XIII : l'histoire entre Thakim et Radge

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Après avoir eu le béguin pour Lina et manqué l'audace d'aller au bout, voilà que le sort place sur le chemin de Radge une inaccessible perle sur laquelle il avait jeté son dévolu. Il s'agit bien de Thakim dont il a fait la connaissance à Eclift school. Depuis le temps, les contacts avaient été rompus. S'il y en avait eus! C'est Rajik qui s'était lancé. Ce dernier parle de ses prouesses à son pote jusqu'au moment où face à un blocage il désiste et passe le flambeau.

Radge

Grâce à lui, j'ai eu son numéro, numéro que je n'efface pas de ma mémoire si ce n'est de la mémoire du téléphone. Il faut le dire c'était un défi pour moi de la faire tomber sous mon charme. Chose qui a marché jusqu'à un moment.

Nous avons commencé à échanger. L'application WhatsApp était chose nouvelle ainsi que l'usage des téléphones Android. Ça tombe à pique, je viens d'acquérir mon premier de marque Samsung, modèle Galaxy S2. La fierté de ça !
J'ai enregistré le numéro de Thakim et lui ai envoyé un message pour me présenter. Elle a été réceptive. De textos en textos, on s'est découvert la lecture comme point commun. Cela m'amena à lui passer des livres puis de fil en aiguille j'ai été chez elle une première fois avec Rajik pour les récupérer. Je connais à présent le chemin. Seul, une série d'échange s'en est suivi, ce qui m'a valu le surnom du bibliothécaire par l'un de ses petits frères.

Dans le temps, j'avais une motivation pour la conquérir du style "Rien à perdre" et elle me plaisait beaucoup. Alors, j'ai tâtonné et suis allé franco avec la fameuse phrase : Je voudrais qu'on sorte ensemble. Elle a fait du ni oui ni non, m'a tourné en rond. C'est le propre des femmes, on lâche pas l'affaire. Néanmoins, elle m'a mise en garde et j'en ai fait phi. J'insistais sans jamais dire "Je t'aime". Moi, j'étais déjà piqué. Quand je vois ces messages, je suis heureux et m'empresse de répondre. Quand elle tarde ou ne m'écrit plus, je suis triste et je broie du noir. Face à cette attitude, j'ai commencé à me poser des questions d'autant plus que Thakim fréquentait une école de médecine en ville. Elle a peut-être trouvé mieux et vit des expériences de jeunesse plus "intéressantes".
J'ai alors pris énormément de recul, me concentrant sur mes études et ma vie de jeune étudiant à la Urban University avec les sorties entre potes et tout. Nos échanges se limitaient désormais à :
- Salut, cmt tu vas ? Tu as fait un peu
- Je vais bien. (Rarement, elle complète Et toi ? ).
Je la taquine un peu, histoire de la faire parler. Bref, ça devient lassant.

Je vais en stage à la fin de la première année. Il y a une fille dans mon groupe et une autre dans le groupe affecté dans le village voisin avec qui j'ai passé du bon temps. Au retour, j'ai essayé de bâtir une relation avec la dernière. Mais ça n'a pas collé. Par message, elle m'a fait comprendre que ce n'était pas la peine. Tant mieux, life goes on.

En deuxième année, je fais cavalier seul loin de mes compagnons habituels à savoir : Lina, Rodge et Thiam. De temps en temps, je relançais Thakim pour voir la situation, genre je surveille de loin pour me positionner. Le drapeau blanc n'avait pas été levé, c'est juste un repli tactique. Puis avec la pression et les occupations, le contact a été rompu pendant des mois. Pour de vrai cette fois. C'est lorsque je suis sur mon lieu de stage en deuxième année dans un groupe de feu dont la bonne ambiance n'était pas prédictible que Thakim m'appelle au téléphone. Ça m'a fait tilt ! Nous avons causé simplement. Je l'ai fait rire avec mes blagues foireuses, je l'ai taquinée. Elle a bien aimé. Le love matching est encore plus fort qu'à l'époque. De là, on a renoué. Au retour du stage, j'allais régulièrement chez elle d'autant plus que Rodge habitait dans sa zone.

Chez Thakim, on s'asseyait et on discutait. Parfois, on est juste au portail, parfois c'est au salon ou dans la cours. J'ai même connu sa mère, ses frères et sœurs... Un bon vieux temps ! Je peux le dire aujourd'hui hormis le regard noir que la madre fustigeait à mon endroit. À chaque fois, sur le chemin du retour, je me fais cette réflexion : « Eh merde ! Je ne lui ai pas volé un baiser ». Ce sera pour la prochaine fois. Maintenant que le jeu se joue de la sorte, je ne pense pas avoir besoin d'un "oui". Je fais comme si c'était le cas.
Pourtant, Thakim esquivait tout ce qui allait plus nous rapprocher comme des sorties, visite chez moi, aller à des spectacles, faire des photos ensemble etc. Joue-t-elle à un double jeu ? Peu m'importe, je mangerai ma part. En fon, on dit : nan dou tché si min.
Sauf que le jour de la consécration n'allait jamais arriver...

En fin de compte, j'ai vu clair. Si l'amour rend aveugle, on ne dirait pas que c'est mon cas. Avec l'âge, les priorités sont ailleurs plutôt que de s'adonner à des galipettes. Prise de conscience et quête de soi prennent place. Conclusion : Thakim ne m'a jamais laissé de chance. Moi, Radge, je n'en retiens que blessures intérieures et leçons. Une fois, je me suis laissé aller à lui dire sincèrement "Je t'aime" par texto, sa réponse fût un silence.

Une Vie d'AmantWhere stories live. Discover now