37 heures 20 minutes 78 secondes

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POINT DE VUE DANIA

Chacun a ses secrets.

C'est un fait que personne ne pourra réfuter et Dania n'échappait pas à la règle. Évidemment certains faisaient plus de dégâts que d'autres. Voler une sucrerie et tuer quelqu'un n'aura pas les mêmes conséquences.

Il a été démontré dans une étude, que garder un secret secret était impossible, tout du moins très difficile. Le corps s'exprime aussi bien, voire mieux que les mots. Ainsi ce sont nos gestes et nos mimiques qui nous trahissent le plus, pas les gens.

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6h45

Le réveil sonna. Je ne traînais pas, déjà active je bondissais presque du lit. Les rideaux ouverts, le soleil plongea ma chambre dans un bain de lumière presque aveuglant mais j'adorais ça. Cette sensation était tout à fait exquise. Le soleil était une véritable source de chaleur qui m'apportait réconfort et sécurité. Apaisée, je pressentais que la journée serait bonne.

Près d'une heure s'était écoulée avant qu'un klaxonne ne brise le silence de la maison. Personne, hormis moi, n'était levé. Les raisons étaient diverses : le petit frère était un bon dormeur qui ne prendrait la peine de se lever qu'une dizaine de minutes avant de partir, mon père était un homme d'affaires qui faisait de longues journées de travail alors le matin il prenait un peu de temps pour se reposer. Pour ma mère c'était une tout autre histoire. Il y avait de cela deux ans, elle avait eu un cancer des poumons qui avait bien failli lui coûter la vie. Mon père l'ayant très mal vécu, lui a demandé, ordonnée serait plus approprié, de rester à la maison. Il faisait ça pour son bien, nous en étions tous conscient alors elle s'adonnait à être une bonne mère au foyer. Quand bien même, elle paraissait toujours fragile. Elle ne se lèverait pas avant de bonnes heures.

Le klaxonne résonna à nouveau dans la pièce et je ravalais un juron, priant pour que le bruit ne réveille personne. J'enfilais à la hâte mes baskets et dévalais les escaliers aussi silencieusement qu'il m'était possible de faire. Ce n'est qu'en refermant la porte d'entrée que j'aperçus Mason, appuyé contre le capot d'une voiture de luxe bleu roi. Évidemment elle ne lui appartenait pas, son père était un collectionneur accro aux voitures de marques. Et lui adorait se pavaner à bord du véhicule. Il était du genre sportif, mignon mais narcissique et fils à papa.

Il était tout simplement détestable mais je me devais de bien me comporter avec lui. Mason était le fils du chef de mon père et papa voulait une promotion. Il flattait depuis quelques mois son chef et lorsqu'il a appris que monsieur Teirie avait un fils de mon âge mon sort avait été scellé.

Je ne voulais pas attirer les foudres de mon père, ni lui briser ses rêves d'ascension alors je patientais, en espérant que tout ceci finirait vite. Cela durait depuis déjà deux mois et rien ne me faisait penser qu'il était proche d'obtenir ce poste de directeur.

Mason m'appelât à nouveau, impatient qu'il était, je me hâtais donc de le rejoindre. Ce jeune homme avait hérité du caractère de meneur de son père. Une raison de plus de ne pas l'apprécier.

- Il était temps. Je dois encore récupérer Lia, me rappela t-il.

J'avais oublié le plus intéressant dans cette histoire, à savoir, qui était cette fameuse Lia. Et bien il ne suffisait que de dix minutes pour en avoir la réponse.

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1 seconde, 2 secondes, 3 secondes, 4 secondes ....

On pourrait facilement se demander ce que j'étais en train de fabriquer alors qu'il y avait quelques instants je laissais planer le suspense sur l'inconnue. Il se trouve que je chronométais le temps que prenait le baiser de ces deux amants que sont Mason et Lia. En général, je me permettais de les interrompre dès lors que les neuf secondes s'étaient écoulées, lorsque les bruits de succions m'indiquaient qu'ils voudraient aller plus loin qu'un simple échange buccal. Trois grattements de gorge plus tard et les voilà séparés.

Le Sourire de TropOù les histoires vivent. Découvrez maintenant