Un aigle sur un champ de bleuets

Chapitre 1 : Un long hiver

Le soleil se levait sous les interstices des volets, et peu à peu la pièce se redécouvrit de sa vie. Laure sortit de la chambre, les yeux encore embués par le sommeil. Elle attrapa une bouteille de jus d'orange, un verre, ses céréales préférées et commença à déjeuner tout en regardant son téléphone. Il faisait chaud dans l'appartement et pour cause les vacances n'étaient pas terminées. Cela faisait trois jours qu'elle avait emménagé, le frigo était plein et les journées longues.

Un peu par hasard, Laure repensa à la boite qu'elle avait trouvé, il y a de cela une semaine. Elle se rappelait que celle-ci l'avait intrigué, et que c'est pour cela qu'elle avait décidé de la garder. Elle partit donc chercher cette boite décrépite qui était restée identiquement à la même place depuis la dernière fois. Elle la ramena sur la petite table de la salle de vie et commença à tirer le couvercle. Dans un crissement métallique le couvercle se souleva, et emplit l'endroit d'une odeur de poussière. La boite était remplie presque complètement d'enveloppes. Chacune de ces enveloppes était marquée d'une date écrit en manuscrit. Laure commença à chercher la lettre annotée de la date la plus ancienne. Ainsi la première lettre fut marquée du 4 décembre 1938.

____________________________________________________________

4 décembre 1938

Bonjour Alice

En cette dure journée d'hiver qui sévit sur Marseille, ville de nos camaraderies passées, je voulais prendre de tes nouvelles et dans le même temps te faire part des miennes.

Pour commencer, j'ai mis un terme à mon emploi dans l'usine de mon père, comme tu le sais la paperasse et les problèmes d'administration qui grouillent dans le milieu des entreprises ne m'ont jamais intéressé. J'ai décidé de m'offrir une retraite pour me tourner vers mes passions primaires. Heureusement que mon cadet s'est fait une joie de me remplacer dans mes fonctions de fils héritier de la fabrique. Donc j'ai décidé de commencer un cursus d'étude de littérature, heureusement mon père a accepté de financer mon inscription à ce qu'il appellerait « un caprice » et j'ai comblé le reste avec mes économies. J'apprécie grandement mes cours, néanmoins j'avoue jalouser un peu mes camarades sur les bancs, certains d'eux ont eut le luxe de s'acheter une motocyclette pour allez en cours, j'aimerais tellement en avoir une, ça serai bien pratique, mais je n'ai ni l'argent, ni le soutien financier pour m'en payer une.        

Aujourd'hui, il fait plutôt froid, a vrai dire le thermomètre m'a défendu de sortir. En ce moment j'ai beaucoup de projet, je voudrais vivre de ce que j'aime, rencontrer la plus belle des acclamations, pour ce que je fais et plus jamais pour ce que je suis, rester un rêveur éternellement loin des problèmes du monde actuel, je crois que je rêve justement trop. En parlant de ça te rappelles tu de cette nuit où nous sommes tous deux sortis de nos maisons respectives pour aller observer la houle sur la digue, je m'en rappelle encore, c'était il y a 3 mois, pile le jour de ton anniversaire, depuis on ne s'est point revus, c'était un moment extrêmement beau dans mes souvenirs, je pense déjà à l'écrire dans une de mes nouvelles. J'espère pouvoir te remontrer la mer quand tu seras rentrée de Paris.

Au fait, tu avances dans tes études, je sais que tu faisais des études d'histoire, tu m'avais longtemps parlé des tumultes des révolutions, du coup d'état de Bonaparte, etc. j'espère que tes cours actuels te plaisent. Ou sinon vois-tu encore André, je crois savoir qu'il a eu le culot de suivre ta famille à Paris et de loger auprès de vous le temps qu'il se trouve un logis, rappelle-toi qu'il n'est pas bon de le fréquenter, il ment comme il respire et il ne pense à aucune chose mise à part son statut, cela ne m'étonnerait même pas qu'il ai déjà fomenté avec ton père.

Un ami d'un jour et je l'espère un ami de toujours.

Victor

____________________________________________________________