22. Hospital

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   Je fais abstraction du policier qui est assis devant la porte tel un soldat montant la garde de sa forteresse, pendant que June toque à la chambre d'hôpital 236 et l'ouvre sans attendre la réponse. Dans le lit blanc, Noah tout pâle y est allongé, sa jambe plâtrée est suspendue en hauteur et ses égratignures au visage sont recouvertes de pansements ou cousues avec un fil bleu. Il esquisse un petit sourire en nous voyant et June se précipite à son chevet.

- Comment ça va ? Tu n'as ps trop mal ? Les médecins sont gentils avec toi ? C'est vrai ce qu'on dit à propos de la bouffe d'hôpital ?

- Ça peut aller. Répond-t-il d'une petite voix avant de se racler la gorge. Désolé, je suis un peu fatigué les Policiers viennent tout juste de finir de m'interroger.

- Tu veux qu'on repasse plus tard ?

- Non, non c'est bon là ils sont avec ma mère. Un peu de compagnie me fera du bien, Burk vous a pas posé de soucis pour entrer ? 

  Je fronce les sourcils ne comprenant pas de qui il parle. Burk, c'est pas le nom d'un chien ?

- Le flic qui est devant la porte. Explique-t-il avec un sourire malicieux devant ma mine perdue. Il est là au cas où... mon beau-père se pointerait.

- Il a pas été arrêté ? Questionne June en s'asseyant sur le siège à côté du lit.

- Non, on sait pas où il est mais la Police attend qu'il rentre à la maison pour le cueillir comme une fleur.

- Et ta mère elle en pense quoi de tout ça ?

  Il se contente de hausser les épaules l'air nonchalant comme il en a l'habitude lorsqu'une question lui plaît pas mais même faire ce geste semble lui faire mal vu la grimace de douleur qu'il esquisse.

- Boh, elle est dans tous ses états. Elle arrive pas à y croire ou veut pas.

- Ça va aller. Il lui faut jute du temps pour... assimiler tout ça. Le rassure June en cherchant ses mots. Tu voudrais bien tout raconter depuis le début ? Je suis un peu perdue là...

  Noah hoche la tête et je sens mon cœur faire un bond dans ma poitrine quand elle pose sa main sur la sienne.

- Quand Maman m'a présenté Julian la première fois, j'avais douze ans j'ai de suite été odieux avec lui parce que j'avais toujours espoir que mon père revienne. Au début, il était sympa comme n'importe quel mec qui veut se faire accepter par le fils de sa copine. Très vite, il est venu s'installer à la maison et ça a commencé à dégénéré petit à petit. Il était en rien le type aimable pour qui il se faisait passer devant ma mère. La première fois ça a été quand j'étais entrain de monter le télescope que j'avais reçu dans le salon, je m'étais étalé, il s'est pris les pieds dans le carton et est tombé. J'ai ricané devant sa chute, lorsqu'il s'est relevé son visage était rouge vraiment rouge, il m'a empoigné par l'épaule avant de me secouer en me criant de ranger un peu mes affaires et j'ai reçu la première gifle de ma vie. Je me suis mis à pleurer en lui disant que je le détestais et que j'allais tout dire à Maman, il s'est contenté de ricaner en disant que si je le faisais ça donnerait une excuse à ma mère pour se débarrasser de moi et m'envoyer chez mon père. Je sais pas j'étais stupide et un peu déboussolé je l'ai cru et je me suis mis à le craindre. Il passait sa vie à me donner des ordres et moi à les exécuter, j'étais tellement soumis que j'avais besoin de me sentir supérieure, les gars avec qui je traînais me donnait ce sentiment de puissance. Ça me faisait tellement du bien de voir les gens me craindre. En grandissant, les choses se sont dégradés, j'ai arrêté de me laisser faire par Julian et je lui répondais. Les coups sont devenus de plus en plus violents puis y a eu toutes ses rumeurs qui se sont mises à circuler sur moi et j'ai juste laissé les gens parler.

- Alors toutes ces fois où t'étais défiguré c'était pas à cause de bagarres que t'avait provoqués mais de Julian ?

- Je me suis battu quelques fois, mais la plupart du temps oui c'était pas à cause d'une soirée qui a dégénéré.

- Purée, mais pourquoi tu me l'as jamais dit ? T'imagines pas comme je me sens conne, et moi qui t'ait abandonnée au pire moment, je m'en veux vraiment tu sais ?

- C'était pas ta faute, c'est moi qui ai préféré laissé les gens parler parce que... ça m'évitait de trouver une excuse pour chaque nouvelle blessure. Et même si tu l'aurais su, je t'aurais repoussé parce que je suis minable.

- Y a un truc que je comprends pas quand même, l'histoire des flics qui sont venus chez toi pour trafic de stup c'était vrai ou pas parce que Karen a juré que son père a du faire une intervention chez toi.

  Il émet un petit sourire triste.

- Ils sont bien venus chez moi parce qu'un voisin s'était plaint d'entendre constamment des cris le soir, ils sont venus s'assurer que tout allait bien chez nous. Je sais pas quel pipo a inventé Julian pour les rassurer parce que je suis sorti par la fenêtre de ma chambre pour éviter d'avoir à affronter sa colère.

  Son regard rencontre le mien et mon cœur se serre, c'est ce soir là quand c'est rencontré pour la première fois. Je baisse mes yeux qui se posent sur la main de June touchant le bras de Noah, et je sais exactement ce qu'il me reste à faire.

Je m'avance vers la table de chevet pour poser le bouquet de fleurs que je tenais depuis le début sous le regard appuyé de Noah qui me demande ce que je fais.

- Je vais vous laisser. Dis-je en me rendant compte que c'est les premiers mots que je prononce depuis que je suis là. Vous devez avoir beaucoup de choses à vous dire.

June me lance un sourire de remerciement, premier sourire qu'elle m'offre depuis une semaine, tandis que Noah me supplie du regard de ne pas partir pourtant je sais que c'est la meilleure chose à faire.

En toute honnêteté, je trouve ce chapitre SUPER NUL, je devais déjà l'avoir écrit Samedi mais j'avais aucune inspi du coup je me suis forcée d'écrire aujourd'hui pour pouvoir vous sortir quelque chose mais je l'aime pas du tout, voilà pourquoi il est aussi court.

Je vais essayer de poster avant Samedi les prochains chapitres car il en reste plus beaucoup ! Sinon je vous fait de gros bisous, et n'hésitez pas à me raconter ce que vous faite pendant ces vacances.

Pile ou FaceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant