Suya
Après tous ces évènements, je décide d'aller prendre l'air. Je ne voulais pas interférer dans les retrouvailles d'Harry avec sa sœur. Je les laisse tranquille.
Après le départ de Mademoiselle Delfire, je me prépare également à sortir. Soudain Harry se lève et m'interpelle.
- Tu t'en vas déjà Suya ?
Je me retourne péniblement, je dois faire face à mes problèmes moi aussi.
- Oui, excusez-moi Monsieur Style. Le voyage m'a fatiguée, je pars me reposer.
Il semble quelque peu déçu. Après avoir fait un signe de la main pour prévenir de mon départ, je sens quelqu'un m'agripper le poignet droit.
- Avant que tu partes, je tiens tout de même à te remercier. Ma vie va prendre un nouveau tournant grâce à toi.
Harry me lâche le poignet. Mais cette fois-ci je ne me retourne pas, mes joues sont aussi rouges que deux belles tomates.
- Il n'y a pas de quoi, je fais mon travail Monsieur Style.
Je sens qu'il frotte ses deux mains derrière moi. Serait-il nerveux de ma présence ?
- Dis... Suya, je me demandais... Enfin, si on...
La chaleur me monte au corps. Que me veut-il ? Je n'ose pas me mettre face à lui, je ne veux pas qu'il me voit dans cet état. Je ne veux pas qu'il me fasse d'aveux. Je ne veux pas qu'il me parle !
- Excusez moi Harry, je dois y allé.
J'ai décidé de fuir. Après avoir fermé la porte derrière moi, je cours vers la sortie des domestiques. Mon cheval n'a pas bougé d'un poil. Il me regarde avec des yeux plein d'amour.
Je m'avance vers lui et le caresse le bout du nez. Ensuite, je prends les rênes en main et le conduit aux écuries.
Je suis toute chamboulée. Dans ma tête, c'est le chaos. Je regrette d'avoir agi de cette manière envers Harry. Bon sang, que-je fais ?
J'entend les fers de mon cheval s'écraser contre le terre battue en dessous de nos pieds. Ses pas sont en parfaite harmonie avec les battements de mon cœur.
Harry, Harry, Harry... HARRY SORT DE MA TÊTE !
- Suya ?
Une voix familière vient me ramener sur terre telle une météorite. Je pense que mon cœur a cessé de battre. Une voix qui est venu me percer la poitrine, un coup de poignard. Je fronce les sourcils.
Je lève la tête afin de chercher mon interlocuteur. Et c'est à ce moment là que je le vois, Zoro.
Il est occupé à brosser son cheval. Il a l'air d'être plutôt bien lui. Je m'approche du boxe qui se trouve à sa gauche. Sans prononcer de mots, mon visage est neutre.
Je desselle mon cheval et lui enlève le filet. Mon coéquipier décide de relancer la discussion.
- Alors cette mission, Archer m'a dit qu'il y a eu des complications ?
Je ne ressens aucune envie de lui répondre. Je ne veux pas jouer les fortes de tête mais ce matin, je suis fatiguée.
- Oui, des brigands aux chapeaux rouges ont failli m'attraper.
- Et tu attendais quoi pour venir m'en parler ?
Là c'est la goutte de trop. Je lui balance ma brosse dure qui vient d'atterrir violemment sur son torse. Mais vu la musculature qu'il possède, ça ne lui a même pas fait mal. Dommage.
- Mais qu'est ce qu'il te prend ?! T'es devenue complètement folle ma parole ! M'engueule t'-il en se positionnant face à moi, furax.
- C'EST TOI RORONOA ! TU ES L'HOMME LE PLUS STUPIDE DE CETTE PUTAIN DE PLANETE !
- MAIS EXPLIQUE TOI AU LIEU DE M'INSULTER !
- Tu veux que je m'expliques ?! Très bien il n'y a pas de problème. Dis-je en croisant les bras, tout en restant en colère.
Zoro me regarde les sourcils froncés. Il a l'air de rien comprendre à la situation.
- Depuis que tu m'as emmené à Versailles, tu ne me dis plus rien ! SUYA fait ci, SUYA exécute ce que je te dis et ne discute pas ! JE NE SUIS PAS TA PUTAIN ZORO !
Les larmes me montent aux yeux. Tout ça me dépasse...
-... Quand on était à Paris, tu me disais les choses... Tu prenais le temps de m'écouter, tu étais comme un grand frère pour moi...
Il continue de ne rien dire et de garder ses sourcils froncés. Il m'écoute avec attention, chose qu'il n'a pas faite depuis longtemps.
-... Toi et moi, on a toujours fait la meilleure paire qui soit... Et voilà qu'en l'espace de même pas quelques jours, tu viens de tout réduire en néant... Qu'est ce qu'il te prend à la fin...
Je m'effondre sur moi même et pleure toute les larmes de mon corps. Je sens le regard de Zoro sur moi.
J'ai mal de tête tellement que je suis énervée et mes sanglots ne font qu'empirer la chose. Pitié, que tout ça se termine enfin...
- Je ne t'ai rien dit car Archer m'a demandé de le faire...
J'ouvre les yeux en regardant le sol.
- Quoi ? Demande-je en reniflant.
Il se met ensuite à genoux pour être à ma hauteur et me regarde dans les yeux.
- Quand tu t'es évanouie à Paris et quand j'ai capturé le banquier, je n'avais qu'une idée en tête c'était de te sauver et de livrer ce misérable...
Mes sanglots disparaissent au fur et à mesure que je l'écoute.
-... J'ai donc ensuite fouillé le corps de l'homme afin de trouver quelque chose qui pourrait faire avancer la situation. Et j'ai trouvé un message...
Un message ? Mais de qui ?
-... Il s'agissait d'une lettre provenant de Philippe Devigneron...
Devigneron... Cela me fait penser à l'homme que j'ai vu hier soir... Sur le balcon...
-... J'ai donc décidé de partir pour Versailles au plus vite, en me faisant passer pour un templier. Déjà pour prévenir Archer de tout ça et surtout de savoir s' il pouvait te sauver. Mais tu t'es réveillée plutôt que je ne le pensais... Le poison ne t'avait pas fait grand chose... Continue t-il en me souriant et en mettant sa main sur mon épaule.
- Tu aurais pu tout de même me prévenir...
Soudain, il me prend dans ses bras et me serre contre lui.
- Je te demande pardon Suya.
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Mesdemoiselles
General FictionTrois jeunes filles, durant le règne de Louis XVI, vivent des vies totalement différentes. Au bord de la révolution française, prête à éclater, ces jeunes filles devront se rencontrer afin de pouvoir échapper à ce soulèvement qui risque d'avoir des...