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POINT DE VUE DANIA

Allongée dans le lit, je fixais ce plafond blanc. Perdu dans ma contemplation, j'en oubliais que c'était ce soir. Cette maudite fête à laquelle j'allais assister... Peu soucieuse de mon apparence , j'enfilais malgré tout un top fluide noir avec un léger décolleté en dentelle et un jean, plus approprié pour cet évènement. Un peu de rouge à lèvre, une veste et le tour était joué. Je ne comptait pas ravir encore plus l'idiot qui m'obligeait à l'accompagner sachant pertinemment qu'une fois là-bas il me lâcherait dans une foule d'inconnus saoules pour ses copains, quelques joints et des parties de jambes en l'air. Rien que d'y penser, je regrettais amèrement d'avoir accepté.

Le soleil était déjà coucher depuis un bon moment lorsque Mason, et sa voiture hors de prix, se gara le long du trottoir. Je le rejoignit rapidement et la voiture démarra en trombe. Visiblement il était pressé d'y être.

La musique parvenait à nos oreilles plusieurs centaines de mètres avant de pouvoir percevoir le lieu. Les basses, les cries et les rires créaient une hypnotisante cacophonie. Mason est sorti le premier de la voiture et je l'ai suivi de près. Des gens étaient déjà devant la porte, des gobelets à la main. Des petits groupes s'étaient formés dispersés un peu partout sur la pelouse entretenue. Nous progressions dans cette marre de gens mais à plusieurs reprises je me pris dans les pieds des gobelets abandonnés sur le sol ou des paquets de chips vide.

Un gars s'approcha de nous, deux verres remplis dans les mains, manquant de verser le contenu par terre à chaque fois qu'il se dandinait au rythme de la musique. Il portait une chemise à fleurs, un short beige et un chapeau assortis. Il semblait déjà bien éméché et affichait l'un de ces sourires stupides sur le visage. Son état ne l'empêcha pas pour autant de se frayer un chemin parmi les invités et nous accueillir.

- Bienvenue à ma soirée, amusez-vous ou cassez-vous, s'exclama t-il de façon théâtral en écartant largement les bras.

Après le petit speech qu'il devait sortir à tous ceux qui arrivaient, il nous tendit nos verres. Mason les récupéra dans la foulée et vida le sien cul sec. Ensuite tout deux se tournèrent vers moi. Ils attendaient visiblement de moi que j'avale le contenu de ce verre.

Je n'était pas forcément une adepte de ce genre de boissons mais je le pris des mains de Mason et avalais une première gorgée incertaine. Voyant qu'ils me regardaient toujours, je pris une petite inspiration et avalais le reste d'une traite. Ma gorge brûla un instant avant qu'une agréable chaleur la remplace. Visiblement satisfaits, ils se détournèrent de moi et se saluèrent d'un check.

Le maître des lieux s'écarta pour nous laisser entrer. Nous avons traversés le perron avant de passer le pas de la porte déjà ouverte. La musique était encore plus forte et les gens plus nombreux. L'odeur de cigarette mêlée à celle de transpiration prenait au nez , me faisant grimacer. Mason semblait habitué à ce genre de chose parce que son visage resta de marbre.

- Salut Mason !

- Hey Mas' ! Lança une voix dans la foule.

- T'es venu bro', je pensais pas que ta meuf serait ok.

Ce dernier lui fit un « check » avant de disparaître dans une autre pièce. Les invités connaissaient visiblement bien mon « petit ami » et, lui, il évoluait bien dans l'environnement. Si personne ne m'avait prévenue j'aurais pu aisément croire que cette fête était la sienne. Il salua d'ailleurs la plupart des invités, sans prêter une seule fois attention à moi. Ne croyez pas que c'est ce que je voulais. Alors que je commençais à me demander si je n'étais pas devenue un fantôme, il se tourna vers moi.

- Voilà ce qu'on va faire. Tu vas rester ici et m'attendre. Il y a de l'alcool, des cacahuètes et des toilettes dans le fond du couloir. Je reviendrais aux environs de trois heures.

Le Sourire de TropOù les histoires vivent. Découvrez maintenant