NON CORRIGÉ | Jungkook et Léna n'avaient aucuns choix. Tourmentés par leurs parents, annuler leurs mariages forcés ne faisait pas partie des choix possible. Les tensions sont alors à leurs combles. D'autant plus que Jungkook ne semble pas être aussi...
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Du plus loin que je m'en souvienne, j'avais toujours été effacée du monde. Comme inconsciente si on peut voir ça comme ça. J'ai toujours aussi vécu dans l'illusion de ma vie, en me contentant de faire ce que tout le monde me disait de faire.
Après tout, je ne savais pas quoi faire de ma vie. Ni but précis, ni envie ou même rêve. J'étais fade, extrêmement fade au point de vivre comme un mélange de zombie et de fantôme. Alors je me disais que si les gens décidaient à ma place ce n'était pas bien grave. Ça m'enlevait une tâche beaucoup trop compliquée.
J'avais une nonchalance folle, mais à côté un soulagement qui faisait que je n'avais pas de mal pour moi-même à vivre ainsi. Et ce fut la première illusion de ma vie. Une illusion dans laquelle je vivais bien pour moi. Une famille, un travail. Mais quand on creusait un peu plus, on voyait que ce travail ne m'était pas vraiment destiné. Je travaillais sans forcément m'épanouir. Sous les pressions de ma belle-mère et mon père. Donc au final tout était bancal dans ma vie.
Je vivais ma vie parce que je n'avais pas d'autres choix. Parce que j'étais obligée. Toutes ces années avaient compté pour du beurre. Une illusion atrocement profonde et manipulatrice.
Et maintenant, je me tenais sur ces rochers sur lesquels je me trouvais la dernière fois. Ceux où Jungkook est apparu par magie pour me dissuader de sauter. Cette fois, j'y suis allée seule, en prenant le train. Jungkook a toujours fait un grand détour pour ne pas passer par ici. Mais j'avais besoin d'y retourner, juste une fois. Pour voir où j'en étais, qu'est-ce qui avait changé et mes émotions par rapport à cette endroit.
La seule et unique chose qui me vint était "punaise j'en ai fait du chemin jusqu'ici." J'avais vécu des choses atrocement douloureuses, des événements déchirants et traumatisants aussi, mais j'étais encore là. Maintenant que tout était approximativement éloigné de moi, j'avais une seule envie : tout faire pour que toutes ces choses ne reviennent jamais. La moindre chose qui pourrait me rappeler cette phase de ma vie pouvait me nuire. La moindre chose qui pouvait me rappeler ce rêve et ses conséquences ne pouvait pas rester à mes côtés.
En commençant par la bague. Bague, qui, je précise, coûtait une fortune. D'après la vendeuse de la dernière fois, cette bague était extrêmement rare et c'était actuellement le dernier modèle dans le monde. À part si quelqu'un en recrée une. J'avais donc cette bague dans ma main. Mes jambes me relevaient alors que mes yeux étaient toujours rivés sur cette merveille destructrice. Je me mis alors à la balancer d'une main en la récupérant dans sa chute encore et encore, et sa trajectoire me rappelait un peu moi. Comme quand Jungkook me rattrapait à chaque fois que je trébuchais.
Pourtant, maintenant la chute devait s'arrêter. Dans mouvement au ralenti, ma main balança la bague dans l'eau transparente. Presque la totalité de ma douleur venait de s'évaporer. Le fardeau et l'histoire que portait cette bague étaient beaucoup trop lourds. Pourtant, il y avait à nouveau un élément qui me rappelait la douleur et l'amertume de cette phase. Après tout, je mentirais si je disais que Jungkook ne me rappelait pas mon rêve et la douleur après celui-ci.
