Mesdemoiselles

Chapitre 2 - Skara

Skara

- Au Seigneur !  Est-ce vraiment ce château là qu'on surnomme Versailles ?!

- Oui Mademoiselle Delfire. Me répond un de mes valets.

Je scrute les différentes façades avant de lâcher un soupir. Savoir que je vais devoir loger ici une bonne partie de ma vie m'aigris au plus au point.

- Soit... Nous n'avons pas le choix ! Ôter mes bagages de la caravane.

Mes domestiques s'exécutent immédiatement. Une de mes deux servantes maintient la traîne de ma robe, tandis que l'autre transporte les bagages à main.

Au fur et à mesure que j'avance dans la cour du château, d'autres aristocrates et nobles posent leurs yeux sur moi et mes domestiques. En même temps, je suis tellement fabuleuse que c'est difficile de ne pas prêter attention à moi. Je fais mine de ne pas l'avoir remarqué.

Enfin arriver aux portes d'entrées, deux servants de la demeure se précipitent sur mes valets pour les aider à porter mes multiples coffres.

-Ahhh ! Mademoiselle Delfire !

Un homme qui m'est inconnu s'avançe d'un pas assuré vers ma personne.

Il est vêtu d'une tunique bleu marine ainsi que d'une perruque qui à mon goût, est extrêmement mal coiffée.

- A qui ai-je l'honneur ?

Il me saisit la main avant d'y déposer un baiser délicat.

- Je me nomme Philippe Devigneron, le roi m'a chargé de vous accompagner et de vous apprendre l'étiquette ici à Versailles.

Je lève un sourcil avant de lever les yeux au ciel.

Cet homme se fiche-t-il de ma personne ?

- Je connais déjà l'étiquette, je n'aurais pas besoin de vos leçons. Réponds-je d'un air supérieur.

- Le contraire m'aurait étonné Mademoiselle, alors, pourriez-vous m'accorder l'honneur d'être votre guide ? Je vous présenterais aux autres dames de la cour, cela vous évitera de faire le premier pas.

Je ne suis pas venue ici pour sympathiser avec les autres femmes de la cour, mais ma fois, ce serait une bonne opportunité de me faire valoir.

- J'accepte votre proposition Sir.

- Oh je vois que vous maîtrisez le langage de la cour britannique, de la famille peut être ?

Il me tend son bras afin de m'inviter à marcher. J'accepte.

- Oui mon père, c'est un duc très respecté là-bas.

- Alors pourquoi êtes-vous venu à Versailles très cher ?

- Je suis marquise, je possède des terres dans le centre de la France.

- Vous êtes donc française avant tout ?

- Oui, mon père m'a fait la proposition d'avoir un domaine en France ou en Angleterre, mon choix à été vite réalisé.

- Je vois.

- Et vous pourquoi vous êtes ici ?

- Oh moi je suis conseiller du roi.

- Et donc quel est votre rôle ?

Il marque une pause le temps que nous marchons encore quelques pas avant d'arriver dans un coin un peu plus reculé.

- Je suis un des secrétaires de la maison du roi, mais dans une branche intermédiaire.

- Cela veut dire ?

Il m'accorde un sourire sans m'adresser un regard. Je ne comprends pas son geste.

- Si je vous le dis, ce serait rompre mon serment qui est de garder mes opérations et activités diverses secrètes.

Drôle de personnage.

Je ne sais pas s' il cherche à me tester ou s' il cherche tout simplement à se moquer de ma personne.

-Vous venez de le rompre Sir Devigneron, en me faisant part de ce que vous faites. Vous auriez bien pu mentir.

Il ricane en se mordant la lèvre, il reprend.

-Vous êtes maline Mademoiselle Delfire, alors, je vais continuer dans mon élan...juste pour vous.

Quel culot...

Il rapproche ses lèvre de mon oreille afin de me murmurer :

- Je suis comme qui dit re-je, un espion du roi.

J'écarquille les yeux avant de m'éloigner de lui. Il ricane et je ris nerveusement à mon tour.

- Vous m'avez bien eue votre altesse !

- Vous y avez cru pendant quelques secondes !

Hahahahah... quel crétin.

Je ne sais pas si c'est faux ou si c'est vrai mais une chose est sur, je ne dois pas lui faire confiance. La prochaine fois qu'il me posera des questions je ferais attention.

- Soit, nous arrivons à la salle de jeux.

Quelques mètres devant moi, ce tient une double porte surveillée par deux gardes. Ils les ouvrent à notre passage.

En pénétrant dans la pièce, j'observe... quelque chose n'allait pas.