Chapitre 12 : Kayser

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Elle revint doucement à elle après s'être évanouie durant la minute, la plus longue de ma vie. Ses paupières papillonnent rapidement. Ses yeux se fixèrent dans les miens. Puis ils se remplirent de larmes pour enfin coulés silencieusement. Elle porta une main à sa poitrine en grimaçant.

- ça va aller, soufflais-je en la prenant dans mes bras.

Elle se débattit quelques instants avant d'abandonner et se laisser aller aux larmes. Sylvia, en larmes, vient s'asseoir près d'elle et posa une main sur sa cuisse en la caressant du pouce.

- Tout va bien aller, mi hija, murmura-t-elle. Tu n'es pas seule. On est là.

Je n'avais jamais vu quelqu'un, autant pleurer, cela me déchira de l'intérieur. Je ne savais pas quoi faire. Comment la soulager. Alors je restai ainsi. La tenant étroitement dans mes bras. Lui répétant encore et encore, que tout allait bien se passer. Qu'elle devait laisser sortir toute sa peine. Qu'elle n'était pas seule. Que je ne la lâcherai jamais. Elle sanglotait de manière incontrôlable. Sa respiration était erratique. Elle souffrait énormément. Et moi, je voulais savoir ce qui pouvait lui faire autant de mal. Je devais savoir comment la soulager.

Ses mains fermement scotché à mon cou, je la soulevais afin de l'emmener dans sa chambre et l'allongeais sur son lit. Elle garda ses bras enroulés autour de moi lorsque je cherchais à me relever et je me sentis comme un géant.

- Je ne pars pas mon ange. Je vais juste faire le tour du lit pour m'allonger près de toi, d'accord ?

Elle se contenta de décroiser les bras en m'arrimant ses beaux yeux. Je fis le tour sans qu'elle me lâche du regard puis m'allonge près d'elle. Une fois étendu, elle se faxa contre moi, passa son bras gauche autour de mon cou puis grimpa à moitié sur moi et mit sa tête dans mon cou. Elle se remit à pleurer de plus belle.

Sylvia et son fils, nous avaient suivis et la regardaient avec émotion. La femme me souffla un «Merci» avant de fermer la porte derrière eux, nous laissant seuls. Je caressais son dos en lui murmurant des paroles réconfortantes jusqu'à ce qu'elle tombe de sommeil.

Qu'est-ce qui avait bien pu lui faire autant mal ? Ou peut-être qui ? était-ce notre rencontre qui avait réveillé son cœur ? Allais-je être à la hauteur de la tâche ?

Je n'avais jamais pris soin de personne. Je ne vivais, depuis des années, que pour moi. Mon boulot, mes sorties, mes amis et ma famille. Voilà ce qui constituait ma vie. J'avais une vie plutôt simple. La seule chose qui m'avait manqué se trouvait dans mes bras mais elle était cassée. Quelqu'un me l'avait détruite. Il fallait que je la répare. Il fallait qu'elle soit heureuse et j'espérais de tout mon être que je serais à la hauteur.

Du menton, je poussais sa tête en arrière afin de la regarder. Elle était ce que je désirais le plus à présent, et plus encore, et je n'étais pas prêt à la laisser partir. Qu'il était bizarre de se retrouver de l'autre côté de la barrière. De ne pas savoir si elle voudrait de moi dans sa vie. D'avoir peur de la perdre. J'ai toujours été un connard avec les femmes et j'espérais que le karma ne se jouerait pas de moi pour me faire payer.

Je restais ainsi, à la contempler alors que mes yeux se fermaient doucement. Je m'endormis en me sentant enfin à la place.

Emotions locked upOù les histoires vivent. Découvrez maintenant