Chapitre 40 : Kayser

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Une sensation terrible faisait trembler mes membres. Une émotion effroyable que je découvrais. La fureur. Alors que je voyais le sang dégouliner de son front, la violence dont faisait preuve mon esprit lutta contre mon corps car il ne pouvait laisser exprimer sa rage. Les muscles bandaient, prêt au combat, je me sentais inutile, enfermer derrière cette porte blindée tandis que Mina tenait tête à cet homme dangereux et armé.

Si cela se serait passé dans un film, ou la scène d'un roman policier, j'aurais été impressionner que la victime fasse face à son agresseur avec autant de nonchalance mais il s'agissait de la vraie vie et celle qui était menacé était ma femme. J'étais terrorisé. Je ne pouvais pas la perdre alors qu'on venait de se trouver.

Je tapais encore et encore sur la porte en exigeant de la blonde de l'ouvrir. Pétrifiée, elle avait refusé. J'ai toujours respecté certaines règles concernant les femmes comme ne jamais faire acte de violence envers elles mais à l'instant, j'avais aucune envie de ne pas franchir ce pas. Jusqu'à me reprendre, j'imaginais toutes sortes de scénarios pour la contraindre à entrer le code de sécurité qui ouvrirait la porte.

Je ne pouvais qu'assister à la scène, par les moniteurs qui étaient reliés à toutes les pièces de la maison. Kitty avait contacté le service du FBI qui employait cette pourriture. Elle m'avait expliqué que l'homme qui avait pénétré dans cette cuisine et qui tenait en joue Mina était l'homme senser assurer sa sécurité.

Je fixais continuellement l'écran pour ne pas louper un seul acte de cette enflure qui maltraitait la femme que j'aimais pour alimenter ma haine. Je pouvais entendre Mina pester d'une potentielle cicatrice et je me disais qu'elle devait avoir perdue l'esprit pour être aussi à l'aise dans cette situation. Je ne savais ce qui lui prenait de provoquer ce flic véreux. Je voulais lui hurler de se taire, de faire tout ce qu'il voulait jusqu'à l'arrivée de la police mais ne pouvais pas.

- Je dois avouer que tu m'impressionnes, petite Emilia, s'amusa le flic.

Un sillon de plus en plus épais barré son visage de sang et lorsqu'elle l'essuya de sa main, d'un geste brusque, la moitié de son visage en était recouvert. Elle le fusilla du regard.


- Super, grommela-t-elle.

- Tu es une vraie dur à cuire, hein ?

Il s'amusait de sa proie tel un chat avec une souris mais au regard de celle-ci, je n'aurais su dire qui était le chat et qui était la souris.

- Non, pas vraiment. Je suis juste plus rationnel que toi parce que je ne me laisse pas diriger par mes émotions. Tu devrais essayer connard, cracha-t-elle avec un sourire en coin.

Je me promis que si elle s'en sortait, j'allais lui faire une bonne leçon de morale pour lui remettre les idées en place. Elle jouait avec le feu et sa vie par la même occasion, oubliant, encore une fois, qu'elle n'était plus seule, qu'elle comptait pour beaucoup de monde et que sa perte ferait beaucoup de mal à ces personnes. Une douleur indescriptible me vrilla la poitrine me faisant haleter. J'avais peur. Pas une peur anodine comme lorsqu'on regarde un film d'horreur ou qu'on croit avoir vu un monstre ramper sous notre lit lorsqu'on est petit. Non, cette peur-là, était viscéral, tétanisante et insupportable à porter.

- Qu'est-ce qu'ils font ces putains de flics, bordel, criais-je ne parvenant plus à me contrôler.

Kitty était toujours prostrée dans un coin de la pièce, les mains jointent. Elle priait de toutes ses forces au vu des jointures de ses doigts blanchis alors que Mina se faisait malmener dans la pièce d'à côté dont elle nous avait éjecté afin de nous protéger.

- Vous savez que les flics vont pas tarder à arriver, n'est-ce pas ? affirma-t-elle aux deux comparses du flic. Êtes-vous prêt à aller en taule pour ce type ? Parce que si vous restez là, c'est ce qui va arriver. La femme à laquelle il s'attaque bénéficie d'une protection rapprocher du FBI. Vous allez prendre cher pour la vengeance avorter de cet homme alors que cela ne vous regarde en rien. Je trouve ça dommage pour vous...

- Ta gueule, hurla le flic. Tu vas la fermer où je n'attends pas trouvé l'autre pute pour te flinguer. T'as compris ?

Elle leva les deux mains au ciel dans une attitude qui montrait son exaspération. Cependant, ses mots ont eu l'air de déclencher l'agitation des hommes de main.

- C'est peut-être une pute mais une pute intelligente. Elle a raison. Je retournerais pas prison pour ses conneries, s'exclama-t-il en se retournant pour partir.

Le flic leva sa main armée et lui tira dans le dos. L'homme s'effondra au sol. Kitty couina. Mes jambes faiblirent. Mina regardait l'homme mort avec un certain ennuie que j'espérais feinter avant de reporter son attention sur le flic. L'autre homme levait ses mains en signe d'apaisement.

- C'est bon. Ne me tire pas dessus. Je reste pour t'aider.

Il sembla se contenter de sa réponse puis pointa Mina de son arme.

- Et toi ? tu es prête à la fermer ?

- Eh bien, comme tu le sais... Je suis une femme... Une femme parle encore et encore et encore...

Elle ne put poursuivre de sa provocation. Il lui tira dessus et mes jambes lâchèrent d'un seul coup. Mes genoux percutèrent brutalement le béton. Mon cerveau m'imposa un black-out total durant quelques secondes. Puis tout s'éclaira dans mon esprit lorsque j'entendis des plaintes étouffer provenant de la cuisine.

- Putain ! ça fait mal enfoiré ! cria Mina.

Je pouvais voir du sang maculé son bras gauche. Il l'avait touché au bras. Il ne l'avait pas tué, me répétais-je comme une litanie pour me persuader que cela était réel. Elle était en vie mais blessée. J'allais tuer cet homme dès que j'en aurais l'occasion.

- Ta putain de balle n'a fait que m'effleurer le bras, dit-elle fortement entre ses dents.

Elle s'était exprimé plus fort pour que je puisse entendre, j'en étais certain. Elle tentait de me rassurer alors que c'était elle qui avait besoin d'aide. Mon Dieu que j'aimais cette femme.

Une larme coula sur ma joue car l'idée de perdre Mina me devenait intolérable. Elle était devenue, en peu de temps, toute ma vie et voilà, que j'allais perdre ça. Je la vis dans une belle robe blanche, traversant une allée fleurie, aux bras de Gino, s'avançant vers moi. Je vis une petite fille aussi belle qu'elle. Un petit garçon aussi aventureux qu'elle. Puis tout s'effaça car la police n'arrivait pas et que j'allais la perdre aux mains d'un fou furieux prêt à tout pour venger son frère.

Tout à coup, un énorme bruit résonna dans toute la maison et une dizaine d'hommes masquer, armé jusqu'aux dents surgirent de part et d'autre dans la maison.

- À terre, hurla l'un d'eux. J'ai dit à terre. Tout le monde.

Le FBI. Je soufflais de soulagement, les yeux rivés sur les écrans. Tout mon corps tremblait comme prit d'un froid glacial.

- Je suis de la maison. Je suis de la maison, cria le flic véreux.

- Votre plaque, exigea l'agent. Doucement, sans gestes brusques ou je vous tire dessus, c'est clair ?

Le flic approcha lentement sa main de la poche intérieure de sa veste pour en sortir sa plaque qu'il donna à l'agent.

- Levez-vous inspecteur Carrigton.

- Attendez. J'ai quelque chose pour vous moi aussi. Je peux vous le donner avant que vous le laissiez partir ?

- Sans gestes brusques, acquiesça-t-il.

Toujours allongée, elle porta sa main à la poche de son jean pour en tirer son téléphone portable.

- Vous devriez entendre ça avant de lui accorder votre confiance, dit-elle en actionnant une touche.

Et je compris qu'elle avait provoqué ce connard pour le faire parler afin d'avoir des preuves contre lui. Cette femme avait un sang-froid à toutes épreuves. 

Emotions locked upOù les histoires vivent. Découvrez maintenant