Chapitre 15

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Miles revient avec un petit bout de papier et un crayon, visiblement décidé à me donner cette recette.
Je ne comprend même pas comment il peut prendre ça avec sérieux.
A sa place, je l'aurai gentiment ramené à la porte d'entrée et lui aurait fermé la porte au nez.

Il s'assoit après m'avoir tendu une chaise.

-En m'installant ici, je ne m'attendais pas à ce que se soit toi qui vienne le plus souvent chez moi... entame-t-il tout à coup.

Je me raidis sur ma chaise. Cherche-t-il à me provoquer? Où est il juste joueur?
Je cherche ce que je pourrais répondre à ça, j'avoue que sa question m'a surprise.
Je crois qu'il se rend compte de mon malaise car sa tête se relève vers moi et son regard se plonge dans le mien.
Je ne détourne pas le regard, je me veux battante, comme à mon habitude. Il faut que je trouve une remarque qui passe au dessus de la sienne.

-He bien écoute, tu apprendras que je suis une personne très sociale, d'ailleurs comme tu as pu le voir, j'ai pas mal d'amis. Donc c'est peut-être pour ça.
Je lui dis ça sur un ton plutôt insupportable. J'ai vraiment l'air d'une peste.

Mais au lieu d'une exaspération quasi certaine, je l'entends rire.
Un rire décontracté, posé. C'edt comme si il essayait de me faire comprendre que je n'ai pas besoin d'adopter ce comportement. En tout cas c'est comme ça que je le perçois.

Je m'apprête à répliquer, mais je me rend compte qu'il compte me parler lui seul, quand il reprend:
-Je crois que tu ne te sens pas vraiment bien dans ta peau. Tu me trouve spécial et le fait de ne pas me comprendre t'énerve.
Tu n'es sûrement pas ici car tu es sociale, il exagère sur le dernier mot en mimant des guillemets avec ses doigts, sinon tu serais déjà venue me voir au lycée.
Ton objectif, c'est plutôt de percer mes secrets. Car tu en as marre des tiens. Tu préfère t'occuper des autres car tu trouves ta vie horrible. Mais avec moi, je préfèrerais juste que tu gardes un comportement normal, comme la dernière fois.

-Mais... mais j'ai un comportement normal...

-Non. Pas maintenant, et au lycée non plus d'ailleurs. Je le sais parce que hier, j'ai tout de suite vu que tu étais sincère et naturelle, tu n'étais pas comme d'habitude. C'est juste car tu a été prise au dépourvu, mais pourquoi tu n'es pas comme ça plus souvent.

-Es-tu en train d'insinuer que je suis plus sincère et naturelle avec une personne que je connais depuis seulement une semaine qu'avec mes amis de toujours?! Dis-je, agacée par son espèce de philosophie.

-J'en suis certain, et je pense que c'est parce que je ne te connais pas bien que tu  l'es plus avec moi.

Il vient littéralement de m'expliquer précisément mon plus gros problème comme si il me connaissait par cœur. Comment est-ce possible?

Je me défend tant bien que mal:
-Excuse moi mais la seule raison pour laquelle je ne te parle pas au lycée, c'est juste que la seule fois où j'ai essayé, tu n'as même pas daigné me répondre!
Mon ton a haussé.

Il se mord maintenant la lèvre et ses mains tremblent.
Touché...

-Je venais d'arriver... se reprend-t-il. Et de toute façon, si tu m'as parlé, c'est juste pour bien paraître devant tes potes. Car tu es sensée être sociale, comme tu le dis si bien.

- Tu cherche à faire quoi là? Tu veux me montrer que tu as des dons? Tu lis en moi? Parce que si c'est ça, merci mais je préfèrerait que tu arrête, ce n'est pas très agréable d'avoir quelqu'un qui expose ma vie comme si elle était merdique.
Cette fois ci, je suis sincèrement en colère.

-Je sais que ce doit être déstabilisant, mais je te connais, Lyana. Je sais des choses que personne ne sait. Je sais que tu n'as pas mérité tout ce qui t'es arrivée. C'est justement pour ça que je suis ici, pour t'aider à te reconstruire. Il n'y a certainement que moi qui en est la capacité, à l'heure actuelle...

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