Chapitre 38 - Il est né le Divin Dragon

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Les Nullos vivaient depuis la veille sur leur petit nuage : leur spectacle avait rencontré un franc succès et ils avaient passé la moitié de la nuit à refaire le cours de la soirée : « tu as vu quand... », « et puis au moment où... », « attends, on ne t'a pas raconté le meilleur ! ».

Le lendemain, ce fut sans surprise que je croisai bon nombre de filles ayant adopté la coiffure de la princesse Leia. Tonks avait quant à elle retrouvé sa chevelure rose ébouriffée qui lui allait si bien.

Une fois le petit déjeuner avalé, tous les élèves qui rentraient chez eux pour les fêtes de Noël quittèrent le château d'un pas joyeux pour rejoindre la gare de Pré au Lard. Les neiges de décembre avaient recouvert le parc et le lac n'était plus qu'une immense plaque de glace. Les Nullos se promirent d'essayer le patin à glace à leur retour, si toutefois le gel avait tenu jusque-là.

Ils trouvèrent les premiers un compartiment vide dans le Poudlard Express. Il fallut cependant serrer les fesses, car, en plus des garçons, de Bony, des filles et de moi, Charlie et Swann se joignirent à nous.

Mon écharpe sur les genoux, je les écoutai raconter pour la millième fois l'incident de l'Etoile de la Mort. J'échangeai un long regard avec Charlie qui commençait à s'ennuyer.

Il m'indiqua la porte d'un mouvement de tête. Je pris mon écharpe dans mes bras et me levai :

– Où vas-tu Polly ? demanda Kenway, surpris.

– Rouler le patin du siècle à Charlie, pourquoi ? Tu veux venir ? rétorquai-je.

Charlie et Kenway rougirent de concert. J'ouvris la porte et fis quelque pas dans le couloir, un peu ballotée par les secousses, ravie de ne plus les entendre radoter sur Star Wars.

Je collai mon front contre la vitre, regardant le paysage défiler à toute allure. Je vis dans le reflet Charlie venir vers moi et m'enlacer, le nez dans ma chevelure.

– C'est moi ou tu es d'une humeur de dragon aujourd'hui ? me demanda-t-il.

– Mal à la tête, grommelai-je. J'ai veillé une partie de la nuit.

Je me tournai vers mon Gryffondor qui m'embrassa doucement.

– Et puis je n'ai pas envie de te quitter. Ça va être long, deux semaines.

– Tu m'écriras ?

– Sur quoi ?

– Du parchemin, comme tout le monde, se moqua-t-il.

– Ah, ah, hilarant. C'est jusque que... il va y avoir ce maudit déjeuner chez mes grands-parents et je n'ai pas envie d'y aller. Mais alors du tout.

Je sentis Charlie se crisper contre moi.

– Dans ce cas, n'y va pas, finit-il par dire.

– Tu crois que ça va être simple de dire ça à mes grands-parents ?

– Alors, je viendrai t'enlever, sourit-il. A dos de dragon ou dans la Ford Anglia de mon père, au choix.

– Ça sera follement romantique. Je mettrai ma plus belle robe.

– T'as intérêt !

Une idée me traversa la tête. Je me surpris à rougir et sentis mon cœur cogner très fort dans ma poitrine. Je me détachai de lui pour lui faire face.

– Charlie, je... J'aimerais te présenter à mes parents. De manière officielle.

Ses yeux s'agrandirent de surprise.

– Eh bien... d'accord, dit-il, légèrement inquiet.

– Il y a de fortes chances que mon père t'étripe.

Pensées Pittoresques d'une PoufsouffleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant