Chapitre VI : « Esprit "Potterique" »

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Harry Potter bâillait au fur et à mesure que le professeur Chourave s'extasiait sur un arbre dont les racines avaient une propriété curative. Elle expliquait à qui voulait l'entendre — Neville et quelques Gryffondor polis en somme — qu'il fallait les arracher d'un coup sec et les faire sécher pendant deux jours. Le jeune sorcier oublia la suite, jetant un œil discret aux Serpentard. Drago Malefoy murmurait quelque chose à ses deux acolytes musclés tandis que Parkinson bâillait à s'en décrocher la mâchoire.

Quand le groupe se remit en route, Harry entendit distinctement ce que lança l'élève de la maison dont le blason était verdâtre.

— Quand mon père apprendra que nous avions été contraints de sortir durant une pluie battante tout ça, car une sang-de-bourbe a fait l'idiote en classe, ça ira mal pour cette vielle cruche de Chourave, dit-il de sa voix traînante.

Il pleuvait à grosses gouttes sur le groupe depuis plusieurs minutes. Les élèves se recroquevillaient dans leur manteau, tremblant de froid. À mesure que leur professeur parlait, de la buée accompagnait ses paroles.

— Et n'oublie pas de lui parler du professeur Rogue, fit remarquer Harry à Malefoy, un sourire au coin.

Il se demandait si ce cher Drago allait prendre le risque de parler de son directeur à son père, lui expliquant que lui aussi était responsable de cette sortie quelque peu humide. Ce n'était pas la faute des enseignants si la pluie leur était tombée dessus. Harry se demandait si, dans le monde de la magie, il y avait un système de météorologues comme chez les Moldus pour éviter ce genre de désagrément. Il regarda autour de lui, à la recherche d'une tignasse chocolat pour lui poser la question — et peut-être — s'excuser. Ron éternua trois fois d'affilée tandis qu'Harry, perplexe, ne parvenait pas à distinguer la plus brillante des jeunes filles de Poudlard dans le groupe des Gryffondor.

— Je lui expliquerai comment Chourave lui a supplié de venir l'accompagner durant cette sortie idiote et qu'elle a été incapable de nous tenir réveillés plus de dix minutes avec ses maudits arbres et ses maudites branches totalement stupides, rétorqua le jeune Serpentard d'un air mauvais.

Potter se rendit compte que quelque chose clochait. Le groupe était placé en demi-cercle pour faire face au professeur Chourave. Cette dernière rajusta son chapeau rapiécé avant d'ajouter qu'ils allaient bientôt rentrer au château, vu que la pluie ne semblait pas s'arrêter. Harry Potter — Saint Potter comme dirait Malefoy, Petit Pote Potter comme aimait l'appeler Parkinson — fit doucement le tour des élèves. Il ne remarqua nullement un professeur au teint cireux et à la cape flottante noire. Ni même une jeune fille aux cheveux bruns ondulés, une grande quantité de livres serrés contre elle. Sa perplexité grandissait à mesure qu'il réfléchissait à une quelconque raison de leur disparition. Le jeune Gryffondor leva la main bien haut, non sans prêter la moindre attention à Malefoy derrière lui qui fit une imitation grotesque d'Hermione qui levait sa main bien haut, les dents en avant. Le professeur de botanique fit signe de la tête à Harry en souriant :

— Professeur, je crois que nous avons perdu le professeur Rogue et Hermione Granger...

Harry avait prononcé cette phrase avec une certaine inquiétude dans la voix. La forêt de Poudlard était réputée pour être dangereuse. Le souvenir d'un Drago Malefoy peureux lors de sa première année ne réussit même pas à faire sourire le jeune Potter. Il se fichait éperdument où était son maître des potions — il avait même le souhait au plus profond de lui qu'il se fasse dévorer par une créature féroce dans la forêt. Mais Hermione... Elle venait de sortir de l'infirmerie. Elle avait peut-être fait une rechute... ? Peut-être même que le professeur Rogue l'avait tout simplement emmené à l'infirmerie sans dire quoi que ce soit au professeur Chourave pour ne pas perturber son cours ? C'était ridicule, bien entendu. Le professeur Rogue était plutôt du genre à la laisser s'évanouir dans la boue, le regard rempli de dégoût plutôt que de s'abaisser à la porter à Pomfresh.

Luna MulaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant