1. ar company

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PARTIE 1.

Après plusieurs mois au chômage et des milliers de CVs envoyés un peu partout en passant des fast-foods aux castings hollywoodiens, voilà qu'un employeur me contacte... Enfin.

"Tout d'abord, nous voulions vous remercier pour l'intérêt que vous portez à notre entreprise. Cependant, le poste pour lequel vous postulez n'est plus disponible. Après avoir étudié et épluché votre dossier, nous aimerions tout de même vous rencontrer afin de vous proposer un autre poste qui, nous pensons, devrait vous convenir. Nous aimerions en discuter avec vous lors d'un rendez-vous physique. Que diriez-vous de nous rencontrer demain à dix heures ? Je vous envoie l'adresse.
Cordialement, AR Company."

Bien que le mail restait mystérieux, vague et peut-être faux et dangereux, j'ai répondu présent.

En arrivant à l'adresse donnée, je me suis retrouvée face à un bâtiment immense qui semblait assez chic. Les gens que j'ai pu croiser à l'entrée ou à l'accueil étaient tous habillés de façon classe : tailleur et chignon pour les femmes et costard pour les hommes. Tout était très professionnel. Je faisais tâche sur le tableau.

- Bonjour, je m'appelle Samantha Miller. J'ai rendez-vous à 10 heures avec l'entreprise AR Company.
- Oh ! Bonjour Mademoiselle Miller. Nous vous attendions avec impatience ! Je vais appeler Monsieur Lloyd pour qu'il vienne vous chercher. Installez-vous juste là.

Elle me montra une rangée de fauteuils contre la baie vitrée qui donnait directement sur la rue. Je m'y installai et regardait les gens venir et partir. Personne ne se regardait, personne ne se parlait. Ils étaient tous plongés dans leurs documents, sur leurs ordinateurs ou leurs téléphones. Je déglutis. Encore une fois, je ne me sentais pas à ma place. Pourquoi étais-je là ? À tous les coups, je n'aurais pas le poste. Je ne correspond pas à l'image de l'entreprise telle que je peux la voir.

- Mademoiselle Miller ?

Je me levais et fis face à l'homme en face de moi. Il avait la cinquantaine, les cheveux grisonnants et des lunettes rondes. Il était à peine plus grand que moi. Je lui serrais la main en souriant.

- Merci d'être venue.
- Merci de me recevoir, Monsieur.

Nous nous sommes rendus dans son bureau qui se trouvait au 15ème étage sans plus tarder. Dans l'ascenseur, j'ai pu remarquer qu'il y avait 50 étages. Cela m'avait beaucoup impressionné. Son bureau était digne d'un bureau de politicien. C'était intimidant.

- Un café ?
- Euh... Oui. Volontiers. Merci.
- Alors, parlez-moi de vous.
- Et bien... Je suis quelqu'un qui sait travailler en équipe tout comme être indépendante. Je sais me démarquer mais je sais aussi me faire petite. Je...
- Non. Parlez-moi de vous. Pas de votre CV.
- Je... Je ne comprends pas.
- J'ai lu votre CV. Je sais ce qu'il contient. Mais vous en revanche, votre vie, je ne sais rien.
- Est-ce nécessaire de savoir ma vie privée ?

Il ne répondit pas et prit des notes. J'avais fais ma première erreur.

- Je crois savoir que vous n'êtes pas originaire de Los Angeles.
- Non... Je suis née en Floride.
- Pourquoi êtes vous venue ici ?
- Le temps humide ne me plaisait pas, je pense... J'avais besoin de bouger, de voir autre chose. La Floride c'est joli mais ce n'est pas compatible avec ce que je veux.
- Et que voulez-vous ?
- Je... Je ne sais pas...
- Vous avez choisi de venir à Los Angeles juste comme ça ? Aucune idée derrière la tête ?
- Et bien... J'aurais aimé faire du cinéma.
- Qu'est-ce qui vous en empêche ?
- J'ai postulé pour des castings mais je ne dois pas être assez douée... Ou jolie.
- Vous savez comme moi que c'est faux. Vous êtes douée. Et vous êtes jolie. C'est pour ça que nous vous avons choisie.
- "Choisie" ? Justement, j'aimerais en savoir plus sur le poste que vous me proposez...
- Nous allons y venir. Je vais vous parler de l'entreprise...

Los Angeles est décrite comme la cité des anges mais même les anges ont leurs démons. C'est la ville du rêve américain mais les rêves se transforment parfois en cauchemar. Être acteur n'est pas que strass et paillettes. Derrière les projecteurs, c'est difficile de rester dans les rangs et ne pas se faire critiquer par la presse ou les fans. Certains d'entre eux ont du mal à faire la différence entre la vraie vie et le cinéma. C'est là qu'intervient l'AR Company. Faire croire au public qu'il y en a une. L'entreprise a été créée dans le but d'offrir une illusion... une idylle plutôt. Continuer de faire semblant dans la vie réelle. Montrer au public une fausse image de la célébrité. Mentir en faisant croire que les célébrités sont comme eux. En effet, l'AR Company veut dire "Acting Relationship Company".

PretendingOù les histoires vivent. Découvrez maintenant