Durant l'été 1992, je m'inscrivis à une session de fouilles paléomagiques, conduite par le célèbre professeur Grant, une sommité dans son milieu. J'avais donc bouclé mes valises pour me rendre quelque part dans le nord de la France, sans avoir eu le temps de retourner à la maison pour les vacances.
Le nez à quelques centimètres du sol, mon attention était concentrée sur le minuscule fragment d'os devant moi, que je déblayais délicatement avec l'aide de ma baguette magique. Il faisait une chaleur épouvantable et le soleil tapait fort sur ma nuque. Je sentis des gouttes de sueur couler sur mon front, mais j'étais trop absorbée par ma tâche pour me plaindre.
Non loin de moi, Orazio arpentait le site, un appareil photo à la main. À chaque cliché, une épaisse fumée violette l'entourait et je l'entendais à chaque fois tousser et ronchonner.
L'équipe paléomagique du professeur Grant avait mis à jour le squelette vieux de près de cinq cents ans d'un dragon — probablement un Boutefeu Picard, une espèce disparue plusieurs siècles auparavant. Selon le professeur Grant, le dragon devait mesurer près de huit mètres de long, quatre mètres de haut et peser presque trois tonnes.
Tout en retirant un caillou accroché à l'os, je songeais à Charlie qui aurait pleuré de déception en voyant le squelette de l'animal mis à nu.
– Tout va bien, McBee ?
Je levai la tête : le professeur Grant en chemise à carreaux, short beige et grosses chaussures de marche était agenouillé à côté de moi. Je me poussai pour qu'il regarde mon travail et il hocha la tête de contentement.
– N'oubliez pas d'aller boire, McBee, me recommanda-t-il. La déshydratation est le premier ennemi du paléomage.
Je me levai en grimaçant : après des heures allongée dans une position inconfortable, mon corps tout entier protesta de douleur.
Je regardai le paysage autour de moi. Nous nous tenions dans un champ de betteraves ayant subi un sortilège de repousse-moldu, non loin d'un petit village. Parfois, nous entendions le clocher égrener les heures. J'essayai de m'imaginer l'endroit le jour où le Boutefeu décida de se poser dans cet endroit pour y mourir.
– Vous faites du bon travail McBee, me félicita Grant, m'accordant un sourire. Et vous êtes une excellente élève. Que pensez-vous faire une fois votre diplôme en poche ?
Je grimaçai. C'était la question à un million de gallions. Me demandait-il ce que je rêvais de faire ou ce qu'on m'imposait de faire ? Je finis par hausser les épaules, comme à chaque fois que je me posais la question.
– Je l'ignore encore, professeur.
– Je compte partir dans l'Arizona aux États-Unis l'année prochaine pour l'excavation d'un nid d'oiseau-tonnerre. Vous seriez la bienvenue dans mon équipe, si vous le souhaitez. Vous pourrez passer vos DRAGON par correspondance.
Je regardai mon professeur, la bouche ouverte.
– Merci professeur, bredouillai-je, flattée. C'est... ce serait un honneur...
Grant hocha la tête et s'éloigna pour rejoindre un autre étudiant qui cartographiait le site.
Non loin, Orazio me fit un signe de la main.
Je me rallongeai sur le sol dur et repris le nettoyage de mon bout d'os.
oOo oOo oOo
Quelques jours plus tard, je reçus l'autorisation de rejoindre l'Angleterre pour quelques semaines de vacances bien méritées, avant d'attaquer ma deuxième année à l'Université.
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Pensées Pittoresques d'une Poufsouffle
FanfictionSeptembre 1989. Polly McBee est la plus heureuse des sorcières: elle retourne à Poudlard! Mais entre les cours, les copines et le Quidditch, l'année va être mouvementée... La vie, c'est comme les dragées surprises de Bertie Crochue: on ne sait jamai...