8. "you make me so happy..."

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Aujourd'hui marque notre premier mois sous contrat. Sebastian et moi avons rendez-vous avec notre patron pour discuter de ce premier mois et de comment les prochains mois vont se présenter et comment notre relation va évoluer. Tout est écrit. En petites lignes, évidemment, ce sont seulement les grandes idées qui sont notées mais tout est écrit.
Il fallait à présent officialiser notre relation. Quoi de mieux que les réseaux sociaux pour que la nouvelle fasse le tour du monde ? Alors, avec Sebastian, on s'organisa un petit "rendez-vous amoureux" officiel (ou comme on l'appelle maintenant un "date") à la plage où on avait prévu de prendre des photos et des vidéos pour instagram. On y avait pris un malin plaisir à tout orchestrer. Il avait posté sur son compte instagram une photo de moi, de dos qui regardait vers la mer, assise sur la plage. Il avait ajouté en description : "You make me so happy..." avec un emoji où un garçon et une fille s'embrassent. A peine postée, la photo est devenue virale et a fait le tour du monde. Il suffisait d'une photo d'une femme de dos et de 5 petits mots insignifiants pour que le monde entier s'affole. C'était impressionnant.
La prochaine étape était d'en parler en interview. Et Dieu sait que les demandes d'interviews ont fusées dans les jours qui ont suivit. Max Lloyd était le seul qui devait choisir laquelle de ces demandes serait celle qui dévoilerai notre couple à la vue du monde. Ce qui me stressait. Je n'intéressais personne à vrai dire et juste la pensée que j'allais devenir une personne publique me terrorisait. Et pourtant, je voulais être actrice.
Le choix de Max fût long et les jours passèrent, laissant le public devenir fou de n'avoir pas plus d'explications. On avait beau les nourrir de stories instagram, ça ne suffisait plus. Les fans voulaient savoir qui était la femme qui partageait la vie du grand Sebastian Stan.

Un matin, je me fis réveillée par mon téléphone qui sonnait. Max cherchait à me joindre. Je lui répondit sans attendre.

- Allô ? débutais-je d'une voix endormie.
- Bonjour Sam, désolé de te réveiller. C'est Max Lloyd.
- Bonjour, Max... Tu as trouvé l'interview parfaite ?
- Oui. Mais ce n'est pas pour cela que je t'appelle.
- Je t'écoute.
- Oui, je veux te voir à l'œuvre.
- Pardon mais... Je ne comprends rien.
- Je veux te voir jouer.
- Tu me vois déjà jouer, Max.
- Je te parle de cinéma, pas de fausse relation. J'aimerais que tu me donnes la permission de te proposer des castings.
- Je... Oui! C'est avec plaisir, tu le sais !
- Parfait. J'ai déjà quelques idées. Ne t'attends pas à jouer dans des blockbusters dès le début, hein ?
- Oui, évidemment. Merci Max.
- Pas de quoi. dit-il avant de raccrocher.

Je me redressai et appellais Seb, dans la foulée. Je lui demandai de venir à la maison pour lui annoncer la nouvelle, ce qu'il fit en moins d'une heure.

- Max veut me proposer des castings !
- Vraiment ?
- N'est-ce pas merveilleux ?
- C'est un peu précipité non ?
- "Précipité"? Je ne te parle pas d'un mariage d'un couple qui dure depuis un mois, là. Je te parle de ma carrière !
- Oui, oui, j'entends bien... Mais...
- Tu doutes de moi ?

Il ne répondit pas tout de suite, ce qui me brisa le cœur et aspira ma bonne humeur et ma confiance en moi hors de mon corps pour les jeter à la poubelle avec le reste des ordures.

- C'est pas ce que j'ai dis, Sam...
- Tu as mis du temps avant de répondre. Pour moi, c'est clairement c'est ce que tu voulais dire. dis-je en croisant les bras.
- Ce que je veux dire c'est qu'il ne t'a jamais vu jouer... Je veux dire, vraiment jouer. Comme une actrice.
- Parce que c'est quoi, d'après toi, une vraie actrice ? Je fais quoi moi depuis un mois là ?
- Ne t'énerve pas...
- T'es vraiment égoïste Sebastian !
- Ça n'a rien à voir avec de l'égoïsme... Je ne veux pas que tu t'effondre... Le cinéma n'a rien à voir avec ce qu'on a entre nous.
- Je ne vois pas en quoi c'est si différent. Il suffit de jouer. De faire semblant. De faire croire. La seule différence au cinéma c'est les prises.

Il roula des yeux et fit craquer sa mâchoire. Il soupira.

- Bien. T'as gagné. dit-il simplement.

Il reprit ses affaires qu'il venait de déposer.

- Où tu vas ?
- J'ai une interview. Où je dois faire semblant. répondit-il froidement.

Il sorti de chez moi sans un regard et en prenant soin de claquer la porte, ce qui me fit sursauter.

PretendingOù les histoires vivent. Découvrez maintenant