5. Little scare

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  A peine ais-je passé le pas de la porte que June me saute dessus, je suis encore toute secouée et surtout hors d'haleine. Je n'ai jamais couru aussi vite.

- Bon sang Violette tu étais passée où ? On s'est fait un sang d'encre.

  Elle a l'air paniquée et je me sens honteuse, telle une enfant qu'on disputerait. Ce n'est pas normal, ça devrait leur être égal de savoir où  je suis.

- Désolée, j'avais besoin d'être un peu seule, je pensais pas vous inquiéter.

  June pousse un long soupir comme si elle avait retenu sa respiration depuis des heures avant de se mettre à pianoter sur son téléphone.

- Je préviens Papa que tu es revenue à la maison, il est parti à ta recherche. Ne refais plus jamais ça, tu m'as fichue une de ces trouilles.

- Désolée.

- Qu'est-qui t'arrive pour que tu sois aussi rouge, un chien t'a poursuivi ?

- Pire, murmurais-je. J'ai croisé Noah.

- Quoi ? S'affole-t-elle. Tu lui as parlé ? C'est un dingue ce type tu dois pas t'en approcher.

- Il... Il m'a prit pour toi mais je me suis enfuie en courant avant qu'il ait pu dire quoi que ce soit d'autre. Vous... Vous vous connaissez ?

  Mes paroles semblent la soulager.

- T'es malade ? Je traîne pas avec des tarés dans son genre !

  La porte d'entrée claque et mes jambes se mettent à trembler quand j'entends les pas de Nicholas s'approcher.

- Qu'est-ce qui t'as pris Violette de partir comme ça ? Aussi longtemps.

  Mes yeux se remplissent de larmes sous son ton autoritaire.

- Pardon, je voulais pas vous inquiéter. Ne soyez pas fâché s'il vous plaît. Le suppliais-je.

  Les traits de son visage s'adoucissent et il se rapproche doucement de moi.

- Ne pleure pas Violette, je ne suis pas en colère j'étais juste inquiet, ça fait deux heures que je ratisse la ville en voiture. La prochaine fois préviens-moi, d'accord ?

  Je hoche la tête en m'excusant une nouvelle fois puis je retourne dans ma chambre crevée, je m'endors le ventre vide, pour une nuit agitée en cauchemar.

   ♡

  Je ressers les bretelles de mon sac pour me donner une contenance, si j'avais l'impression d'être constamment observée en France ce n'est rien à côté d'ici, j'ai l'impression d'être une bête de foire. Mes camarades ne se gênent pas pour me dévisager de haut en bas, je ne sais pas si c'est parce que je suis nouvelle ou si c'est la couleur de mes cheveux qui les attire tant. Quoique June a les mêmes et pourtant elle ne se fait pas dévisager de la sorte.

- Pourquoi est-ce que tout le monde m'observe comme si j'étais un alien ? Soupirais-je à l'attention de Cassie, on s'est retrouvée toutes les deux en maths et après une comparaison de nos emplois du temps on s'est rendue compte que nous suivions pratiquement tous les mêmes cours.

  Cassie rigole devant mon exaspération, j'ai remarqué qu'elle riait constamment, comme si elle prenait toujours tout à la rigolade, je sais pas encore si j'apprécie ou non ce trait de caractère.

- T'es une Frenchie, c'est normal qu'on te regarde comme si t'étais une extraterrestre. Tu viens d'Europe, mieux de Paris, la ville de l'amour ! Bien sûre que ça attise la curiosité surtout que t'es la sœur de June.

Pile ou FaceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant