Pile ou Face

14. No friends

  Assise sur le rebord de ma fenêtre, je ne prêt pas attention aux cris de la maison voisine attendant Noah qui quelques seconde plus tard se faufile à travers ma haie, je saute du rebord de ma fenêtre me réceptionnant sur mes pieds et je le rejoins.

Mon regard s'immobilise quand je vois son visage et alors qu'il s'apprête à courir jusqu'à l'orée de la forêt comme à notre habitude je le retiens pas le bras.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Demandais-je en désignant le coquard violé qui décore sa joue.

- Rien, une bagarre qui a mal tourné. Fait-il en évitant mon regard. Bon tu viens ?

  On court jusque dans la forêt pour s'arrêter sur le bout du chemin et j'essaie d'empêcher mon cerveau de trop cogiter par rapport à ce qui a bien pu lui arriver.

- Alors c'était bien cette fête ? Demande-t-il en s'asseyant par terre.

- Si on oublie le passage où j'ai du empêcher Emma de descendre la rampe version Spider-man et la consoler quand elle s'est rendue compte qu'elle avait pas de super pouvoir, c'était plutôt cool.

  Noah émet un petit rire et mon cœur fait un triple bond dans ma poitrine.

- Il paraît qu'elle est fan de Marvel.

- Elle est sympa, avouais-je sans trop savoir pourquoi.

- Violette ? Hésite-t-il.

- Mmmh ?

- Quand t'étais en France... est-ce que.. est-ce que t'avais des amis ?

  Voyant que je dis rien il ajoute bien vite :

- T'es pas obligée de répondre, tu sais.

- Ça se voit tant que ça ? Demandais-je embarrassée.

- Non, enfin c'est juste que t'as pas l'air très à l'aise quand tu es entourée des amis de June au lycée. Tu sembles... apeurée. Puis comme tu m'as dit qu'on t'appelait poil de carotte, j'ai supposé que...

  Je frémis, entendre ce surnom sortir de sa bouche me fait bien plus mal que lorsque c'était mes camarades.

- Que j'avais jamais eu d'amis. Complétais-je sa phrase.

- Et c'est vrai ? Ose-t-il demander après s'être raclé la gorge.

  Je hausse les épaules en avalant difficilement ma salive.

- Je sais jamais trop comment agir avec les gens. Je suis associable, je crois.

- Pourtant tu me parles bien à moi.

- C'est diffèrent, puis tu as bien vu comment j'ai réagis les premières fois que tu m'as adressé la parole.

- Pourquoi c'est diffèrent avec moi ? fait-il sans cacher un petit sourire malicieux.

- Pourquoi tu t'es battu ?

  Eh hop ! Voilà comment changer de sujet. C'est à son tour d'être mal à l'aise.

- Juste un accrochage avec un type alcoolisé.

- Et tu pouvais pas l'éviter ?

  Il se contente de hausser les épaules, et je soupire en levant la tête pour regarder le ciel. Essayer de faire parler Noah est aussi compliqué que d'apprendre à jongler à un lama.

- Noah ?

- Ouais ?

- Tu peux me parler des étoiles s'il te plaît ?