Chapitre XIV : « Luna Mula à la rescousse »

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Ce fut emmitouflée dans une couverture que Hermione se réveilla, allongée dans un lit des plus sommaires, ses cheveux en cascade sur un coussin d'un blanc nacré. Une odeur agréable flottait dans l'air. La jeune fille se releva difficilement, se mit en appui sur les coudes avant de parcourir les alentours du regard.

Elle n'avait aucune idée de l'endroit où elle se trouvait. Cela semblait être une chambre ou une minuscule pièce à vivre. La lumière tamisée ne lui permettait pas de distinguer la couleur du papier peint qui se décollait par endroit. Les lattes du parquet étaient dans un état déplorable. La pièce semblait étroite ; le lit à une place se trouvait contre le mur du fond tandis que, de l'autre côté de celui-ci, une table arborait quelques bougeoirs dont les bougies étaient presque toutes consumées. Hermione se demandait si cela pouvait servir comme bureau de fortune. Une commode poussiéreuse se situait juste à droite de cette même table.

La jeune fille était incapable de distinguer le reste de la pièce de sa position. Sur le sol, près de son lit aux ramures de bois, un tapis de forme arrondie. La lumière vacillante des bougies lui indiquait qu'il était d'une couleur vert foncé.

Vert ?

Elle prit place sur le bord du lit, le cœur bondissant dans sa poitrine. Où était-elle exactement ? Pas dans le dortoir des filles en tout cas. Cela était-il possible que... ?

— Je vois que vous êtes enfin réveillée.

Elle se tourna vers l'origine de cette voix si familière. Le professeur Rogue se trouvait à deux mètres d'elle, dans la pénombre. Elle fut incapable de déchiffrer les traits de son visage. Il se rapprocha doucement tandis qu'elle poussa un soupir de soulagement et se détendit un petit peu. Il s'agenouilla devant la Gryffondor avant de lui tendre un verre d'eau. Hermione contempla ledit verre comme si c'était la première fois qu'elle en voyait. Elle le prit délicatement entre ses doigts avant de poser les yeux sur son professeur de potions. Son visage était impassible et ses yeux la dévisageaient sans aucune once d'hostilité.

Elle regarda à nouveau autour d'elle avant de murmurer :

— Où suis-je ?

Comme toute réponse, il s'empara de ses lèvres durant une fraction de seconde, coupant le souffle de la jeune fille. Le professeur se releva et fit quelques pas dans la pièce. Hermione avala une gorgée de son verre. Un liquide froid et insipide s'écoula doucement jusqu'au fond de sa gorge :

— Dans ma chambre, Miss Granger, répondit le professeur Rogue de sa voix doucereuse.

La jeune fille recracha ce qu'elle venait d'avaler sur une partie du lit.

— Et je vous serai reconnaissant de ne pas cracher sur mon lit, ajouta-t-il sur le même ton.

Son lit ?

La jeune fille se leva d'un bond, renversant une partie de son verre sur le sol. Les joues empourprées, elle ne savait plus où se mettre. Que faisait-elle dans la chambre du directeur des Serpentard ? Il contempla avec un certain amusement manifeste son air paniqué et effaré.

Votre chambre ? s'écria-t-elle, le visage écarlate.

Il la prit doucement par les épaules et la fit s'asseoir au bord du lit. Il saisit le verre et le déposa sur la table de chevet avant de prendre place à côté de la jeune fille.

— Ne paraissez pas si effarée, Miss Granger, dit-il d'une voix douce. Rien ne s'est passé de répréhensible, je peux vous l'assurer. Vous vous êtes endormie contre moi dans le couloir et je vous ai portée jusqu'à la tour de Gryffondor où la Grosse Dame n'a rien voulu entendre — me crachant au visage de vous porter « dans les cachots lugubres et malsains de Serpentard ». Je n'ai malheureusement pas eu la chance de croiser un de vos congénères.

Luna MulaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant