Chapitre 7 : Mina

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Je ne savais pas depuis combien de temps je roulais mais mes jambes et mes bras faiblissaient. Je m'arrêtais sur une air d'autoroute et me dirigeais vers le petit diner encore ouvert à cette heure tardive.

L'odeur de graillon fit hurler mon estomac, je pris donc place sur une des banquettes jaunes, au fond de la salle et compter l'argent qui me rester. La seule serveuse du restaurant s'approcha.

- Qu'est-ce que je te sers, ma jolie ?

- Qu'est-ce que je peux avoir avec ça ? demandais-je en lui tendant mes quatre dollars et soixante-quinze cent.

Elle prit l'argent et le compta à son tour. Puis me scruta avant qu'un sourire avenant mange son visage.

- Je vais t'apporter un burger avec une part de tarte aux fraises, m'informe-t-elle en tournant les talons.

N'ayant pas fait attention au panneau qui avait défilé devant moi, je ne savais pas où je me trouvais. J'avais roulé plusieurs heures, cependant, et je me doutais avoir changé d'état. J'en avais eu besoin. Je devais mettre de la distance entre lui et moi pour me ressaisir.

La serveuse revint avec deux assiettes.

- Voilà mon trésor, souriait-elle avec douceur.

Le visage dénué d'expression, je grommelais un remerciement alors qu'elle repartait derrière le comptoir.

Mes pensées ne cessaient de converger vers le moment où son ami et lui étaient arrivé devant moi. J'avais toujours eu ces flashs violent mais en sa présence, ils étaient devenu insupportables. J'avais eu l'impression d'avoir de nouveau quatorze ans. La peur, le désespoir, la douleur m'avaient pris à la gorge jusqu'à m'en étouffer. Ce n'était pas ainsi que je voyais mon retour à la normal. Je pensais pouvoir faire face à mon passé de merde mais, maintenant, je n'étais plus sûr. Je m'étais senti si faible, si apeuré, et personne n'était là pour me rattraper, me soutenir alors j'ai préféré fuir, loin. Le manque de mon père et ma mère m'avaient étranglé. L'image de leur corps sans vie m'avait fait endurer une douleur sans nom.

Mon départ allait être précipité mais maintenant que j'avais repris mes esprits, que j'étais de nouveau moi-même, cela m'était égal. Il était temps, de toute manière. Je m'étais trop attardé chez Mama.

J'allais manger ce sandwich et cette tarte et rentrer chercher mon sac pour me diriger vers l'ouest du pays. Le voyage serait plus tranquille, plus rapide et moins fatigant à moto.

Une fois, l'estomac rempli, je me levais dans l'intention de partir mais fut stopper par la voix rauque de la serveuse.

- On peut dire que tu es spécial, toi.

Je me tournait pour lui faire face et leva un sourcil interrogatif.

- J'ai l'habitude des routiers épuiser, des motards souriant, des familles soulager mais toi... et ton visage d'ange figer... Tu es déroutante. J'espérais te donner le sourire avec ma tarte mais tu es rester impassible du début à la fin. Mangeant mécaniquement, comme un robot qui compris qu'il devait ce nourrir pour vivre mais ne éprouver aucun plaisir. C'est aussi perturbant que fascinant à regarder.

Je la fixais me demandant quel expression convenait dans ces circonstances et opter pour un petit sourire qui je l'espérais suffirait à la contenter.

- Même cela parait faux... Que ressens-tu là, maintenant ? demande-telle rapidement.

- Rien, répondis-je aussi vite qu'elle.

Elle eut un hochement de tête compréhensif.

- Tu as un endroit où dormir ce soir ?

- Je retourne en Floride récupéré mes affaires puis je pars vers l'ouest, peut-être le Nevada alors je pense pas dormir cette nuit.

Elle me scruta intensément avant de détourner les yeux pour reprendre ses activités.

- Tu sais, trésor, le Nevada sera toujours là demain alors pourquoi pas passé une bonne nuit de sommeil avant d'accomplir ta fuite.

Mes sourcils se froncèrent à ses mots.

- Fuir ?

- Tu as tout de la fille qui fui quelque chose mais où que t'aille, tes problèmes te poursuivront, ma belle. Ne vaut-il pas mieux les affrontés ?

Cette femme était perspicace. Elle ne posait pas de questions, elle constatait et me laisser le choix de mes propres décisions en m'exposant les différentes voies mais elle ne savait rien de moi, ni de mes problèmes. Il était mieux de continuer à ne pas ressentir que d'endurer tout ce marasme de sentiment. Je m'entends dire, néanmoins.

- Comment tu t'appelle ?

- Jena.

- J'accepte ta proposition ,Jena.

- Bien, confia-t-elle avec un grand sourire. Très bien.

Emotions locked upOù les histoires vivent. Découvrez maintenant