La Vie Que Je Veux Mener

Chapitre 9

Black Pearl, 1723, 14h00...
Le duc était avec Will qui lui enseignait l'art de la piraterie. Jack Sparrow était au pont supérieur à la barre, le visage fermé et de mauvaise humeur. L'équipage vaquait à ses occupations. Elizabeth quant à elle, était à présent lavée, habillée, nourrit et assise sur un tonneau à l'avant du bateau. Elle triturait son collier et réfléchissait aux paroles du pirate gentleman. En effet, elle était effrayée par son passé et par le futur, mais également par les sentiments qu'elle ressentait face au capitaine. Elle ne savait pas ce que c'était mais dès qu'elle était avec lui, elle se sentait mieux. Mais dès qu'Anamaria l'approchait, elle ressentait un peu de...jalousie ? L'adolescente battit l'air avec ses mains pour s'en dissuader. Après tout, il avait pillé et volé sa vie en une nuit.
Alors qu'elle était perdue dans ses pensées, Will, qui accordait un peu de repos à Éric, vint la rejoindre :
《Vous êtes rétablis à ce que je vois...
-Moui...marmonna-t-elle sans trop l'écouter.
-Nous n'avons pas eu l'occasion de faire connaissance. Mon nom est William Turner et je suis à la recherche de mon père, Bill Turner, ou Bill le bottier. Enchanté !》
Il lui tendit sa main et elle la serra amicalement.
《Quant à moi je m'appelle Elizabeth et on peut également dire que je suis à la recherche de mes parents biologiques. Enchanté aussi ! Jack m'a fait comprendre que vous étiez amoureux, qui est-ce , si je puis me permettre.
-C'est une femme magnifique, commença-t-il l'air rêveur, et elle porte le même prénom que vous. Cependant, elle est un plus hardie. Nous sommes fiancés.
-Pourquoi n'est-elle pas là ?
-Parce qu'elle est restée à Port Royale le temps de mes recherches, je ne veux pas qu'elle prenne la mer, c'est trop dangereux.
-Oh...ça doit être horrible d'être séparé.
-C'est dur mais j'ai besoin de connaitre mon paternel.
-Moi maintenant je n'ai ni famille adoptive, ni famille biologique, ni amis.
-Et le duc ?
-Je l'apprécie pour sa culture et son intelligence mais il est assez ennuyant...》
Elle avait dit ça en le regardant, puis ses yeux se posèrent sur Jack. A présent, Will et Elizabeth étaient debout appuyées contre le bastingage du bateau. Will regarda aussi le capitaine, puis observa de nouveau la jeune femme.
《Il vous aime bien, commença-t-il avec un sourire. Il est attentionné avec vous. Il n'est pas cruel mais c'est rare qu'il soit aussi gentil. Et même si il est généralement de bonne humeur, il l'est encore plus depuis votre arrivée avant-hier .
-Qui donc ? questionna l'adolescente qui faisait mine de ne pas comprendre.
-Vous savez de qui je parles, vous n'êtes pas une simple d'esprit. Je suis sûr que même si vous le trouver farfelu, avec toutes ses manies et ses gestes aléatoires, vous l'apprécirez bientôt.
-J'en doute, mentit-elle à elle-même. Il est vrai qu'il n'est pas déplaisant mais j'ai l'impression de l'avoir contrarié.
-Pourquoi ?
-Par rapport à mon collier...》
Elle lui montra le bijou.
《C'est un vrai travail d'orfèvre, murmura-t-il impressionné. Je suis moi-même forgeron et ces deux métiers se ressemblent beaucoup, je sais reconnaître un bon travail.
-C'est le seul objet qui me rallie à mes vrais prédécesseurs. Il m'est très cher. Jack dit qu'il sait qui d'autre possède un tel bijou et il voudrait que je lui prête, mais je ne veux pas apprendre mon passé de la bouche d'un pirate.
-C'est ce qu'il s'est passé avec moi et ça n'a pas été si terrible vous savez...rigola-t-il. Franchement, j'ai l'impression que Sparrow connait tous les pirates de chaque océans.
-MON PÈRE N'EST PAS UN PIRATE ! cria-t-elle, ce qui fit sursauter l'ensemble des moussaillons présents sur le pont.
-C'est ce que je croyais aussi, lui dit gentiment Will, sans la réprimander sur son manque de politesse. Mais si le capitaine porte tant d'attention à ce collier, c'est qu'il connait, ou connaissait, votre père.》
Elizabeth fit une grimace. Pourquoi CET homme connaîtrait SES parents ?
Will rit face à sa réaction et retourna auprès du duc. Elizabeth, qui avait détaché son collier, caressait doucement le pendentif. Elle ouvrit la boîte et une petite musique se fit entendre.
Cette mélodie avait le don de l'apaiser. Elle regarda de nouveau Jack et le surprit en train de la scruter également. Pendant quelques secondes, qui semblèrent durer des heures, les deux compagnons s'observèrent en silence, et chacun finit par sourire. Puis Jack releva son regard vers l'horizon.