Chapitre 8 : Les Russes arrivent

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Une porte entrouverte, d'où s'échappe une discussion, des bruits d'impact, des engrenages. Théo parcourait le clavier du Q au M, et magiquement les caractères se marquer d'un noir profond, le son d'une cloche, et un renvoi à la ligne. Cela l'amusait beaucoup depuis que Laure l'avait invité chez elle. Laure était juste derrière lui, elle avait depuis le temps appris à se servir de la machine. Il était seize heure, Laure et Théo venait de rentrée d'une escapade en plein centre. Laure avait grandement apprécié d'avoir pu tuer le temps, elle n'avait pas grand-chose à faire d'autres. Sa mère était partie pour le travail, ainsi donc elle n'avait pas grand intérêt à rentrer ce week-end. Par chance, cela tombait bien, Théo resté ici les samedis et dimanches. Entre eux, des rire, des blagues, des sourire, il partait faire le tour des rues, refaire le monde, trouver le soleil d'octobre. Laure avait de quoi panser son mal du pays. Parfois, elle repensait aux derniers moments où elle était autant sortie. C'était, il y a peut-être deux ans, c'était à l'époque où elle était avec Yann. Yann était un garçon pas bien grand, un petit mètre soixante et dix, il vivait en face de chez la mère de Laure (qui à l'époque donc étais celle aussi de Laure). Ils se connaissaient depuis tout petit, le fils du voisin. Ils étaient des amis, mais chacun en grandissent à sentit la force qui l'unissez à l'autre. Laure sentait qu'elle l'aimait, mais comment définir ce qu'est qu'aimer lorsqu'on ne la jamais vraiment connu. L'amour est un de ses mots universels qui pourtant ne porte pas de définition unique. À la veille des vacances d'été de première, il avait compris que c'était le moment. Une fête d'école, une invitation à danser, et l'histoire fut bouclée. Ils sont restés trois mois ensemble, un vrai amour de jeunesse, intense et éphémère. Le problème, c'est qu'elle lui a refusé son corps pendant longtemps, et après trois mois alors que tout semblait pour le mieux, ils se sont disputés. Ils se sont pris la tête sur des histoires sans importance, car il s'aimait trop pour être des adultes. Et tout ceci se termina avec Laure claquant la porte sur cette vie. Elle le haïssait, et même aujourd'hui elle le hait toujours. D'une façon plutôt magique, son amour s'était transformé en haine, elle s'était protégée. Car c'est ainsi que Laure fonctionne, comme beaucoup. Pourtant, elle était si heureuse, elle regretterait presque de ne pas lui avoir dit pardon ou je t'aime, mais maintenant, il était trop tard, elle était trop fière.

─ ça sert à quoi ce levier, Laure ? Commenta Théo en se retournant.

─ Oh ça... ça sert à bloquer le chariot quand t'a besoin de le transporté, enfin, je crois. Répondit-elle sortit tous juste de ses pensées.

─ Mais qui voudrait transporter ça ? Ça fait dix kilos à vue de bras.

─ Euh bin il a bien fallu qu'elle arrive ici.

─ Oui, je te le concède. Humm, tu sais pas à qui sa appartiens, non ?

─ J'imagine aux anciens propriétaires.

─ Mais t'a pas plus d'info ?

Bien sûr Laure en avait des infos, elle avait même des noms, mais elle hésité à les donner. Elle n'avait partagé son histoire avec personne, elle était seule sur le coup. En fin de compte, il ne serait pas mieux d'avoir des acolytes sur cette enquête. Genre un Docteur Watson, un Théo Watson ? ça sonne mieux que son nom à la con. Et puis elle la Sherlock, la vraie enquêtrice, intelligente et perspicace. Faut pas se sous-estimer dans la vie. Elle tourna l'idée sept fois dans sa tête. Pourquoi pas !

─ Euuuuh... Oui, mais c'est un peu compliqué. Attends ! tu me jure que tu gardes ça pour toi. Genre c'est un truc de ouf.

─ Aaah... Oui je te jure. Dit-il en se levant

─ Non mais genre assis toi. Ça va changer ta vie.

─ Non mais c'est bon arrête tes conneries, aboule !

Un aigle sur un champ de bleuetsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant