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Finis les longues vacances, place à la vie d’étudiant. Youpi ! On y est arrivé. Etape cruciale pour voyager grâce à une bourse d’étude, circuit très peu maîtrisé. Outre cela, la grande maison accueille ces citoyens futur cadres qui vont bâtir l’Etat, la grande nation Béni. La grande maison légendaire de par les old generations, la Urban University, plus près de l’emploi. La vie d’étudiant mire liberté, libertinage, responsabilité, auto prise en charge, vécu d’expériences pour catalogue de souvenirs…

C’est bien beau tout ça mais ça ne me ressemble pas, moi Radge. Je comptai bien sauter la grande maison avc mon bac C obtenu en 2014, littéralement. C’est sans compter sur la fatalité, le destin et tout ce qui y ressemble. Parents, alliés et amis, communauté conseillent sur l’orientation. Même la grande maison joue le jeu. Bon, après mille et une tractations je tombai sur le cul dans la grande maison, la Urban University précisément officiel boursier à l’EN.

O. K. j’y suis et pas pour longtemps. Je fais mon taff de la plus belle des manières possible et je fous mon camp. Car je pense qu’il faut vite faire ce que les autres attendent de toi pour se consacrer à soi-même. Ce n’est pas l’avis de Card, mon premier véritable crush. Pour elle, on a juste à faire ce qui nous plait pour s’épanouir, que l’entourage l’accepte et l’accompagne. C’est comme ça. C’est certainement pourquoi elle n’a pas trouvé une école qui lui convienne. Par contre, le frivole et cool Rajik rêve de médecine, lui-même issu d’une famille de médecin, père infirmier et mère sage-femme. Je l’ai sondé pour voir s’il subissait une influence mais il le voulait vraiment m’a-t-il dit. De plus, il serait chirurgien. Waoh ! Un vrai rêve en passe de se réaliser. Ce n’est pas le cas des gens comme moi qui avancent seulement se disant très loin de leur souhait. Mon souhait d’antan était de devenir pilote doué en mécanique et voyagé around the world. Ah..!

A l’EN, suis en retard le premier jour. Je me faufile droitement à l’autre bout de l’amphithéâtre pour prendre une place. Depuis le collège, les premiers jours de classe ont pour objectif de s’imposer dans ce groupe, pas forcément pour être leader mais le plus respecté possible. La tactique consiste à observer ce petit monde pour les caractériser, rester concentrer et faire de remarquables interventions (une fois l’objectif atteint fin des interventions au cours) et enfin définir son groupuscule. Un groupe d’anciens étudiants s’étaient formés dans un coin de la salle sur les dernières assises. Je le dédaignais. Toutefois tout homme mérite respect donc courtoisie, politesse et cordialité dans mes échanges avc eux. On dirait des redoublants mais le système à l’université ne permet pas de les prendre pour tel, ce n’est pas facile tout simplement.

Les deux premiers jours de cours ont été chargés d’enseignements nouveaux à un rythme nouveau et fait de switch entre intimidation et pommade passé sur ce qui est à venir, de la part des anciens, des profs, de personnel quelconque de l’EN. C’est le weekend et au tierk, je vois Rajik.
Rajik : Bon garçon, c’est comment ?
Radge : Ça va, et toi ?
Rajik : Tranquille. T’as bien démarré les cours ?
Radge : Je ne me souviens pas lui avoir dit songeai-je. Toujours bien informé à ce que je vois. Oui mais c’est complètement différent. En tout cas, ça ira. Et toi ?
Rajik : On attend ncor. L’Ecole de la Santé (ES) n’est pas banal comme l’EN. Y a-t-il de jolies meufs ? Mon ami Rodge est aussi là-bas ainsi que d’autres connaissances.
Radge : Tout s’explique. L’effectif féminin n’est pas grand néanmoins il y en a. Mais très peu à mon goût. Tu sais que je m’attarde pas là-dessus.
Rajik : On se connait, c’est pas pour rien tu es bon garçon. Figure-toi que sur la liste des inscrits à l’ES, il y a Thakim. J’ai même son numéro, je vais la relancer.
Radge : Hum, ça sent le jeu de la drague
Rajik : Toi-même tu sais et pourtant tu fais le con. Rappelle-moi de te présenter Rodge.
Radge : C’est ça, salue-moi ta Thakim. Check
Rajik : Wesh, check.
On s’est séparé. Le weekend a continué avc une séance de football, messe à l’église catholique et surtout kiff (SMS). Seulement à l’aide du portable Asha 205 bleu, je transmettais et échangeais des mots plaisants. Accroché mon interlocuteur à l’autre bout, une fille généralement. Je n’en connais pas des mille mais quelques une répondent. Il est plus facile de tout dire derrière son écran, dans le respect de l’autre bien sûr. C’est l’apprentissage d’une autre forme de communication. Je texte aussi de vieux camarades de banc histoire de prendre des nouvelles. Dans cette euphorie, je vais plonger dans les bras de Morphée redoutant Lundi, le premier jour de travail de la semaine.

Une Vie d'AmantWhere stories live. Discover now