Sensation étrange

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FLASH-BACK (le lendemain de la fête)

- Tu as reçu mon message ?

- Lequel ?

Sans me laisser le temps de lui expliquer, Sam se lança dans un récit à propos de sa réunion de famille. Elle me répondit, sans s'en rendre compte quand elle aborda le sujet de ses grands-parents et plus précisément de son « pépé ».

Le téléphone exerçait un attrait tout particulier sur celui-ci, alors quand il a remarqué celui de Sam il n'a pas pu s'empêcher de le tripoter. Sa petite-fille n'a rien dit et l'a laissé s'amuser avec mais lorsque, dans une mauvaise manipulation, il a démarré sa playlist, du rap US vulgaire à souhait à retentit. Surpris, le téléphone lui a échappé des mains et a fait un beau plongeon dans la sangria de sa mère.

La suite est évidente : l'objet ne l'a pas supporté. Actuellement chez le réparateur, Sam ne le reverra pas de sitôt. Elle prit pour que la mémoire soit sauvable sinon elle pouvait dire à dieu à six ans de vie. La pilule était dure à avaler.

C'est fou de voir qu'un simple appareil technologique puisse avoir autant d'importance pour nous.

Ce que je retiens de tout cela c'est que Sam n'a pas écoutée mon message vocal. Tant pis. Elle le verra quand ou si (?) elle récupère son téléphone. On a le temps devant nous, une vie entière même. Peut-être qu' elle s'en fichera et l'histoire se terminera là. De toute façon je n'étais pas moi-même quand je l'ai enregistrée.

(Note de l'auteur : Pensez-vous que nos paroles sont vraiment prises au sérieux lorsqu'elles sont dites sous l'effet de drogues ? Vous avez 2H, à vos stylos. £ Non,je rigole. Mais je suis curieuse de connaître vos avis £ )

RETOUR AU PRÉSENT

J'ai pris le bus. Il y en a en abondance en ville, c'est très pratique mais malheureusement pas très écologique. En sortant de celui-ci, j'ai continuée mon chemin à pied. Des écouteurs vissés aux oreilles, le volume à fond, j'étais dans ma bulle. Malgré le paysage urbain et l'odeur des gaz d'échappement mélangés à celui des fast-foods, les notes de musique accaparaient tout mes sens. C'est assez grisant cette sensation lorsque la musique vous parait tellement intense que tout ce qui vous entoure ne semble plus avoir le moindre intérêt. Si je n'étais pas aussi raisonnable, je serais sûrement déjà en train de danser sur le trottoir. Mais comme je ne sais pas danser et que les passant risquent de me prendre pour une fille qui s'est échappée d'un asile, je préfère éviter.

Parfois, l'envie de sortir du rang me traverse l'esprit.

Qu'est-ce que ça m'apporterait hormis du jugement ?

Je ne suis qu'une adolescente. Je ne suis ni courageuse, ni téméraire. Aucun talent artistique, scolaire ou culinaire connu et je n'ai pas l'allure d'un mannequin. Ma banalité est mon pire défaut.

J'aimerais que ma vie vaille le coup d'être vécue. Je voudrais vivre une grande histoire digne d'un film où je rencontrerais l'amour de ma vie et que nous partirions aux quatre coins du monde vivre de belles aventures. Bien sûr ce n'est qu'un fantasme. À combien s'élève mes chances d'atteindre ce fantasme ? Une citation toute particulière d'Antoine de Saint-Exupéry me revient en mémoire et me laisse un arrière goût amère en bouche. Il disait qu'il fallait faire de sa vie un rêve et d'un rêve une réalité, facile à dire quand on est déjà en train d'en vivre un.

Pour résumé sa vie, il faisait partit de la noblesse française, son enfance a été joyeuse et lors de son service militaire il est devenu pilote, ce qui lui a permis de voyager à de nombreuses reprises. Et il a aussi reçu un prestigieux prix pour ses talents d'écrivain et de poète.

Le Sourire de TropOù les histoires vivent. Découvrez maintenant