Chapitre 9 - Angel

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Angel

Cet homme respire l'hypocrisie. Rien qu'en le regardant je n'ai pas confiance en lui.

Il semble connaître Mademoiselle Delfire. Mais vu la tête qu'elle fait, elle ne doit pas être ravie de le voir.

-Je suis heureuse de voir que vous vous êtes faite une amie Mademoiselle Delfire. Vous vous plaisez bien finalement à la cour.

-En effet Sir, je suis bien accompagnée.

Cet homme nous regarde comme s' il allait nous manger toute crue. Un vieux pervers. Ses yeux trahissent de nombreuses conquêtes féminines.

-Ce n'est pas tout, mais mon amie et moi devons descendre, nos congénères doivent s'inquiéter.

-Bien évidemment, faites Mesdemoiselles.

Ils s'inclinent l'un envers l'autre, je fais pareille en les imitant. Je n'ai jamais salué comme ça de toute ma vie.

-A la bonne heure Mademoiselle Delfire et aussi...

Il me regarde intensément et avec envie.

-Mademoiselle Diekens...

Cet homme me fiche la chair de poule. Nous nous éloignons de lui le plus vite possible mais toujours avec grâce.

Nous arrivons enfin en bas du grand escalier toujours à l'est du château de Versailles. Je retrouve Sophie, heureuse que je sois revenue enfin. Mon patron se trouve un peu plus loin, il n'a heureusement pas remarqué que j'étais de retour.

Et cet homme aux cheveux argentés est toujours là lui aussi. Je n'espérais jamais le revoir. Il n'avait pas bougé d'un poil, il a dû sûrement converser avec Sophie. Ce n'est pas plus mal. Il me regarde toujours comme si c'était la première fois qu'on se regardait. Il me plaît énormément et je pense que ça doit être réciproque.

-Nous sommes de retour Archer.

Il prit une seconde de plus avant de détacher son regard du mien.

-Bien Delfire, as-tu obtenu ce que tu voulais ?

-Bien évidemment, cette femme à un énorme talent !

Je souris timidement tandis que Sophie m'offre un de ses plus grands sourires. L'homme aux cheveux argentés me sourit également.

Mais ce moment heureux fut vite brisé à cause de mon patron.

-Angel, Sophie, nous allons rentrer à Paris. Il est 17 heures du soir déjà, nous avons une autre tournée demain. Dépêchez-vous !

Son caractère ingrat ne m'a pas manqué, même durant ces dernières trentes minutes.

Nous nous exécutions directement, il ne fallait absolument pas faire attendre le grand prince.

Tandis que Delfire et l'homme aux cheveux argentés nous regardaient avec pitié. Ils doivent sûrement avoir l'habitude de voir des domestiques "esclaves" vis à vis de leur patron, mais pour une raison que j'ignore, ils grimacent mon patron.

Soudain, je sens une main sur mon épaule, m'empêchant de ranger mes affaires.

-Mais... bon sang Monsieur Ejea, c'est mon employée que je sache !

Je me tourne légèrement un peu surprise et je vois Archer, autant que je l'appelle par son prénom, me tenir par l'épaule. Appuyé par Delfire qui s'avance vers mon patron.

-Nous voulons qu'elle travaille pour nous. Dit-elle d'une voix assurée.

...Quoi ?

Mon patron, offusqué et ne savant pas trop comment réagir, décide de tenir tête à Delfire et à Ejea.

-C'est mon employée ! Vous n'avez aucun droit de corrompre le contrat qu'elle a signé avec moi !

-Ah oui vraiment ? Demande Archer.

Delfire lève un sourcil pour montrer qu'elle était en total désaccord. Elle et Archer se regardèrent.

-Très bien Monsieur, nous vous la laissons. Rétorque Delfire.

Actuellement je ne comprend pas qui veut quoi et où est-ce-que je vais finir moi?

Jusque là ma vie était plus que banale et là il y a des bourges qui veulent que je travaille pour eux. Et maintenant il me laisse partir ? Le tournant actuel de ma vie n'a strictement plus aucun sens depuis ces cinq dernières minutes.

Mon patron nous attrape, moi et Sophie, par le bras pour nous emmener le plus loin possible de Delfire et de Ejea. Les deux aristocrates nous laissent partir sans aucun geste.

Je décide par accepter mon sort et accompagne mon patron à l'entrée du palais. Je me tourne une dernière fois vers Archer, mais hélas il était déjà parti.

J'aide mon patron à ranger les mannequins et les robes dans la charrette qui nous attend bien sagement avec les ânes, dehors. Après avoir tout chargé, nous nous installons à l'intérieur et nous sommes prêts à partir.

J'ai beaucoup aimé ma journée à Versailles, malgré les petits contre-temps, je suis heureuse de m'avoir fait une amie comme Delfire. Enfin, je pense qu'elle nous considère comme. Nous nous sommes très bien entendues toutes les deux.

J'ai fait la connaissance d'un type hyper bizarre aussi, Monsieur Devigneron. Je n'ai jamais vu un homme aussi...mystérieux. Même les clochards de Paris ne sont pas aussi étranges. Si je devais émettre un avis sur cet homme je dirais qu'il a quelque chose à cacher sans aucun doute, mais bon je pense pas le revoir de si tôt.

En ce qui me concerne, je ne sais pas ce qui m'a fait tomber amoureuse d'un comte. C'est vrai, c'est le plus bel homme que j'ai jamais vu de toute ma vie. Mais aussi le plus inaccessible. Je ne sais pas trop pourquoi il voulait que je travaille pour lui. J'espère que ce n'est pas pour devenir sa maîtresse...

IL FAUT QUE J'ARRÊTE D'AVOIR DES PENSÉES COMME CA !!

Sérieusement Angel, c'est un bourge ! Tu n'as jamais aimé les bourges, et regardes-toi ! Tu es une souillonne faite que pour confectionner des robes...

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