Chapitre 5 : Sourire figé

1.2K 54 157
                                    

Chapitre un peu plus long que la moyenne qui je l'espère vous plaira.
Toujours un grand merci à Lyse Krollson pour la correction. Commentez si vous avez aimés sa fait toujours plaisir et bonne lecture.

Au plus noir de la nuit, les ténèbres s'abattirent sur les défenseurs de la vie. Du promontoire où elle était perchée, Zelda voyait tout. A la seconde où les deux armées s'étaient entrechoquées, elle avait compris que rien ne se passerait comme elle l'avait prévu.

Combien étaient-ils ? Jusqu'à la ligne d'horizon, elle ne voyait qu'une marée noire grouillante et assoiffée de sang. Dès les premiers échanges de coups, il était apparu que les Gerudos, malgré le fait qu'elles soient indubitablement le peuple le plus doué pour le combat d'Hyrule, ne faisaient pas le poids. Partout autour, elle voyait des griffes entailler la chair, des crocs déchiqueter tout ce qui pouvait l'être.

Le sang ruisselait sur le sable aussi abondamment que la pluie un jour de tempête. Mais le peuple du désert ne se laissait pas faire pour autant ; chaque soldate tombée était instantanément remplacée. Malgré ce que le catastrophique bilan pouvait laisser croire, elles se battaient comme des diablesses. Enchainant esquives sur esquives, elles mettaient souvent en déroute leurs adversaires, leurs assénant quelques coups d'une rare violence.

Cependant et bien que non combattante, la princesse avait vu que quelque chose n'allait pas : certains coups n'infligeaient aucune blessure à leurs adversaires. Environ huit coups sur dix ne portaient pas, ils traversaient leurs cibles sans raison apparente. Le cerveau de la cheffe temporaire fonctionnait à toute allure. Chaque passe d'arme, chaque coup porté, chaque vie perdue lui offrait une occasion de plus de comprendre pourquoi. Dans ces conditions, effectuer la percée vers le canyon était impossible. Comment traverser une armée d'adversaires qu'on ne peut presque jamais blesser ? Tout reposait sur elle, si Zelda ne trouvait pas la solution à cette énigme morbide, tout était fini. Scrutant chaque parcelle du champ de bataille à la recherche d'indice, elle trouva enfin celui vers qui ses pensées se tournaient.

Au milieu même du champ de bataille, dans le groupe chargé d'effectuer la percée, Link semait la mort dans les rangs ennemis. L'épée de légende volant de tête en tête à une vitesse incroyable. Il se battait comme un démon, enchainant un nombre ahurissant d'esquives, de parades et de contre-attaques, il se déchainait comme jamais.

Ses adversaires étaient extrêmement redoutables, il le reconnaissait volontiers, mais sa véritable cible était Ganondorf en personne. S'il faiblissait face à ces monstres, il n'aurait aucune chance face au tyran. Dans le chaos de la mêlée, les formations avaient été bouleversées. Link vit la soldate à sa droite chuter, une griffe fondait sur elle à grande vitesse.

L'épée de légende étant déjà enfoncée dans l'abdomen d'une créature, il donna un coup de bouclier dans la gueule béante du monstre, espérant le stopper dans son élan. Le héros s n'en revint pas.

Son bouclier traversa toute la tête de la bête sans rencontrer la moindre résistance ni lui faire le moindre mal. Le monstre fondit sur la malheureuse gerudo qui fut réduite en charpie. Une seconde plus tard, la Lame Purificatrice libérée de son fourreau de chair s'abattit la créature. Trop tard, hélas, pour sauver la jeune guerrière. Cela confirmait ses soupçons, certains coups de ses alliés leur passaient au travers sans les affecter. C'était pour cela que le combat se passait aussi mal. Pour une raison qui lui échappait, son épée de légende, brillant plus que jamais dans cet enfer, n'était pas affectée. Pas un coup porté avec elle n'avait manqué sa cible.

Soudain une créature surgit sur sa gauche à toute vitesse en pensant l'embrocher. Le héros s n'avait pas le temps de s'appesantir sur la question, après tout Zelda était restée en retrait dans ce but. Ordonner les manœuvres et gérer les imprévus. Il devait lui faire confiance, son rôle était de défendre la position, et il comptait bien le tenir. D'un geste vif vers l'avant, il décapita l'abomination qui avait osé l'attaquer. Les monstres se jetaient étrangement tous sur lui, il continua sa danse macabre. Distribuant la mort avec chaque geste, sa concentration était à son paroxysme. Les créatures venaient s'empalées sur son épée presque sans se battre. Profitant de cet avantage inespéré, il fit un pas de plus en avant et d'un mouvement ample, déchira l'abdomen d'une autre aberration.

Le chant des tempêtes {Zelink}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant