Chapitre 11 : Ronde de songes

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Il faut croire que la vie nous dépasse. On voudrait parfois se réveiller, se sentir plus libre que les mots peuvent le décrire. Chacun n'arrête pas de courir contre le temps, certes nous avons tous des idées, des idéaux, mais tout le monde a un loyer à payer, un argent à gagner, un futur à construire. Alors on court sans regarder en arrière, en espérant un jour s'arrêter.

Une veste pendue, l'air était en suspension, seul une légère respiration troublait l'équilibre. La nuit vivait du silence. Laure dort depuis bien longtemps, tout juste avait-elle glissé un pied sous sa couette que le poids de son corps fut bien trop lourd, et l'avait entrainé dans un sommeil profond. Elle n'était jamais revenue chez les Gunédo, elle ne sentait plus la force de sortir. Yann avait fait le chemin retour, passant comme un fantôme, il savait qu'elle avait dit qu'elle reviendrait juste pour dire au revoir, mais il savait encore plus qu'elle savait mentir. Nathalie était rentrée un peu contrariée par sa sauvage de fille. Elle entrouvrit la porte, sentit sa fille dormir, et elle sourit. L'amour d'une mère est sans faille, alors elle ne fit rien et referma la porte.

Vous savez. Laure c'est un bout de pas grand-chose, une fleur qui a poussé de ce que la société lui a donné. Il fut un jour ou elle avait été naïf, un jour ou elle avait été enfant, mais ça, la société l'avait détruite. On lui avait fait croire qu'elle avait le choix, tout n'est que concession en fin de compte. Elle voulait être du lys, elle était une bleuet, la société voulais d'elle une jonquille, alors elle s'est transformé en fruit, avec un noyau dure comme un roc. Elle est devenue forte, impénétrable car elle a dû protéger son cœur, sa sensibilité, sa future fleur. Le fruit germera, mais de quel éclat ?

L'appartement était à demi dans la pénombre, il y avait toujours cette impression, une sorte de plénitude qui existait. En l'absence d'un Homme, on entendait les bruits de tuyauterie, le bois qui craquait , le tic-tac d'une horloge. Celui qui a dit que le calme était le silence était un menteur. La plénitude c'est l'harmonie d'une musique, la sensation que tout est à sa place. La plénitude c'est sentir nos cœurs battre, entendre le vent sifflet dans le pré, ressentir une pièce vivre sans personne. D'un talon puis l'autre, ont claqué les marches, cliquetis de clef et on clava la porte derrière.  Laure tourna le thermostat du chauffage et ouvrit les volets. Elle avait fait quelque peu grosse route. Sa mère l'avait déposé tout juste à la volé au pied du bâtiment. Elle posa son sac, rejeta d'un revers de main la poussière, soit dit en passant plutôt fictive, de son bureau et replaça ses cahiers à la bonne place. Ensuite, elle sortit la boite à biscuit pour la remettre la aussi à la bonne et dut place, sous son lit. Demain nouvelle boucle, une nouvelle semaine de cours, mais il est encore tôt pour penser au lendemain. Laure sortit son nez de chez elle et marcha d'un pas puis deux.

Théo était étalé sur la largeur de son lit, il laubé une balle de la main, la projetant en l'air touchant à peine le plafond pour repartir vers sa main. Il poussa un soupir lassé et referma sa main sur son dernier lancé. Son regard se balança de gauche à droite, cherchant de l'intérêt, il n'y avait toujours rien depuis la dernière fois. D'un soupirement il jeta un regard à sa montre : 16h35 ! Quelle purge ! Il leva ses pieds et d'un coup sec balança ses jambes vers le sol pour revenir assis. Quelle pagaille ça mériterais un poil de rangement » pensât-il. Sur ses dire il se levât. Il rangea toutes les vestes qu'il avait entassé sur le dos de sa chaise, ranger ses papiers administratifs étalé sur sa table. Il n'était pas particulièrement attaché à l'ordre mais il pensait dure que l'on vit plus heureux dans une pièce bien ranger, c'est de la psychologie, ou une croyance, dans tous les cas il y croyait et ça marché. En soulevant un de ses jeans un objet chuta vers le carrelage, il se baissa et attrapa tout juste l'objet. C'était un livre, il sourit légèrement puis plongea vers un air légèrement maussade. Il lissa la surface de l'ouvrage, le feuilleta sur la moitié et enfin le reposa sur la table. Il resta quelque second planté ici, perdu dans ses pensé, animé d'un souci étranger puis détourna son regard du livre pour continuer son ménage.

Un aigle sur un champ de bleuetsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant