Chapitre 29 : Mina

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Impatiente, je sortis de la voiture alors que Kayser n'avait pas fini de se garer. Chose qui me valait une engueulade.

- Pardon, je crois que je suis trop nerveuse.

- C'est une raison pour te mettre en danger ? s'énerva-t-il.

Je grimaçais sous son ton abrupt.

Il me prit la main comme si j'étais qu'une gamine insouciante. C'était peut-être vrai mais j'aimais clairement pas qu'il me le fasse remarquer alors je lui fis la gueule. Enfin jusqu'à ce que nous passions les portes de l'immeuble abritant les bureaux de Jenkins. Nous montions, main dans la main. Je toquais à la porte, une fois arrivé au quatrième étage, elle s'ouvrit presque immédiatement.

- Entrer.

Nous nous installions face à l'homme.

- Alors, j'ai faits marcher mes contacts à la police. Ils ont pu trouver une piste sur l'endroit où Madame Milton pourrait se trouver. La bonne nouvelle est qu'elle ne serait plus dans le circuit de la mafia russe.

Je sentis mon palpitant imploser de soulagement.

- Où ?

- Elle serait dans le Kansas. Sous un nouveau nom. Elle fait partie d'un programme de protection des témoins.

Cette information me fit frémir.

- Si vous avez pu avoir cette information alors eux aussi, dis-je durement.

- Eh bien, non. Il se trouve que l'homme qui m'en a informé est un ami très proche. Il est, pour ainsi dire, le seul à avoir ce renseignement. Il est très compétent mademoiselle.

- Il vous l'a révélé tout de même, m'indignais-je.

- Oui mais je peux attester de sa compétence. Je l'ai travaillé au corps pour le faire parler. Elle est en sécurité. Personne ne pourrait l'approcher. Si c'était le cas, elle disparaîtrait avant même qu'ils arrivent à elle. Mais cela fait quatre ans, qu'elle vit là-bas et tout ce passe bien pour elle. Ils semblent se désintéresser de cette femme car Monsieur Korkovisky avait était en quelque sorte banni de son propre cercle pour cause, il commençait à perdre les pédales. Cela était trop risqué pour eux de garder un élément dans son genre au sein de leurs organisations.

Rassurer, je hochais la tête. Il n'empêchait que si je sentais que cet homme représentait une menace pour elle, je n'hésiterais pas à le supprimer du décor.

Je me statufiais face à mes propres pensées. J'étais prête à tuer cet agent. Je le ferais.

Je pris conscience que j'avais, alors un problème. Je savais que cela serait mal mais tout mon être hurlé que j'en étais capable et cela me fit peur. J'avais déjà tué pour nous sortir d'un danger et alors que ce mal me rongeait, j'étais prête à recommençais s'il le fallait.

Ma respiration se fit erratique. Je paniquais. J'avais la preuve aujourd'hui que j'étais mauvaise, que je ne valais pas mieux que Dimitri. Je me dégoûtais. Une vie était précieuse et j'envisageais à en arracher une autre.

-Mina ? Tu vas bien ?

Mes mâchoires soudées, je grognais.

- Ouais.

Kayser prit la relève en voyant que je ne pouvais plus articuler un seul mot tant mon dégoût de moi-même me retournait l'estomac.

- Avez-vous une adresse ?

- Non. C'est en cela que j'ai besoin d'un plus gros budget. Les personnes que je contacte sont plus causant avec des biffetons sous les yeux.

Je posais alors la liasse que j'avais préparé pour l'occasion, sur son bureau.

- Bien. Je vais pouvoir avancer maintenant. Ne vous en faites pas de souci, mademoiselle, elle est en sécurité. Je vous recontacte dès que j'ai une adresse.

Nous nous levions et je pris la porte sans même le saluer? J'avais besoin d'air frais. J'avais besoin de prendre la route, sur ma moto.

Kayser tourna la clé pour démarrer le moteur mais n'actionna pas la marche arrière pour sortir de la place de parking.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé dans le bureau ?

Je gardais, obstinément, la tête baisser sans lui répondre.

- Mina. Je ne suis pas là pour te juger. Je suis là pour toi. Juste toi. Fais-moi confiance.

Entre mes dents, je dis.

- S'il révèle encore une fois cette information à qui que ce soit... S'il lui arrive quelque chose par sa faute...

Je pris une pause pour planter mes yeux dans les siens, espérant voir du dégoût dans ses rétines.

- Je l'écorcherais vif.

Je pouvais l'effervescence qui faisait rage en lui. La surprise, l'incompréhension, la peur puis l'acceptation. Cette dernière me provoqua un mouvement de recul.

- Tu ne le ferais pas, mon ange. Tu penses en être capable mais tu ne le pourrais pas. Tu es humaine et ce sont tes émotions qui parlent pour toi. Quand tu auras digéré tout ça, tu pourras le voir par toi-même.

- Kayser, j'ai déjà tué. Qui te dit que je n'en serais pas amené à recommencer ?

- Parce que tu n'étais plus toi-même lorsque s'est arrivé. Tu n'étais plus en capacité de distinguer le bien du mal, dit-il avec tendresse en me caressant la joue du bout des doigts.

Je décidais de laisser tomber. Cette conversation m'exaspérait. Il semblait ne voir que le bien en moi alors que j'avais vécu longtemps dans les ténèbres. J'aimerais tant qu'il est raison mais en doutait. Tout ce qui me restait à faire, c'est attendre que mes nerfs s'apaisent afin d'évaluer s'il était dans le vrai.

Emotions locked upOù les histoires vivent. Découvrez maintenant