Chapitre 7 - Napoléon Bonaparte

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La routine reprit très vite ses droits durant les premières semaines de septembre. Comme beaucoup d'élèves de sixième année, je me rendis bien vite compte que cette année ne serait pas une partie de plaisir. Les profs s'acharnaient sur nous et il ne se passait pas un cours sans qu'ils ne nous menacent de contrôles en vue de nous préparer aux ASPIC.

Toute la classe s'était regardée en se marrant : il nous restait encore deux ans avant l'ultime épreuve, nous avions encore le temps !

— Ne croyez pas cela ! aboya Chourave lors d'un cours particulièrement bruyant de botanique. Les ASPIC vont arriver bien plus vite que vous ne le pensez !

La charge de travail commença à peser sur ma conscience : poison de Damoclès, sortilège de désillusion, étude du Voltiflor, poèmes runiques et bataille des fées étaient au programme. Je ne comptais même plus les heures passées à la bibliothèque, en tête à tête avec de lourds grimoires poussiéreux qui me faisaient éternuer.

— Qu'est-ce que ça va être l'année prochaine ! soupira Rose devant un devoir particulièrement tordu de Défense Contre les Forces du Mal (« Expliquez et commentez les Forces du Mal depuis son origine ». Autant recopier mot pour mot les manuels scolaires depuis la première année !).

Les cours du professeur Achille Picwic étaient ceux que nous avions attendus le plus en début d'année. Ma première impression le concernant fut la bonne : en plus d'être d'une lenteur agaçante, il était atteint d'une surdité partielle et cherchait ses mots. Son premier cours fut des plus mémorable : lorsqu'il nous informa que nous ferions cette année une approche plus concrète dans l'étude de la Magie Noire, la classe avait beaucoup rigolé : il perdit sa baguette trois fois durant ce même cours et oublia de nous parler des Sortilèges Impardonnables, alors que c'était la leçon du jour.

En temps normal, ces cours étaient fascinants à suivre, mais la voix chevrotante de Picwic finit par tous nous décourager...

Heureusement que mes autres cours étaient plus passionnants ! Ma matière préférée était l'Étude des Moldus, enseignée par le professeur Quirell. Rose considérait toujours que je « trichais » puisque j'avais été élevée « à la moldue ».

— Ça n'a rien à voir ! me défendis-je lors du déjeuner. Je trouve très intéressant de voir la manière dont les sorciers perçoivent les moldus.

— Arrête, on sait tous que tu es la chouchou de Quirell ! ricana Tonks, le nez plongé dans la Gazette. Tu es trop... STOP ! Tu fais quoi là ?

— Je mange ?

— Tu ne vas pas manger ça quand même ! se récria Tonks en m'arrachant des mains le plat de hareng fumé.

— C'est mon bon droit non ?

— Non, rétorqua-t-elle. Tu vas sentir aussi bon que les pieds d'un troll après. Je n'ai pas envie de tourner de l'œil durant le cours !

Boudant, je triturai mes choux de Bruxelles du bout de ma fourchette. Je croisai le regard de Charlie Weasley, qui m'accorda un petit sourire. Agacée, je baissai les yeux et repoussai mon assiette.

— Où vas-tu ? s'étonna Rose en me voyant empocher un scone à la myrtille.

Je répondis par un signe de la main et filai. Je profitai d'un mouvement de foule pour me glisser dans les rangs d'un groupe de Serpentard qui quittait la Grande Salle au même moment avant de rejoindre le troisième étage.

Tout en grignotant mon dessert, je plongeai la main dans mon sac pour y dénicher mon manuel d'Études des Moldus, afin de voir ce que l'année nous réservait. En cinquième année, les leçons avaient porté sur l'électricité et le sport, cette année, ce serait sur la communication et les transports.

Pensées Pittoresques d'une PoufsouffleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant