Chapitre VIII : « Gryffondor contre Serpentard »

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Le lendemain, jeudi matin, Hermione déjeunait dans la Grande Salle en compagnie de Ginny qui était à moitié réveillée. À la grande table des professeurs, Hermione aperçut les professeurs McGonagall et Rogue. Le professeur de Métamorphose lisait la gazette des Sorciers, un verre de jus de citrouille dans la main gauche. Le maître des potions — à l'opposé de la table — avait le nez dans une tasse de café. À la table des Serpentard, quatre ou cinq élèves déjeunaient. Quant aux tables de Serdaigle et de Poufsoufle, elles étaient vides.

— Je sens que le match va être un désastre, maugréa Ginny en se coupant un morceau de pain de travers.

Dans l'après-midi avait lieu le match tant attendu de l'école : Gryffondor contre Serpentard. Ce n'était pas la première fois qu'ils se rencontraient, c'était cependant le premier vrai match de l'année.

Le premier match de Ronald Weasley en tant que gardien.

Le brave Dubois avait fini ses études, laissant derrière lui une équipe sans gardien de but. Il était clair que, durant le match, les Serpentard n'allaient pas résigner sur les moqueries sur le pauvre Ron. Il était gauche dans sa tâche. Il avait laissé passer plus des trois quarts des Souaffles des Gryffondor qui n'avaient pas donné beaucoup d'eux-mêmes lors des entraînements.

Sans doute par pitié.

Les jumeaux Weasley avaient parié sur leur frère qu'il s'évanouirait au premier cognard venu. Harry Potter quant à lui était bien décidé à ne pas laisser le match s'éterniser. Il comptait attraper le vif d'or dans les dix premières minutes, au nez et à la barbe de Malefoy. Ce dernier ne s'était pas encore remis de la retenue engendrée par Hermione. Il n'arrêtait pas de jurer en son égard.

La retenue avec son directeur de maison était prévue pour le lendemain en soirée. Sans doute, allait-il nettoyer les étagères du bureau de Rogue ou récurer à la main les chaudrons. Il n'avait aucune idée ; il restait fermement campé sur ses positions.

Il avait simplement « dit » la vérité à Hermione. Ce n'était pourtant pas la première fois qu'il disait ce mot en présence de professeurs et aucun n'avait levé la voix sur lui. Peut-être que Rogue était simplement de mauvaise humeur.

Ou bien... ?

— Ron va paniquer, continua Ginny. Je l'ai vu à l'entraînement. Il rattrape les balles que quand personne ne regarde... Là, tout Poudlard le regardera !

Hermione n'écoutait pas vraiment son amie. Elle réfléchissait. Elle avait un peu de mal vu l'heure matinale. Elle avait pourtant les idées claires.

Elle se rappelait les événements de la veille. Le professeur Rogue lui disant qu'il avait besoin d'elle pour une potion. Peut-être que 'Luna' demandait deux personnes ? Mais dans ce cas, Hermione aurait pu tout aussi bien la faire rater. Elle n'était pas aussi experte que son professeur.

Pourquoi n'avoir pas demandé à un de ses collègues de l'aider ? Ou bien à Madame Pomfresh tout simplement ? Pourquoi elle, simple élève de cinquième année ? Alors qu'il y avait des élèves de septièmes années avec des BUSE en potions ? C'était insensé.

Ou le professeur Rogue avait totalement confiance en elle. Il était sûr qu'elle ne raterait pas la potion et apporterait l'aide demandée. Ou c'était encore une combine bizarre dans la préparation de la potion, comme le fait d'« accaparer » une partie de la personne qui la fabrique ? Elle ne le saura peut-être jamais. En tout cas, elle ne voulait plus entendre parler de cette stupide potion. Elle n'avait plus mal nulle part. Par contre, elle paierait cher pour comprendre pourquoi la moitié de Poudlard gloussait à chaque fois qu'elle passait dans un couloir.

Luna MulaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant