Chapitre 10 - Qui est Damien ?

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« Le deuxième groupe vient d'accoster ».

La voix de Don Reclo nous surprend en pleine ascension vers la porte du château. J'ai bien entendu, la deuxième équipe ? Qu'est-ce que cela veut dire ? Tommy a la réponse, bien entendu.

« Vos amis sont déjà là ! »

Nos amis ? Damien et Aude bien sûr. Je me précipite vers l'entrée. Tommy me retient par le bras.

« Ne te laisse pas distraire idiot, tu veux mourir ou quoi ? »

Il a raison. D'un coup, l'atmosphère se fait plus pesante. Arthur aide Vincent, Tommy ferme la marche. J'arrive le premier au pied de la lourde porte. Je suis accueilli par un vieux majordome. J'ai un temps d'hésitation où je me retourne vers Tommy. Sa mine dubitative ne me dit rien qui vaille. Il n'a jamais été confronté à cette situation et n'a pas de solution. Je décide de suivre le vieil homme. Il nous précède à l'intérieur d'un pas lent. J'ai tout le loisir de le détailler des pieds à la tête. Il porte l'uniforme réglementaire de tous les majordomes. Une redingote sans âge, sur une chemise jaunie par les ans qui pue la naphtaline. Son pantalon noir, trop grand pour lui, recouvre presque entièrement ses souliers. Il tente de traverser l'entrée gigantesque pavée de gros carreaux de faïence noirs et blancs. A mi-chemin, un autre majordome sort d'un recoin sombre. Un peu plus loin un autre vient nous rejoindre, puis un autre et encore un. Aux trois quarts du chemin, ce sont une bonne douzaine de majordomes qui viennent dans notre direction. Je comprends en même temps que mes camarades que ce n'est pas normal. Je dégaine mon épée alors que je vois Tommy dégainer lui aussi, mais deux armes de gros calibre, une dans chaque main. Juste à temps, les gentils majordomes déclenchent alors en même temps une acné juvénile carabinée. Leur peau se transforme, elle part en lambeaux vitesse grand V. Ce sont maintenant des zombies qui veulent nous tomber dessus. Armés de faux, ils n'ont plus rien de gentils. Ce sera eux ou nous. J'avise Arthur derrière moi.

« Arthur, planque-toi avec Vincent. On s'occupe d'eux. Essaie de retrouver les autres ».

Il me fait un signe de la tête avant de s'élancer, Vincent sous le bras, vers l'escalier monumental en face de nous. Deux zombies s'interposent. Tommy réagit et leur décoche une rafale de balles qui les percutent en pleine poitrine. Ils vont rouler sur le sol ce qui permet à Arthur et Vincent de passer. Ce n'est que partie remise, ils se relèvent. Les tirs de Tommy et mes tentatives pour les tenir éloignés n'y font rien. Nous nous acharnons pour rien, ils semblent immortels.

« Coupe leur la tête ! me crie Tommy. C'est le seul moyen !»

Je m'exécute aussitôt. C'est effectivement le seul moyen. La tête part d'un côté et le corps reste un instant sur place, avant de se désintégrer. Il ne reste alors plus qu'un ridicule tas de poussière. Je fauche à tout va, les moulinets formés par mes bras au-dessus de moi fauchent de la tête de zombie tel une moissonneuse batteuse en plein été. Rien n'y fait, plus je coupe, plus il y a de zombies. Je me retrouve dos à dos avec Tommy.

« C'est pas possible Tommy, il y en a de plus en plus qui arrivent. Que fait-on ?

— C'est perdu d'avance, suis-moi, il faut les éloigner ».

Il s'engouffre par un passage à droite de l'escalier, je le suis. Nous débouchons sur un long couloir parsemé de dizaines de portes de chaque côté. Il s'engouffre dans l'une d'elles sur notre gauche. Je le suis, pour en ressortir aussitôt. Nous avons dérangé une bande de pygmées occupés à s'entre-dévorer. Pas le temps de s'attarder, nous refermons la porte et courons de plus belle. Une nouvelle tentative à droite, nous tombons nez à nez avec un énorme lézard à deux têtes. Encore une ou deux autres tentatives de ce type et nous arrivons au bout du couloir. Plus le choix. Le chemin est barré par deux molosses la gueule pleine de bave. Gentils les toutous. Ils n'ont visiblement pas envie de discuter. Un regard en arrière pour nous rendre compte que nous avons successivement libéré les pygmées, lézard et autres bestioles. Sans parler des zombies, « le retour ». Pas le choix, ce sera la porte de gauche. Nous nous y engouffrons et nous enfermons à l'intérieur sans savoir ce que nous allons devoir affronter. En nous retournant, la surprise est totale. Il n'y a rien. Seul un escalier nous invite à l'emprunter. Il descend vers je ne sais où. De toute façon, derrière la porte, la bande d'enragés tambourinent à tout rompre. Ils ne vont pas tarder à la défoncer. On descend.

TUNNEL (terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant