Chapitre 4

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23h00...
La jeune fille porta sa main à son front. Elle ressentait un mal de crâne atroce. Ses paupières s'ouvrirent lentement, elles lui paraissaient peser des tonnes. Quelques vagues souvenirs lui revinrent en tête. Des bombardements, du feu, la séparation si brutale avec sa famille... et sa valise, qu'elle aperçut au pied du lit. Car à sa plus grande surprise, elle se trouvait dans un lit. Elle pensa un instant que toutes ces mauvaises choses n'étaient qu'un cauchemar. Mais rapidement, elle vit qu'elle n'était pas dans sa chambre mais dans la cabine d'un capitaine, dans un bâtiment. Il y faisait sombre, néanmoins plusieurs bougies l'éclairaient. Mais cette dernière était poussiéreuse et sentait le renfermé. Elle constata aussi que dehors la nuit était encore présente et que la lune était haut dans le ciel, laissant sur la mer des reflets argentés d'une grande beauté. Elle en déduit qu'elle avait dormit plus ou moins trois heures.
Alors qu'Elizabeth se relevait doucement dans le lit, quelqu'un entra.
C'était un homme assez jeune et grand, une bouteille en verre à la main. Il portait tout le parfait attirail d'un pirate : une chemise blanche à jabot avec des manches bouffantes qu'il laissait à moitié ouverte, un pantalon ample, de grandes bottes, un bandana, un tricorne, de multiples bagues aux doigts, un sabre et un pistolet. Mais il était aussi couvert de bibelots et de perles en tous genres, et un assez gros compas noir pendait à sa ceinture. Ses yeux étaient également maquillés de khôl noir et ses cheveux étaient coiffés de manière inattendue pour un homme, à cette époque-là : une tresse grossière à l'arrière et beaucoup de dreadlocks. Néanmoins il possédait un petit air gentleman et n'était pas dépossédé de charme.
Il observa Elizabeth avec intérêt, tout en marchant dans sa cabine, ses bras en constants balancements. Ces gestes aléatoires firent penser à la jeune fille qu'il était ivre, mais il n'était pas rouge et il n'hoquettait pas. Et quand il ouvrit la bouche pour parler, elle put également constater qu'il avait des dents en or.
《Bonsoir mademoiselle, excusez mes compagnons, ils vous ont frappé un peu fort. Mais maintenant vous êtes réveillée. Souhaitez-vous du rhum ? demanda-t-il sans faire fi de l'expression éberluée qu'affichait la demoiselle.
-Non mais j'aimerais savoir où je suis et qui vous êtes, dit-elle en se reculant, ne sachant pas qui elle avait en face d'elle.
-Tu es ici sur le magnifique Black Pearl et je suis le capitaine Jack Sparrow chérie..., il s'assit nonchalamment, croisa ses jambes et posa ses pieds sur son bureau. Ça te va ?
-Vous ? Vous êtes Monsieur Sparrow ? Le seul ? L'unique ? Laissez moi rire...dit elle en se moquant. J'ai déjà entendu parler de vous, vous êtes un des pires pirates qui n'aient jamais existé, et votre réputation de pilleur redoutable n'est construite que sur vos mensonges.
-Au moins vous avez entendu parler de moi, s'exclama-t-il en se pointant du doigt. Et puis je ne mens jamais. De plus, il me semble que j'ai réussi à voler votre ville. Et évitez de me contrarier. Je suis aimable, je vous ais accueillie dans mes appartements, mais ma patience...
-Et votre égo...commenta Elizabeth.
-Ont des limites ! termina-t-il. Et si vous préférez je peux vous mettre aux fers.》
Elle ne souhaitait pas lui montrer mais elle prit peur et à présent elle surveillerait sa manière de s'adresser à des pirates. Mais l'air hagard de ce capitaine la déstabilisait fortement. Il semblait si inoffensif. Alors qu'il se trouvait de nouveau vers la porte et qu'il s'apprêtait à partir, il tourna à demi sur lui-même, plongeant ses yeux dans ceux de sa jeune prisonnière. Puis, de sa démarche quelque peu efféminé et décontracté, il se rapprocha d'elle. Arrivé à sa hauteur, il s'assit sur le lit. Puis il prit entre ses mains le pendentif du collier que portait la marquise.
《C'est un très joli bijou que vous avez là, commenta-t-il, est-il en argent ?
-Oui mais n'essayez pas de me le voler, il m'est très précieux et il me rattache à des souvenirs qui le sont tout autant !
-D'accord, je vois, ne vous en faites pas je n'y toucherai plus ! dit-il en levant les mains à la hauteur de son visage, signe d'honnêteté et d'innocence. Mais sachez que je me demande comment vous avez acquis ce collier, conclut-il.
-Pourq...》
Mais Elizabeth n'eut pas le temps de terminer sa phrase que le pirate était déjà sortit. Puisqu'il la laissait seule, elle observa la pièce plus en détails. Elle se leva, non sans peine car le coup qu'on lui avait porté l'étourdissait encore. Elle se rendit au bureau et se pencha au-dessus. Il y avait là un joyeux désordre : des tas de cartes géographiques, des pots d'encres, des carnets aux couvertures de cuir et des petits sacs remplissent d'argent traînaient. Tandis qu'elle retournait s'asseoir, un autre pirate entra et se présenta :
《B'jour Mam'zelle, je m'appelle Mr Gibbs et je suis le second de Sparrow ! J'vous apporte à boire et à manger.
-C'est bien aimable à vous mon cher, répondit-elle poliment. Néanmoins j'ose espérer que ce n'est pas du rhum que vous m'apportez.
-Non c'est de l'eau, vous en faites pas, on va pas vous saoulez m'dame. Et avec y'a des pommes de terre et un peu d'poulet. C'est frugal mais c'est bien cuisiné ! conclut le marin avec un grand sourire.
-Et qui est-ce qui cuisine ?
-Moi !》
Elle sourit malgré elle et commença à manger, tandis que Gibbs repartait. Puis elle retourna se coucher et plongea dans un profond sommeil...

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