17. "they are not you."

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Troisième jour.
Tout était trop calme ce matin là. Le silence pesait, laissant comme seul bruit le ronronnement du frigo. Je descendis presque sur la pointe des pieds, ne voulant pas réveiller Sebastian s'il dormait encore. Tout était nettoyé et rangé comme si une fée du logis nous avait rendu visite. Il avait dû passer la nuit à tout remettre en ordre et c'était certainement pour cela qu'il dormait encore. Je remontais m'habiller et me maquiller rapidement  pour sortir un peu et préparer un petit déjeuner à Sebastian en guise de remerciement. Je me rendais dans un café un peu plus loin sur la rue qui vendait aussi des pâtisseries faites maison. Je pris une carte et regarda les différentes pâtisseries qui étaient présentées.

- Bonjour Madame ! C'est la première fois que vous venez ici ?
- C'est si évident ? demandais-je en riant, gênée. J'avoue que toutes vos pâtisseries ont l'air délicieuses. 

Un homme qui était installé au bar se tourna lentement en fronçant un sourcil après mes paroles. Le temps d'un instant, j'avais l'impression de passer pour une folle puis, sûrement le temps que l'information remonte à mon cerveau, je me suis rendue compte qu'il s'était tourné parce qu'il avait reconnu ma voix. Je le regardais sans rien dire et surtout sans me rendre compte que la serveuse était en train de me présenter les différentes pâtisseries et le fonctionnement du magasin. Je revins à ses paroles et lui annonçais que j'allais réfléchir pour faire mon choix. Elle me sourit et s'éloigna de moi. Je m'installai à côté de l'homme.

- Je pensais que tu dormais encore. J'avais prévu de prendre tes pâtisseries préférées mais je vois que tu as été plus rapide.
- J'avais besoin de café.
- Il y a du café chez toi...
- Et de prendre l'air.
- Prendre l'air ? T'as pas bu autant, si ?
- Non. J'avais besoin de me retrouver seul pour réfléchir. dit-il froidement.
- Oh. Je vois. On se voit avant que je reparte ?
- Que tu repartes ? demanda-t-il en changeant de ton. Tu veux repartir ?
- C'était une soirée, Seb, comme convenu.
- Je pensais que tu avais passé la meilleure soirée de ta vie.
- Et je t'ai dis que...
- Que tu ne voulais pas jouer à ce jeu là. Je sais. Mais c'est pas un jeu Sam.
-  Tu ne peux pas me forcer à venir vivre dans une ville qui ne m'apporte pas de bons souvenirs.
- Non mais je peux te proposer de venir vivre dans une ville qui te réserve tellement mieux que des souvenirs.

Il me regardait droit dans les yeux d'un regard qui transperça mon âme avant de baisser les yeux sur son café en soupirant.

- Je ne sais pas quoi faire pour que tu reste.
- Ce n'est pas à toi de décider, Seb...
- Et pourquoi ?
- C'est égoïste.
- Parce que ce n'est pas égoïste de repartir à San Francisco ?
- Non, puisque ça ne regarde que moi. Je ne force personne à faire ce choix avec moi ou à ma place.
- Bien. De toute façon, je n'ai pas d'autres choix que de te laisser partir, pas vrai ?

Je haussai les épaules. Que voulait-il que je réponde à ça ? Evidemment que c'était mon choix puisque c'était ma vie. Je me levais sans avoir commandé quoi que ce soit et sorti du café en remerciant la serveuse pour l'accueil. J'entendis Sebastian soupirer. Il posa quelques billets sur la table avant de sortir à son tour et me rejoindre.

- Où tu vas ?
- Je rentre. Il faut que je prépare mes affaires. 
- Sam, attends. dit-il en m'attrapant le bras.
- J'en ai marre de me battre avec toi sur cette ville complètement bidon et stéréotypée. C'est toujours la même conversation. Pourquoi est-ce que tu veux absolument que je vienne ici ? Il y a tellement d'actrices expérimentées qui seraient parfaites pour le rôle de la fille de Tony.
- Elles ne sont pas toi.
- Justement, ça leur fait un bon point en plus. Qui suis-je pour faire mon tout premier rôle en tant que personnage principale d'un blockbuster ? Tu te rends compte de l'absurdité du truc ?
- Arrête de te dénigrer tout le temps comme ça. Tu n'as clairement aucune idée de ce que tu vaux et tu ne mesure même pas l'opportunité qui t'es offerte.
- Je ne mérite rien de tout ça, Sebastian.
- Donne toi une chance d'y croire. Je crois en toi. Toute l'équipe croit en toi. S'il te plaît.

Je soupirai. Il me regardait avec sa tête de côté comme un petit chiot qui voulait se faire adopter.  Il savait que cette tête me faisait toujours sourire et encore une fois, il avait réussi à me faire sourire. Je lui tapais gentiment l'épaule.

- Il me reste une journée, après tout...

PretendingOù les histoires vivent. Découvrez maintenant