Allongée sur mon lit, seule dans le studio, la lumière de la lune et de la rue en contre bas filtrant par la fenêtre, mon cauchemar dansant devant mes yeux, un prénom résonnant dans ma tête. "Ashton". Je ne sais pas pourquoi ça me tracasse autant. La plupart des gens n'aura pas reporté leur attention sur cela, mais ce garçon est différent. Tellement différent. En quoi je ne sais pas. Le sommeil ne vient pas. J'ouvre violemment mon tiroir de chevet, attrape "Essai de psychanalyse" de Sigmund Freud, et me plonge dans la lecture. Le genre de livre qui vous retourne le cerveau. Le genre de lecture que la plupart des gens détestent. Ils préfèrent le fantastique, ou les polars. J'aime ce qui traite du réel, de la façon de penser des gens. 2 heures du matin. Mes yeux se ferment lourdement. Dans 4 heures et demi, le réveil retentira, encore une fois.
Ce matin, n'ayant pas cours, je décide de me réfugier dans la bibliothèque. J'ai des livres à rendre, et à emprunter. Tandis que je m'assoit, une pile de livres à la main, mon portable vibre. Le numéro d'Ashton s'affiche. Etrange.
"C'est sympa ce que tu lis."
Je regarde mon portable avec étonnement, je me retourne, regarde de tout les côtés, mais personne n'est visible dans la bibliothèque.
"Comment tu sais ce que je lis?"
Pas de réponse. Je soupire et me replonge dans ma lecture. Quelques pages plus tard, mon portable vibre a nouveau dans ma poche.
"Peut importe."
"C'est bizarre."
"De quoi?"
"Tu parles."
"En quoi l'acte de parler est bizarre?"
"Ce n'est pas l'acte qui est bizarre, mais la personne qui fait l'acte."
"Donc tu insinue que je suis bizarre."
Je soupire à nouveau. Il ne comprend rien.
"Non, c'est le fait que ce soit toi qui parles. Tu ne parles jamais."
"Je ne veux pas que les gens sachent ma vie, et ce que je fais. C'est tout."
"Pourquoi?"
"Qui voudrait s'intéresser à ma vie?"
"Moi."
"Pourquoi?"
"Tu m'intrigues."
"Je n'ai rien d'intriguant."
"Si."
"Alors en quoi?"
"Tu es différent, ne me demande pas pourquoi, je ne sais pas."
