L'eternité c'est long

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L'éternité c'est long, et parfois, pendant une seconde, je regrette d'avoir dit ça. Et puis je reprends mes esprits et je constate que c'est bien mieux comme ça. Je n'ai pas besoin de toi. On n'a pas besoin des autres au fond. On a juste besoin de vivre pour nous mêmes. J'arrive pas à croire que j'ai mis si longtemps à comprendre ça. Pourtant je t'adresse toujours ces mots qui s'égarent dans le monde de la toile, parmi tous les autres mots du monde. Faudrait que j'arrête. J'ai eu des ennuis la dernière fois. J'ai vraiment eu peur. Mais alors, pourquoi je continue à t'écrire? Qu'est-ce qui tourne pas rond chez moi ? Pfff... j'en sais rien. Le début de ce truc était plein d'espoir et me voilà à déprimer. Le fait est que la vie elle-même est plus longue que l'éternité. J'ai passé les sept dernières années de ma vie à me battre pour une justice inexistante. Je n'ai plus de but. Plus rien à atteindre. Il y aurait bien les études, et je vais essayer quand même, mais la sélection est très serrée et j'ai peur de replonger et d'abandonner avant même d'avoir fait un semestre. Et la chance que ce soit accessible est mince. Le truc, c'est que je ne sais pas quoi faire de ma vie. Je reste là, devant ma télé à attendre que la journée passe pour ensuite aller dormir 10h d'affilées. Je n'ai rien. Pas de plans d'avenir. Pas d'occupation.

Je m'attache trop vite, trop fort aux gens qui ne me le rendent jamais. Ou qui me le rendent un peu, et sur le coup je suis tout émerveillé et après ils arrêtent. Ils reprennent tout ce qu'ils m'ont donnés et me piétinent. Ma propre famille est comme ça. Je les aime. Mais ce n'est pas réciproque. Ma mère passe devant chez moi au moins une fois par semaine, ça fait au moins 4 mois que je ne l'ai pas vue. Elle n'appelle pas non plus.
Ah comme elle était content de faire un restau avec ses fils. Mais ça ne lui serait pas venu à l'idée de venir me chercher pour qu'on fasse un repas tous ensemble. Non. Ses fils, sa fille ( ma soeur ) c'est tout ce qui compte. Cet été elle va se marier et je vais devoir continuer à jouer la comédie et l'entendre dire à qui veut bien l'entendre qu'elle est super fière de moi, de mon autonomie, alors que tout le reste de l'année, je n'existe pas.

J'ai donné mon amour bien trop souvent à des gens qui ont fini par s'en lasser. J'ai été décrit comme une « poubelle sur roues », on m'a dit d'aller me suicider. Et dans les mauvais jours tout ça trotte dans ma tête et j'en veux à toutes ces personnes qui m'ont arrachés le coeur. Mais j'en veux à moi-même de leur avoir donné. La vérité c'est que personne ne méritais mon coeur. Pour me traiter comme ça. Je ne sais pas si les gens changent vraiment, j'ai un doute. Je ne pense pas. Mes parents n'ont jamais changés. Pourquoi les autres changeraient ? J'attends trop des gens. Parfois je les laisse encore me maltraiter et je suis pas sûr qu'ils réalisent. Ils me mettent noir sur blanc la liste des conneries que j'ai pu faire. La même liste que je me repasse en boucle. Je les laisse dire que j'ai été un con parce que j'ai peur qu'ils ne m'apprécient plus si je dis « stop, je sais que j'ai été con, mais c'est pas ce que j'ai besoin d'entendre maintenant. Maintenant j'ai besoin d'un ami ». Mais je n'ai pas d'amis. Tout ces gens que je fréquentent pensent m'aimer, mais ce n'est pas le cas. Pas vraiment. Tous ces gens qui disent être mes amis... ce soir je vais mal et il n'y a personne.

L'amitié est une illusion. L'amitié n'existe pas. La seule amie que j'avais m'a dit d'aller me suicider et je pense qu'elle le pensait, même si c'était il y a longtemps. Et je suis arrivé au bac avec la peur que le sang transperce mon pantalon. J'avais au total une vingtaine de plaies. Jamais j'avais été dans un tel état de rage. Et je le suis encore ce soir. Mais j'ai peur de plonger sans pouvoir remonter. Et il n'y aura personne pour me sauver.

Je ne vais pas bien. La justice est une blague. Elle ne condamne personne. J'ai passé sept ans à me battre pour protéger toutes ces gamines. Et la justice protège les agresseurs. On vit dans un monde où on peut mourir de l'intérieur et continuer a respirer. On vit dans un monde où on peut se faire agresser et ou l'agresseur en sort totalement blanchi, sous la direction de juges « compréhensifs ». Voilà le monde dans lequel je vis. Mais je ne veux pas vivre dans un monde comme ça. Tout me parait fade et sans couleurs. Parfois j'aimerais en finir... mais je suis trop lâche.

Médusa 2Where stories live. Discover now