Chapitre 4 - Suya

34 2 0
                                    

Suya

Il fait froid à Paris, l'hiver a débuté. Nous sommes le 22 janvier 1789 et le vent frais est au rendez-vous. Hormis le gel sur mes doigts, le soleil se lève sur la vallée parisienne. Ce matin, je suis chargée d'assassiner un homme.

Fred Middleton, banquier et marié à une bourge... rien d'étonnant jusqu'ici. Je prend la feuille d'avis de recherche que j'ai prise au QG, afin de m'identifier le personnage en question. Il a des lunettes rondes et une barbe mi-longue brune.

Du haut des bâtiments parisiens, j'observe la populace. Je suis positionné juste en face de la banque, il n'est pas encore arrivé.

Des pensées vagues viennent me tourmenter...

Je repense au jour ou je suis arrivée dans la confrérie, au début je n'étais qu'une simple femme qui volait de la nourriture pour survivre. Je connaissais pas Zoro au début, c'est seulement le jour où je l'ai croisé en train de voler comme moi qu'on est devenu amis.

C'est à ce moment là que la confrérie de Paris m'a trouvée, ils disaient que je possédais toutes les capacités requises et que plus jamais je ne mourrais de faim. Depuis ce jour, Zoro et moi sommes devenus de redoutables assassins... J'en ai tué des gens...

Mes esprits me reviennent, lorsque j'ai vu l'homme que je devais assassiné rentrer dans la banque.

Je me concentre.

Lorsque je le perds de vue, je m'élance sur le rebord du bâtiment en face. J'observe longuement la bâtisse où se trouve l'homme, pour y trouver une éventuelle faille.

Bingo ! Une fenêtre de l'étage du dessus était restée ouverte.

J'utilise mon grappin silencieux pour pénétrer dans la pièce le plus facilement possible. Après s'être infiltré dans l'enceinte du bâtiment, je me retrouve dans un couloir qui à l'air de mener au rez-de-chaussée.

Je rebobine mon grappin à ma ceinture. Je me précipite vers l'escalier. Arriver en bas, je me dissimule derrière le mur en marbre sur le côté de la pièce. Middleton se positionne pile devant moi. Je dégaine mes lames secrètes...

- Vous pensez vraiment qu'en me tuant, vous en aurez fini assassin ?

J'écarquille les yeux, s'attendait-il à ma venue ? Je décide de rester sur place. Il stoppe ses actions et replie ses lunettes.

-Allons, sortez de votre cachette.

Et merde...

Je lui fais face en restant concentrée.

- Je ne savais pas que vous m'attendiez Fred.

- Plus rien ne m'étonne venant des assassins, dit-il en ricanant, vous êtes tellement devenu... prévisible.

Un mot, un geste, je lui lance une petite dague furtive qui vient se planter dans la chaire de son épaule. Il s'écrase au sol.

- Et ça tu l'as vu venir, vieux con ?

- Bien joué, répondit-il en enlevant la dague de son épaule, mais quelle naïveté.

Cet homme commence à me taper sur les nerfs, je saute sur lui afin de pouvoir lui planter une de mes lames secrètes dans la gorge mais il se décale et je sens une légère douleur au niveau de ma jambe.

Il m'a fallu quelques secondes avant de comprendre que j'avais une aiguille plantée dans ma cuisse gauche, puis je m'écrase au sol en toussant grassement.

- Qu'avez vous fait !!! Crie-je en continuant de tousser.

Il prit le temps d'enlever ses gants et de ranger un petit flacon dans la poche de son veston.

J'ai compris... Imbécile que je suis !

- Je vous ai planter une aiguille de poison, mais ne vous inquiétez pas, vous n'allez pas mourir. Répondit-il en se positionnant à ma hauteur.

Je ne pouvais absolument rien faire, je me sens faible et paralysée.

- Qu'est ce que... vous voulez ? Dis-je d'une voix fébrile.

- Je n'ai rien contre vous mademoiselle, mais en tant que templier je suis obligé de vous tuer.

- Alors pourquoi pas me tué tout de suite...?

- Voyez-vous...

Il se lève.

- ... Je suis ici pour une mission très spéciale, mon supérieur qui se trouve à Versailles m'as chargé de retrouver un homme en particulier...

La fatigue se fait sentir, je lutte pour rester éveillée.

- Mais cela n'a rien avoir avec moi.

- Non en effet, mais je vais tout de même vous amener à Versailles afin de vous délivrer à mon maître. Je suis sûr que vous lui ferez une excellente maîtresse.

Il me regarde d'un air pervers.

-Votre beauté ne doit pas être négligée malgré vos pratiques...

La fatigue me prend, je ferme les yeux mais un bruit brusque vient perturber le silence de la pièce.

MesdemoisellesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant