C'était le jour de la rentrée. Morrigane s'était faite réveillée très tôt ce matin-là, par trois coups secs contre la deuxième porte de sa chambre, qui emmenait directement sur le quai de la station 919 du Wunderground. Elle avait beau être extrêmement heureuse de retrouver ses amis, et surtout Hawthorne qui lui manquait terriblement, reprendre le rythme de l'école était très compliqué. Finalement, Kedgeree n'avait peut-être pas tort. Mais malgré tout, l'idée de revoir son meilleur ami lui redonna immédiatement de l'énergie.C'était les premières vacances qu'elle avait passées sans lui depuis que Jupiter l'avait sauvée du manoir des Crow. Et puis, elle devait bien avouer que son unité lui manquait beaucoup aussi.
Cadence et son sarcasme tranchant, Thaddea et son humeur grognon, Anah et sa timidité maladive, Francis et ses délicieuses pâtisseries faites maison, Archan et son visage d'ange, Mahir et sa manie de parler un milliard de langues en même temps, Lambeth et son imagination... oui, ils lui avaient vraiment tous énormément manqué.
Elle ne passa même pas cinq minutes dans sa salle de bain, tellement l'idée de retrouver son unité et de reprendre les cours la mettait dans une joie immense. Enfin quelque chose qui allait lui changer les idées.
À peine le temps de se nettoyer le visage, de se brosser les dents, et de s'habiller à la va-vite de son uniforme, ( maintenant avec une chemise blanche, celle de l'école des Arcanes ) que Morrigane était déjà en train d'ouvrir sa porte noire l'emmenant directement sur le quai de la station 919.
Il n'y avait personne.
« Normal », pensa-t-elle. La pendule n'avait toujours pas sonné sept heures du matin. Généralement, les premiers arrivés étaient toujours les trois plus sérieux de l'unité : Francis, Archan et Anah. Lorsque tous les trois ouvrirent leur porte en même temps, le visage de Morrigane se fendit en un énorme sourire. Même si les membres de l'unité 919 étaient toujours un peu sur la réserve avec Morrigane, ils avaient enfin accepté d'apprendre à la connaître, et avaient cessé d'être froids et distants avec elle.À sa plus grande surprise, à peine la porte de sa chambre refermée derrière lui que Francis se précipita vers elle, déjà un livre de recettes entre les mains, pendant qu'Anah et Archan lui lancèrent un sourire avant de s'asseoir sur le banc à ses côtés et de discuter de leurs vacances.
-Morrigane ! S'écrit-il, lui fourrant son livre sous le nez. REGARDE !
-Bonjour déjà, rétorque-t-elle, sans pour autant que son sourire ne disparaisse. Qu'est-ce que je dois regarder ? Demande-t-elle, un peu perdue en voyant toutes ces images de pâtisseries.
Elle en avait l'eau à la bouche, il fallait absolument que le train-maison arrive. Elle espérait que Mlle Ravy avait rempli leur bocal à cookies. Ils étaient si délicieux.
-T'es cruche ou quoi ? S'exclame-t-il. Là ! Ajoute-t-il en montrait du doigt un énorme gâteau noir intense, orné de petites fleurs dorées.
Extrêmement simple, mais si beau.
-Il est magnifique, murmure-t-elle en se passant la langue sur ses lèvres, affamée.
-T'as vu ça... Il est tellement noir que je me suis dit qu'il fallait absolument que je te le montre, parce que ça pourrait carrément te plaire.
Puis, sans un regard, sans se rendre compte que l'idée qu'il puisse avoir une attention envers elle la rendait extrêmement ému, Francis se colla au mur du quai à sa droite, et se replongea dans son livre.
À peine une dizaine de minutes plus tard, cinq minutes avant que le train-maison n'arrive, les autres membres de l'unité débarquèrent. D'abord Thaddea, toujours aussi endormie, qui grogna un « Lu' » sonore à tout le monde, ensuite Cadence qui se contenta de rester debout, les bras croisés en baillant, Lambeth qui, l'esprit ailleurs comme toujours, s'essaya en tailleur sur le sol, et pour finir Mahir qui après avoir dit bonjour à tout le monde, alla discuter avec Anah, Morrigane et Archan, puisque personne d'autre ne semblait assez réveillé pour le moment.
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Morrigane et l'appel du mal
FanficMorrigane Crow n'était peut-être pas maudite, mais elle aurait tout aussi bien pu l'être. Alors que ses proches et ceux de son Mécène semblaient mourir un à un, il ne lui restait plus qu'une seule solution. Même si c'était la plus douloureuse et la...