35. La finale

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Pdv Wendy

Benoît s'installe à côté de moi sur le lit d'hôpital, m'enlaçant de son bras. Il a refusé de partir voir le match sur place, il préfère veiller sur moi. De toutes façons l'équipe va gagner, j'en suis sûre. Ils sont favoris depuis le début de la compétition.  Et puis c'est les meilleurs, point. Les Anglais n'ont aucune chance.

- Comment tu te sens ?

- J'ai hâte que le match commence.

- Je parlais de ta santé, nunuche.

Je rigole doucement et je pose ma tête sur son épaule.

- Ça pourrait aller mieux, mais je vais survivre. De toutes façons ils m'ont donné tout ce qu'ils pouvaient. 

Il hoche la tête et se recentre sur la télévision. Les joueurs commencent à entrer sur le terrain. Mon cœur s'emballe et me fait mal, mais je ne dis rien, ce n'est que l'excitation du match. En plus, j'ai mal partout depuis que je suis réveillée. Le match démarre, nos joueurs sont plutôt en forme. Le coach a placé Benjamin Mendy et Amandine, il a dû repérer à quel point ils sont bons ensemble sur le terrain. L'attaque est plutôt féroce aussi : Cascarino, Fekir et Lemar. Amandine a Paul et Charlotte pour l'appuyer. Déjà, la magie opère et Nabil s'apprête à tirer... Mais sa frappe part dans le public. Je serre le poing, avant de me rappeler ma perfusion. Aïe. 

Les yeux de Benoît sont rivés à l'écran, entre froncements de sourcils et mouvements de paupières. La première mi-temps s'achève sur un nul. Les deux équipes sont aussi fortes l'une que l'autre ce soir, alors que c'était dur d'égaler la France. Mon gardien profite de la mi temps pour aller nous chercher des choses à manger au distributeur. J'ai la tête un peu lourde, mais je ne veux pas dormir, je refuse de rater le match. Surtout pas celui là. 

Ça y est, les joueurs reviennent, mais Benoît n'est pas encore là. Je sens qu'il va arriver en courant dans 3...2... Ah, le voilà, je l'aurais parié. Il s'exclame :

- J'ai failli tout rater ! 

- Tu sais bien que je t'aurais tout raconté voyons. 

Il embrasse mon front, me fourre une barre de chocolat dans les mains et se rassied sur le lit. Je me roule en boule contre lui, tant bien que mal. Nos anciens coéquipiers ont l'air encore plus déterminés que pour les 45 premières minutes. Tolisso entre sur le terrain pour remplacer Charlotte, qui vient de se blesser à la cuisse. J'espère qu'elle va bien. Corentin vient appuyer Delphine et Thomas, laissant Nabil seul. Les joueurs anglais amènent la balle jusqu'en milieu de terrain, où Amandine la récupère habilement sans faire faute, et remonte le terrain. Elle centre pour Tolisso qui saute et BUT ! Le stade entier se soulève. Après à peine 30 secondes de jeu et avec une seule touche de balle, c'est un record pour la compétition mixte. Et surtout, la France mène 1-0.

Le second but se fait attendre, mais il finit par venir, à la 75e minute, marqué par Delphine cette fois. Benoît ne se tient plus, assis sur le bord du lit, attendant que les dernières minutes s'écoulent. Sa jambe tressaute d'impatience. Mes paupières sont de plus en plus lourdes, il faut que je tienne. Au sifflet final, les joueurs du banc se jettent sur le terrain et ma tête heurte le mur derrière le lit.

J'ai la sensation de flotter, comme dans un nuage. Mon cœur bat lentement, si lentement que je le sens à peine. Je sens une secousse dans mon bras, une deuxième. J'entends un bruit de fond désagréable. Aigu, continu. Puis une voix me parvient, douce mais anxieuse. Benoît. Pourquoi est-ce qu'il s'inquiète ? Tout va bien. Je vais bien. J'ouvre les yeux et je vois son visage rongé par l'angoisse.

- Wendy ? Tu m'entends ?

Le médecin de garde m'empêche de répondre en prenant ma tension et en écoutant mon coeur. Je trouve enfin le moyen de murmurer :

- Ça va, je vais bien... Je me suis juste endormie...

- Ouais, ton coeur aussi. T'as fait un arrêt cardiaque, Wendy.

Je jette un regard au docteur pour qu'il me rassure en me disant que ce n'est pas vrai. Il secoue la tête.

- Le pire est passé. C'était juste une petite arythmie. Je vous placerai sous observation demain matin, sauf si il y a une autre urgence cette nuit. J'enlève les médicaments, simplement au cas où. Ne vous en faites pas, tout va bien.

Il échange un regard appuyé avec Benoît, puis il sort. Mon gardien se rassied prudemment à mes côtés, comme si j'étais en sucre.

- Benoît ?

- Oui ?

- Je t'aime.

- Moi aussi, je t'aime. Tu verras, tout ira bien. Oublie pas, on est champions.

Je souris et remets ma tête contre son épaule. J'inspire son parfum.

Oui, tout ira bien.

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Et voilà enfin le dernier chapitre de cette fiction. J'espère qu'elle vous aura plu, je sais que j'ai mis énormément de temps à l'écrire, mais avec la fac et les examens, c'était vraiment très compliqué.

N'hésitez pas à me laisser votre avis dans les commentaires, ça me fait toujours plaisir de vous lire.

Bye bye ! 👋🏻

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⏰ Dernière mise à jour : Jul 23, 2021 ⏰

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Stronger together w/ Benoît Costil {Terminée}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant