Chapitre 11

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Troisième Age- Avril 3019 :

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Troisième Age- Avril 3019 :

Forêt de Mirkwood :

Thranduil porta le verre à sa bouche et but une nouvelle gorgée de vin. Il était assis près du bassin trônant au milieu de sa chambre quand il entendit des bruits de pas descendre le long de l'escalier qui menait jusqu'à ses appartements. Merlys venait sûrement lui apporter des nouvelles de Tauriel. Le roi eut beaucoup de mal à cacher son anxiété lorsqu'il s'empressa de questionner la guérisseuse.

-Est-elle... ? demanda-t-il sans parvenir à prononcer le mot fatidique.

-Non Monseigneur, répondit Merlys sur un ton grave. Mais son état est inquiétant.

Thranduil soupira. Sa silhouette habituellement si droite et imposante était en cet instant comme courbée sous le poids de la fatigue et de l'inquiétude et demeurait à demi masquée par la pénombre de la chambre.

-Je vais retourner auprès d'elle, ajouta-t-il. Merci Merlys vous pouvez disposer.

Pourtant la femme elfe ne bougea pas. Elle hésita toutefois mais ne put se résoudre à obéir.

-Vous avez déjà fait beaucoup Monseigneur, rétorqua-t-elle en se permettant de faire quelques pas vers lui. Vous avez besoin de reprendre des forces vous aussi. Votre pouvoir n'est pas sans limites et vous le savez...

Soudain, Thranduil se leva et sortit de l'ombre. Il passa près de la guérisseuse sans un regard pour rejoindre l'escalier. Contre toute attente, Merlys lui barra le passage avant qu'il n'ait eu le temps d'atteindre les marches et Thranduil n'eut d'autre choix que de se retrouver face à face avec elle. Le regard de Merlys se posa sur la joue gauche du roi. La peau lisse et sans âge avait laissé place à une zone décharnée. Thranduil baissa les yeux et voulut contourner la frêle silhouette devant lui quand il sentit la chaleur d'une paume se poser sur son visage. Les doigts de Merlys se mirent à glisser le long de ses affreuses cicatrices et quand il releva la tête pour s'insurger contre un tel geste d'insolence, il fut happé par deux grandes prunelles vert-d'eau à la fois tristes et bienveillantes. Il voulut parler mais les mots ne purent franchir la barrière de ses lèvres. Depuis combien de temps n'avait-on pas caressé sa joue ? Depuis combien de temps avait-il sciemment évité tout contact physique en se parant de la froideur de son statut de souverain ? Il connaissait Merlys depuis qu'ils étaient enfants. Ils avaient pratiquement été élevés ensemble. Leurs pères avaient combattu côte à côte et celui de Merlys avait péri au service de son souverain. Depuis aussi longtemps qu'il se souvienne, elle avait toujours été là, près de lui. Discrète et loyale. Elle avait aidé Ilmarë à mettre au monde Legolas. Elle s'était elle-même mariée et avait donné naissance à Belwen puis avait perdu son époux tout comme lui avait perdu sa reine. Pourtant, elle, n'avait pas changé. Contrairement à lui qui s'était enfermé dans son désespoir, elle s'était dévouée corps et âme à l'éducation de nouveaux guérisseurs, elle avait toujours fait preuve de compassion et de gentillesse envers tous ceux qui avaient besoin d'elle. Elle était en l'occurrence beaucoup plus forte que lui et, en cet instant précis, elle avait surtout totalement raison. Il n'avait plus assez de force et de pouvoir à présent pour dissimuler ces anciennes blessures de guerre comme il le faisait chaque minute de chaque jour depuis une éternité. Les doigts de Merlys sur sa joue étaient à la fois pure torture et pur apaisement. La guérisseuse sembla prendre conscience de l'inconvenance de son geste et retira prestement sa main.

Le Prince et la Fille de Feu (terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant