TUNNEL (terminé)

Chapitre 5 - On a retrouvé Tommy

Ce matin-là, les garçons connaissent un réveil comme jamais plus ils ne souhaiteront en vivre. C'est Arthur qui, en arrivant vers 9 H 30, a constaté les dégâts. Damien était debout depuis peu mais il était tout énervé, l'arrivée de son nouvel ami l'a rassuré.

« Te voilà enfin Arthur ! Je t'attendais avec impatience. Je n'arrive pas à réveiller les autres ».

Arthur ouvre de grands yeux, que se passe-t-il ? Il suit Damien dans la chambre de David. Celui-ci est allongé normalement et respire doucement. Arthur s'agenouille auprès de lui et le secoue d'abord doucement. Aucune réaction. Il insiste un peu plus, puis le secoue carrément. David ne réagit pas. De l'autre côté de l'appartement, Vincent dort dans la chambre d'Elodie. Même séance pour lui, avec aussi peu de résultats. Les deux amis sont franchement inquiets. Pourquoi ne réagissent-ils pas ?

« Que fait-on Arthur ? Il faut prévenir quelqu'un, on dirait qu'ils sont plongés dans le coma. Si on appelait un médecin ou le SAMU ?

— Pourquoi pas l'armée pendant que tu y es ? Ils dorment profondément c'est tout. En insistant un peu, ils vont bien finir par réagir ».

Arthur est très inquiet mais ne veut pas le montrer. Pas question de céder à la panique.

« Aide-moi, on va le porter jusqu'à la salle de bain ».

Ils se saisissent de Vincent, le déposent dans la baignoire. Arthur regarde Damien, saisit le robinet d'eau froide qu'il ouvre en grand. Une cascade d'eau glacée s'abat sur le crâne de Vincent. Il faut près d'une longue minute à celui-ci pour commencer à réagir. Des sons de voix lui parviennent de très loin. D'abord incompréhensibles, elles se font peu à peu audibles, intelligibles, presque claires et soudain elles viennent percuter ses tympans.

« Debout grosse feignasse, c'est à ton tour de creuser. Ne fais pas le malin et ne cherche pas à te débiner. Prends ta pelle et suis-nous !!! »

Les deux copains s'égosillent depuis déjà un bon moment et ne s'arrêtent que lorsque Vincent ouvre un œil. Il les regarde d'un air hébété. Les deux amis se sourient, ils ont réussi à le réveiller. Soudain, Vincent pousse un hurlement. La sensation d'eau glacée vient d'arriver à son cerveau. Il a froid, très froid.

« Sortez-moi de là, bande d'abrutis, qu'est-ce qui vous a pris ? »

Les deux copains l'aident à se dégager et l'assoient sur le bidet. Un peignoir et deux serviettes le réchauffent à peine. Pendant qu'Arthur l'aide à se sécher et se calmer, Damien revient déjà avec un grand bol fumant de café corsé.

Vincent l'avale sans broncher et finit par se calmer.

« A quoi vous jouez les gars, vous savez que vous auriez pu me tuer ! »

C'est Damien qui explique ce qui vient de se passer. Le réveil impossible, les cris, le bain d'eau glacé pour le faire réagir et David qui lui n'est toujours pas réveillé.

Vincent a du mal à en croire ses oreilles. C'est en se levant qu'il constate son extrême fatigue. Il a du mal à marcher, il lui faut l'aide de ses deux copains pour se traîner jusqu'à la chambre de David.

Il est toujours dans la même position, il respire calmement comme si de rien n'était. Aux mêmes maux le même remède. Il a lui aussi droit à un réveil tonique sous une bonne douche glacée suivi d'un café corsé.

Une fois changés et séchés, les quatre camarades se retrouvent autour de la table de la cuisine pour tenter de comprendre ce qu'il leur est arrivé.

Pendant ce temps, Aude est-elle aussi victime d'un coup de barre fracassant. Elle a juste le temps de rentrer chez elle et de s'affaler sur le canapé avant de s'assoupir.