fin. praeteritum.

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Ils s'étaient reculés un instant, se réunissant avec les gradés pour prendre une décision sur un angle d'attaque. Étrangement, tout le monde semblait écouter et respecter l'opinion de Namjoon. N'était-ce pas amusant de voir les plus hauts responsables de l'armée s'en remettre aux mains d'un autre lorsque leur responsabilité était envers tout un pays ? Des hommes payés et décorés pour prendre des décisions, assumer des responsabilités... En réalité, ils fuyaient la queue entre les jambes quand l'enjeu les dépassait.

Mais à cet instant précis, Bangtan n'allait pas s'en plaindre: écouter Namjoon était la meilleure chose à faire.

« Ok, on a deux options. Première option: on tente de gagner du temps et qu'ils restent en troupeau comme ça jusqu'à ce que la flotte arrive avec les torpilles et frappe dans le tas.
— Ils ne vont pas attendre sagement qu'elle arrive pour attaquer ou se déplacer.
— Et si on se montre offensifs avec des armes lourdes grande portée ? Pour les obliger à rester sur la défensive. Peut-être qu'ils attendront qu'on soit à court de munitions pour avancer. », tenta à nouveau Namjoon.
« On en a trop peu. Les hélicoptères lourds continuent de ramener les tanks mais c'est long. Et les obus ne sont pas assez puissants pour faire des dommages conséquents de leur côté.
— Un obus, ça se traficote. », répliqua Namjoon. « On peut les doper. Par contre on a un souci avec la portée. Ils ont un brouilleur très puissant, on nous a dit.
— Exact.
— Jimin ? Tu pourrais booster la portée des obus si on éloigne les chars et tire hors de portée du brouilleur ?
— Je pense.
— Ok. Par contre, il y a un risque qu'ils chargent plutôt que d'attendre sagement nos cargaisons de tanks quand on aura fini la première vague. Et il est capital que notre première vague leur fasse peur, on peut pas se contenter de deux ou trois obus.
— Trop risqué. Quelle est la deuxième option d'après vous ? », demanda le Général.
« On attend personne, on compte seulement sur nous-même et le matériel déjà présent. Grosso modo, l'idée initiale est la même, on profite qu'ils soient en paquet pour envoyer tous nos obus et faire un maximum de dommages sans toucher les nôtres. Il va falloir les envoyer à des points stratégiques pour qu'ils se dispersent.
— Pourquoi les disperser ?! », ronchonna le colonel Lee. « On a des hommes avec des mitraillettes, donnez leurs des lignes bien remplies et ils en feront du pâté !
— Parce qu'ils ont des atouts dans leurs manches, colonel ! », rétorqua Namjoon avec une pointe d'énervement. « Et le problème c'est qu'on est incapables de prédire quels genre de cartes ils se sont gardés mais... Attendez. »

Namjoon écarta la carte détaillée de la zone et tira une photo de la vision satellite.

« Regardez un peu. Vous voyez ce groupe de gunins, là ? Les autres les entourent, les protègent. Et pourtant je suis convaincu que ce sont les plus puissants parmi eux, ou du moins avec les pouvoirs les plus intéressants à transmettre aux autres.
— Un rapport avec la "clé de voûte" de votre rapport ?
— Totalement. Ils prévoient de se garder leurs pouvoirs de côté pour les transmettre à tour de rôle aux autres. Ce sont eux leurs "jokers". Si nos troupes foncent dans le tas alors que ces cartes-là ne sont pas tombées, c'est comme les envoyer à la boucherie. Mais on aura pas le choix. Il faut qu'on ait un passage et qu'on les élimine eux et la clé de voûte pour avoir une chance de vaincre les autres. Et même si nous on crève, ça laissera une chance pour se battre contre eux plus tard. »

Tout le monde se tût, silencieux. On entendait plus rien si ce n'était les éclats de voix des soldats, le bruit des chenilles et celui des hélicoptères qui ne cessaient leurs allées et venues.

Les regards des gradés s'étaient posés sur le Général Bomu qui se grattait son menton mal rasé.

« Donc, résumons... Ils sont trop forts parce qu'on ne sait pas quels jokers ils détiennent, alors on tente de les disperser comme on peut avec les obus, ensuite on fait une percée jusqu'au groupe.
— Oui. On sera dans la gueule du loup, mais une fois qu'on les aura tués, les choses seront plus simples.
— Des soldats vont mourir durant cette percée.
— Oui. On fera ce qu'on peut pour se serrer les coudes et éviter les pertes, c'est une chose que nous avons et qu'ils n'ont surement pas: cet esprit de solidarité. Mais n'espérez pas pouvoir faire le compte de vos soldats avec le sourire, général. Il y aura des coups de fils à passer à beaucoup de veuves et mères lorsque la bataille sera terminée.
— C'est votre meilleur plan ?
— Il n'est pas infaillible. On ne sait pas ce qui nous attend durant la percée. Mais je n'en vois pas d'autres.
— Alors nous passerons des coups de fils à autant de veuves qu'il le faudra, ce soir. »

Bangtan  | Heroes ver.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant