Chapitre 2 - des inscriptions au fond d'une cave

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J'ai bien dormi cette nuit. Je pensais que l'excitation de la veille m'empêcherait de fermer les yeux, mais il n'en a rien été. Le stress accumulé de la journée et mon expédition ont eu raison de mes forces. Quand j'ouvre les yeux, il est presque neuf heures en ce dimanche matin. La maison est calme. La veille, en sortant de la salle de bain, papa venait de terminer le repas du soir. Hachis Parmentier industriel. Il n'a pas été question de mes maths, ni du fait que j'ai laissé ma sœur seule à la maison. Il ne s'en est pas aperçu. Elodie n'a pas dit un mot. Papa, trop fatigué pour prolonger la discussion n'a pas tardé à aller se coucher.

Avec le recul, je trouve mon comportement d'hier un peu ridicule. Je me suis laissé gagner par la panique. Mais après tout, je me dis que les circonstances étaient particulières. Le grondement provoqué par le bruit du moteur de la camionnette de papa, qui se répercutait sur les voûtes de la cave, en aurait glacé plus d'un. Quoi qu'il en soit je suis bien décidé à y retourner dès ce matin ! Je me lève. Dans la cuisine, je trouve un petit mot de mon père.

Désolé les enfants, une urgence. Je rentrerai tard ce soir.

David occupe-toi de ta sœur.

Interdiction de sortir.

Il reste du hachis dans le frigo pour ce midi et ce soir.

Papa.

Super, quand je pense qu'on est censé venir chez mon père pour qu'il passe un peu de temps avec nous. C'est toujours pareil avec lui. Il n'est jamais là.

En l'occurrence, aujourd'hui, cela m'arrange. Je vais pouvoir retourner dans la cave. Je vais voir si Elodie est réveillée. Elle est déjà dans la salle de bain.

« Grouille-toi Elodie, je suis pressé ! »

Pendant que je prépare le petit déjeuner, je m'empare du téléphone. Il faut absolument que je prévienne Vincent. La tonalité se fait entendre, suivi du son distinct de l'appel. Il me semble entendre le téléphone sonner dans sa chambre. Il décroche dès la troisième sonnerie. Damien a dormi chez lui cette nuit. Il colle son oreille à l'écouteur et je leur raconte mon aventure. Mon histoire les laisse perplexes. Ils n'ont pas ressenti cette atmosphère particulière. Cette impression de découverte qui m'a envahi hier dans la cave. Malgré tout, ils m'encouragent à retourner faire un tour dans la cave. Je prends note de leurs recommandations. Vincent me conseille d'emporter un appareil photo avec une pellicule noir et blanc que l'on pourra développer chez lui. Ce n'était pas la peine de me le dire, j'y avais déjà pensé. Et j'ai toujours mon petit appareil sur moi.

« T'étais où hier tout l'après-midi ? »

C'est Elodie qui vient de rentrer dans la cuisine alors que j'allais raccrocher.

« Ça ne te regarde pas, de toute façon tu es trop petite pour comprendre.

— Mais tu m'as laissée toute seule.

— T'étais pas seule, il y avait tes copines

— Et si papa t'avait surpris.

— Et si papa était au courant pour la latte que tu as cassée dans ton lit.

— Hé ! t'as promis de ne rien lui dire. T'as dit que tu la réparerais.

— Oui j'ai dit ça, et je tiendrai ma promesse si tu tiens ta langue. »

Elodie est comme toutes les petites sœurs, c'est-à-dire très embêtante. Mais malgré tout, je sais qu'elle tiendra sa langue en échange de ma collaboration pour cacher sa bêtise. Mon aide ne se veut pas seulement un acte fraternel envers ma petite sœur. En redescendant dans l'antre de la maison, je risque de me blesser plus gravement que la première fois. Il se peut aussi que je ne puisse pas ressortir du trou. C'est pourquoi j'ai besoin d'une aide extérieure. Au cas où.

TUNNEL (terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant