Voici le chapitre 21 ! Merci pour vos votes et vos commentaires ! N'hésitez pas à jeter un coup d'œil à mon
Two-Shots sur le couple Raura ! Ça me ferait très plaisir de lire votre avis ! :)Bonne lecture !
PDV de Ross :
Voir le visage de Jess se décomposer subitement m'a fait l'effet d'un coup de couteau en plein cœur. Je réalise mon erreur bien trop tard. Elle me jette le plan de la ville dans les mains et crie un "Débrouille-toi tout seul !", avant de quitter le magasin à grands pas, plus fulminante que jamais.
- Attends, Jess, reviens !
Mon apostrophe attire évidemment tout le monde. Les gens se retournent dans ma direction dont un groupe d'adolescentes qui me reconnaissent immédiatement. Elles poussent un hurlement et courent tout droit vers moi. Je n'ai pas le temps de jurer entre mes dents qu'elles sont déjà à quelques mètres de mon emplacement. Je ne peux pas me permettre de signer des autographes et prendre des photos. Je dois à tout prix retrouver Jess. Elle connaît bien cette ville, moi pas et sait où se situe l'hôtel alors que je n'en ai pas la moindre idée. Et surtout, elle me prend maintenant pour un menteur ce que je ne suis pas. Je dois lui fournir de bonnes explications.
******
Je tente une nouvelle fois de décrypter la carte. Est-ce que l'on est déjà passé par là ? Une demi-heure que je tourne en rond dans des rues au hasard, non fréquentées. J'ai demandé à plusieurs passants s'ils connaissaient notre hôtel mais aucun n'a pu me répondre correctement. J'ai interpellé au moins trois fois un taxi mais la circulation est tellement dense qu'ils ne peuvent s'arrêter. Je commence réellement à désespérer. Jess reste introuvable et injoignable, il fait froid et mes pieds sont en compote. Je ne perçois plus mes orteils à l'intérieur de mes simples converses de toile noire. Ma copine -J'espère encore que je peux la considérer telle que - ne répond bien sûr pas à mes appels ni à mes messages. J'ai beau lui dire que je suis terriblement désolé, toujours aucun signe d'elle. La seule chose dont je peux me contenter sont les quelques billets dans mes poches. Au moins, je suis garanti de ne pas mourir de faim si je ne me laisse pas congeler avant.
Alors que je ne cesse de me gratter la tête en réfléchissant à une solution, une voix bourrue et masculine me grogne des mots en français :
- Pardon ? dis-je en faisant face à mon interlocuteur.
C'est un petit homme, la quarantaine, des cheveux bruns grisonnant et des yeux marrons entourés de rides marquantes. Il a les mains fourrées dans ses poches et se tient légèrement cambré, ce qui fait ressortir sa bedaine.
- Ah, un anglais ! je crois l'entendre s'exclamer, malgré le peu de français que je connaisse.
- Américain, en fait, je réponds du tac au tac.
- Pareil ! Alors, on a besoin d'aide, p'tit ?
Son anglais est véritablement saccagé par son accent parisien mais je me concentre et tente de déchiffrer ses paroles.
- Je cherche mon hôtel, je bredouille en lui montrant ma carte. Je suis un peu perdu...
- Oh, mais je connais, ça !
- Vraiment ?
- Oui, oui, bien sûr, acquiesce-t-il. Mais il y a au moins une bonne heure de marche ! T'as fait pas mal de chemin, dis-moi !
Je hoche la tête.
- S'il vous plaît, pourriez-vous m'indiquer la route ?
- Je peux même faire mieux, tonne-t-il d'un ton enthousiaste. Je te ramène !
- En voiture ?
- Hmmm, si on veut...marmonne-t-il.
******
Le bonhomme, se prénommant en réalité Moussa (Drôle de prénom, hein ?) m'emmène jusqu'à son appartement, au troisième étage d'un immeuble sans ascenseur, dont les murs sont taggés de lettres et dessins différents. Chez lui, dans la pièce faisant à la fois office de salon et cuisine, il me présente six autres personnes, des colosses baraqués, tous affublés de survêtements et de baskets.
- On y va, les gars ! annonce-t-il à leur attention. Ce gosse a besoin qu'on le ramène chez lui !
(Enfin... Ça, c'est que j'ai pu deviner malgré la barrière de la langue.)
- Euh... Pourquoi doivent-ils tous venir ? je demande, un peu surpris.
- Ça m'évite de faire des allers-retours ! On va directement au boulot ensuite !
- Au boulot ?
- Ben oui ! répond-il, comme si c'était une évidence.
Je ne sais pas sur quel genre de personnes je suis tombé... Je ne vais évidemment pas me plaindre mais pour aller travailler en sweat-shirt, ils ne doivent sûrement pas être salariés dans une grande entreprise. Ils me pressent vers la sortie et nous descendons jusqu'aux caves où se trouve une petite camionnette blanche, simple mais fonctionnelle. En revanche, je doute que nous puissions rentrer à huit à l'intérieur. Moussa et un de ses acolytes montent à l'avant tandis qu'on me fait pénétrer dans le coffre. Il y a seulement deux banquettes en état assez déplorable, calées contre les parois de la carrosserie. Et clairement pas la place pour accueillir cinq colosses en plus de moi.
Je me serre dans le fond tandis que les autres s'assoient à leur tour. L'odeur est loin d'être agréable : un mélange de sueur, de bières et de cigarettes. Mes compagnons de route ont tous le regard rivé vers moi. En d'autres situations, ça m'aurait peut-être plu, s'ils ne gardaient pas un air menaçant en se curant le nez ou en se débouchant une bouteille d'Heineken. La tension est palpable. Mon voisin allume une clope et en tire une bouffée en fermant les yeux. Comme si ce truc pouvait être savoureux. J'ai toujours été contre le tabac. Simplement parce qu'étant chanteur, je pense que ça ne ferait que de me détruire les poumons et par la même occasion, me réduire ma respiration. Ce que je ne souhaite absolument pas.
La fumée remonte jusqu'à mes narines et manque de me faire suffoquer. On me propose poliment de tirer mais je refuse d'un geste de la main, m'empêchant de tousser. Après un bon quart d'heure de route, alors que je sens la voiture bringuebaler sur les pavés parisiens, l'air est devenu presque irrespirable. La fumée toxique s'est accumulée dans l'habitacle du véhicule et m'encercle complètement. Les passagers papotent bruyamment en français en trinquant à qui mieux-mieux. Les effluves de la bière commencent légèrement à me faire tourner la tête mais je m'accroche férocement au bois brut.
Soudain, alors que je tente de réprimer mon mal-être une nouvelle fois, c'est l'euphorie : ils éclatent de rire, créant un brouhaha encore pire. On m'ébouriffe les cheveux en tirant mon bonnet, pour je ne sais quelle raison et je reçois des embruns de leur boisson ambrée. Est-ce qu'il serait trop demander au chauffeur de s'arrêter ? Oh non, suis-je bête... Il ne peut pas nous entendre !
Enfin, après ce qu'il me semble une éternité, la camionnette se stoppe et le chauffeur coupe le moteur. Je titube à grand-peine jusqu'aux portières et les déverrouille sur la rue de mon hôtel, tout en prenant soin d'avaler une bonne goulée d'air frais. Moussa vient me souhaiter bonne chance pour la suite en me frappant dans la main et je le remercie chaleureusement, ravis d'avoir quitté cet enfer.
Sur le chemin me menant à la chambre, je ne cesse de réfléchir. Et si Jess était toujours aussi fâchée contre moi ? Je ne peux prendre le risque de la perdre. Elle est devenue bien trop chère à mes yeux. Elle me communique son sourire, tord mon ventre de stupides papillons et me donne l'impression d'exister. Ce que n'a jamais provoqué Laura, ni aucune fille jusqu'à présent. Et je sais que cela peut paraître incroyablement stéréotypé et j'en ai pris conscience. Mais à quoi bon continuer de sourire, d'espérer, de vivre... sans amour ? Je suis amoureux de Jess Lambert. Véritablement. Définitivement.
Alors il est temps de passer aux choses sérieuses : présenter des explications plus concrètes à ma copine. Qui l'est encore, je l'espère.
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Une Année Inoubliable (Ross Lynch fanfiction) EN PAUSE
FanficJess Lambert, une adolescente talentueuse de presque dix-huit ans, réalise son plus grand rêve : partir étudier aux États-Unis pour devenir photographe. Là-bas, elle sera accueillie chez les Lynch durant un an. Malheureusement, sa vie est loin d'êtr...