Et voilà, c'est officiel. Nous sommes confinés. Le Président vient de l'annonce publiquement. Nous n'avons plus le droit de sortir de chez nous, sauf exceptions, bien évidemment. Inutile de préciser que je n'en fais pas partie. Aussitôt que l'hymne national retentit, mon téléphone vibre. Le groupe Whatsapp sur lequel mes collègues m'ont ajouté est en ébullition. Chacun y va de son petit commentaire, de ceux qui sont bien contents de ce chômage technique, aux parents qui n'ont pas envie de passer les semaines à venir avec les monstres qui leur servent d'enfant.
Je regarde autour de moi, le pouce levé au-dessus du clavier virtuel. Un soupir tremblant passe mes lèvres. Certains rient du nombre de divorces qui va augmenter. D'autres prétendent que le pays va connaître un baby boom dans neuf mois. Ce n'est pas à moi que ça va arriver, soupiré-je en mon fort intérieur.
Je suis seule dans mon appartement. D'ordinaire, cela ne me dérange pas, mais tout à coup, le silence semble me tomber dessus comme une chape de plomb. Même le son de la télévision paraît soudain insuffisant pour couvrir tout l'espace sonore de mon soixante-cinq mètres carrés. Pourquoi ai-je besoin d'autant d'espace ? Je secoue la tête. Ce n'est vraiment pas le moment de penser à ça !
Je me concentre sur mon téléphone et les messages qui continuent d'affluer afin de détourner mes pensées de mes propres émotions à cet instant. Rapidement, je tape une réponse narquoise pour mes collègues qui se plaignent déjà de leurs enfants.
« Si vous viviez seule, comme moi, vous n'auriez pas tout ces problèmes ! »
J'ajoute la dose de smileys qui pleurent de rire à la fin de mon message et l'envoie. Les réponses me parviennent aussitôt. J'ai droit à un déchaînement de taquineries de la part de mes collègues qui se moquent de moi et s'insurgent contre ma tranquillité pour les jours à venir. Un long frisson me parcourt l'échine lorsque j'y pense. Mon téléphone vibre dans ma main tandis que l'écran change.
Je fronce les sourcils lorsque la photo de Pauline, la chargée de communication qui travail dans le même bureau que moi et mon amie, apparaît. Je décroche en allumant le haut-parleur. La voix de la jeune femme résonne dans mon appartement et couvre le bruit de la télévision.
- Hey, ma Alison ! s'exclame-t-elle sans me laisser le temps d'entamer la conversation. Comment ça va ?
- Aussi bien qu'on peut l'être après cette annonce, soupiré-je.
Avec elle, je n'ai pas besoin d'être fausse. Nous sommes suffisamment proches pour que je
puisse me livrer. A l'autre bout du fil, je l'entends presque sourire. En tout cas, j'imagine très bien la commissure de ses lèvres se retrousser sur son délicat visage. Je suis sûre que son tic l'agite. Le bruit du froissement du tissu me confirme qu'elle a repoussé ses cheveux blonds.- Tu sais quoi ? On va s'appeler tous les jours ! argue-t-elle. Je ne vais pas te laisser traverser ce confinement toute seule !
Je ris.
- Merci Pauline, mais je ne voudrais pas empêcher la venue d'une petite vie dans ton ventre comme tu en rêves ! C'est l'occasion pour ça ! Et je suis certaine que Nicolas ne sera pas contre une partie de jambes en l'air !
- Oui ! Je suis sûre que notre cher patron sera ravis de me mettre en congé mat' dès mon retour !
Complices, nous pouffons, et ça me fait du bien. Je sais qu'en cas de problème, je peux compter sur elle. Pauline ne pourra pas débarquer telle une super-héroïne, mais elle rendra ce confinement un peu moins long.
- Je vais en profiter pour faire descendre ma pile de livres ! m'exclamé-je. J'en ai plus de deux cents ! Je vais pouvoir m'installer dans mon fauteuil sur le balcon et lire sous le soleil !
Ma collègue s'esclaffe avant qu'une voix étouffée l'appelle. Je comprends qu'il est l'heure pour elle de retrouver son cher et tendre pour, qui sait, concevoir leur tout premier enfant. Après nous être saluées, nous raccrochons mutuellement. Je laisse mon regard vagabonder sur l'intérieur de mon appartement avant d'éteindre la télévision. La romance paranormale qui repose sur ma table basse m'attend.
Les jambes repliées sous moi, je m'installe confortablement sur mon canapé avant de me plonger dans les aventures rocambolesques d'une adolescente superstitieuse qui découvre un jour qu'elle est promise à un être surnaturel.
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Bonjour !
Bienvenue sur cette romance spéciale confinement ! En effet, vous l'aurez compris,
j'ai décidé de nous faire passer le temps en postant un chapitre par jour de confinement !Oubliez tout ce que vous savez sur mes histoires, et venez découvrir une romance digne d'un téléfilm de l'après-midi, tout en cliché et en douceur ! En somme,
un récit qui vous fera du bien ! Un récit feel-good comme on dit !Alors, que pensez-vous de ce prologue ? Notre petite Alison, seule chez elle, tandis
que ses collègues auront droit à leur tripoté de marmots ou tout le temps pour en faire un, semble plutôt mitigée quant à ces « vacances forcées ».N'hésitez pas à me donner vos avis, les commentaires sont toujours importants !
On se retrouve demain pour un nouveau chapitre et, qui sait, faire la rencontre de ce mystérieux voisin !
XOXO
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Le balcon d'à côté
Roman d'amourAlison ne connaissait pas son voisin, jusqu'à ce qu'une pandémie l'oblige à rester confinée chez elle à l'aube du printemps. C'est l'occasion pour la jeune femme de lire, installée au soleil sur son balcon. Mais son voisin, lui aussi confiné dans so...