moi je sais ce dont j'ai envie, c'est qu'il m'embrasse.






Romance D'un Été [Roman Court - Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant