18. stay

2.4K 161 31
                                    

Quatrième et dernier jour.
La veille, j'avais préparé mes valises sous le regard triste de mon hôte. Il ne voulait vraiment pas que je rentre à San Francisco. En effet, il s'était amusé à cacher certaines de mes affaires pour me faire perdre du temps en espérant peut-être que ça allait me faire rester... En vain. Le quatrième jour et donc le dernier jour était arrivé. Je prenais la route ce soir avec le même chauffeur qu'à l'allée. Il ne restait alors que quelques heures pour que Sebastian réussisse à me faire accepter le rôle et donc me faire changer d'avis pour que je reste à Los Angeles.

C'était une journée d'humeur si navrante que le temps s'était joint à nous dans notre tristesse. Il pleuvait depuis le levé du soleil. Si cette journée avait une couleur, elle serait en noir et blanc.

J'avais reçu un SMS de Chris me suppliant, lui aussi, à sa façon, de rester. Il disait avoir hâte de travailler avec moi et de faire les 400 coups sur le tournage. Son message m'avait fait sourire.

Sebastian s'était assis dans un coin du comptoir comme pour ne pas déranger ou pour se faire tout petit. Il me regarda descendre mes affaires pour les porter à la voiture qui était déjà là. Il ne disait rien mais je pouvais deviner qu'il se sentait déçu d'avoir échouer. Je me sentais vide. La seule sensation que j'avais c'était les pincements que mon cœur m'apportait à chaque fois que je regardais Sebastian. Il était clair pour lui que ma décision était prise. Je me suis approchée de lui, il a levé la tête et m'a sourit tristement.

- Ce serait dommage de passer cette journée chacun de son côté à bouder, non ?
- Je n'ai plus la force, Sam...
- Mais c'est bête de laisser tomber la dernière journée, tu ne penses pas ?

Il ne répondit pas et me regarda. Il s'approcha de moi et déposa ses lèvres sur mon front pendant seulement quelques secondes qui m'ont paru beaucoup trop courtes.

- Reste. chuchota-t-il, son visage toujours extrêmement proche du mien.

Je pouvais lire dans son regard sa détresse et sa tristesse. C'est à ce moment présent où j'ai pu enfin lire dans ses yeux que j'ai su. Et j'ai compris. Comment n'avais-je pas pu comprendre plus tôt ? J'avais été stupidement aveuglée par la peur et j'étais à deux doigts de tout perdre sans même avoir eu le temps ni la chance de l'avoir. Je me suis alors remémorée la soirée chez lui d'il y a deux jours. Cette soirée où j'avais rencontré des personnes formidables, cette soirée où j'avais la chance de faire de mon rêve une réalité. Je me suis remémorée comment je m'étais sentie à cette soirée là : heureuse et à ma place. Je n'avais pas plus fais attention à ces sentiments et je ne m'étais pas rendue compte ma décision avait changé, cette soirée là. Et c'est en regardant ses yeux que j'ai réalisé.

- D'accord. ais-je simplement dit.

Il pencha la tête sur le côté en me regardant avec interrogation.

- "D'accord" ?
- D'accord. répétais-je en souriant.
- Tu... Tu restes ? demanda-t-il pour être sur qu'il avait compris.

Je hochai la tête de haut en bas en guise de réponse. Il leva la tête au ciel, comme pour Le remercier et soupira de satisfaction. Il me prit dans ses bras et embrassa mon front une dizaine de fois. Il se leva ensuite et courra vers la voiture, lui demandant de tout décharger avant de revenir vers moi, les larmes aux yeux.

- Oh mon dieu, si tu savais comme... commença-t-il. Je t'adore. ajouta-t-il finalement.

PretendingOù les histoires vivent. Découvrez maintenant