Bangtan | Heroes ver.

17. ostium

Jimin entra dans sa chambre alors que la nuit était maintenant tombée. Il avait décidé d'occuper son esprit aujourd'hui, trop préoccupé par le sort de Jin. Il s'était attaché à lui bien plus qu'il ne l'aurait pensé à force d'observer le moindre recoin de son esprit. C'était un mec bien: il ne méritait pas tout ce qui se passait.

Alors il s'était entraîné des heures durant sur le terrain de BH. Namjoon avait tendance à dire que leurs pouvoirs étaient comme un muscle qu'il fallait faire chauffer pour le rendre plus fort. Alors après avoir épuisé son corps, il était sorti parmi les gens, dans les rues, cherchant à utiliser sa télépathie pour mieux gérer son périmètre de réception. Tout était question de visualisation, d'après Namjoon, ce pourquoi il arrivait plus facilement à se couper lorsqu'il était seul dans une pièce.

Quoi qu'il en soit, l'entraînement d'aujourd'hui l'avait exténué autant physiquement que moralement, lui faisant à nouveau réaliser pourquoi il ne sortait jamais parmi la foule. Et alors qu'il n'avait qu'une serviette nouée autour de ses reins et la peau ornée des gouttelettes brillantes de l'eau qui trempait encore ses cheveux blonds, il découvrit Jungkook allongé sur son lit, les jambes croisés sur son genou, tâtant son téléphone au dessus de sa tête.

Il sentit son regard se figer sur son corps à l'instant où il l'aperçut. Il sentit qu'il n'y avait plus que cette vision dans ses pensées: ça, et l'envie d'y passer sa langue sur son torse, mais Jimin préféra ignorer cette deuxième information.

« Qu'est-ce que tu fais ici, Kook' ? », demanda gentiment Jimin en ouvrant sa penderie pour se chercher un t-shirt ample et un bas de jogging, de quoi se mettre à l'aise, tout simplement.
« J'attendais que tu rentres... Tu as été absent toute la journée, tu ne répondais pas aux messages...
— Alors tu t'inquiètes pour moi en jouant sur ton téléphone sur mon lit ? Très productif. », s'amusa le blond et enfilant le t-shirt blanc qu'il avait prit au hasard.
« Hmmm... », fit Jungkook en verrouillant le téléphone, laissant ses bras retomber contre le matelas dans un soupir.

Et très vite, Jimin compris ce qui avait occupé l'esprit de Jungkook toute la journée. Un sentiment amer, l'image de lui sur le gunin. La distraction qu'avait offert son corps quasi-nu à la porte n'avait été que de courte durée. Devait-il même en parler ? Jungkook savait, au fond de lui, que ce n'était rien... ce n'était rien sauf que...

Le blond soupira, observant le corps allongé de Jungkook qui le fixait. Il s'avança lentement et posa ses mains contre les cuisses du châtain, écartant ses jambes croisées, se faisant une place entre elles. Puis ses mains remontèrent le long de ses joues jusqu'à ses tempes qu'il caressa délicatement.

« Tu as peur que j'arrête de te toucher parce que tu as rempli ta mission ? », murmura Jimin du bout des lèvres en plantant son regard sombre dans celui du plus jeune qui le soutint avec douceur.
« J'étais là pour que tu t'exerces à pénétrer l'esprit du gunin. Tu y arrives maintenant. Il va être opéré, les choses vont enfin avancer.
— Il me semble pourtant que ça ne nous empêche pas de nous toucher autrement, depuis peu... », fit Jimin en haussant un sourcil et caressant sa joue.
« C'est différent. Parce que ça, à tout moment, je peux le perdre... Alors que lorsque tu étais là, front contre front, laissant ton souffle échouer sur mes lèvres sans même t'en rendre compte, à fouiller mon esprit, c'était... mon ancre. J'aurais aimé que ça n'appartienne qu'à moi. Tu ne te rends pas compte de ce que le bout de tes doigts peuvent me faire ressentir juste en m'effleurant. Alors, oui. Je n'ai pas aimé te voir les reproduire sur un autre, même si ce que j'ai eu de toi était dans ce but uniquement.... Je suis désolé. »

Jimin se redressa, s'asseyant plus confortablement sur Jungkook sans enlever la main de son visage, le regardant avec douceur. C'était ça qu'il aimait chez lui. Il ne le trahissait pas. Il ne taisait pas la part d'ombre de son esprit. Il était franc. Il était vrai... Et un peu égoïste.