ONE SHOT •2

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Le jour où la vie de Morrigane avait basculé, était une journée pluvieuse d'automne. Il faisait froid à l'extérieur, et le vent frappait fort contre les fenêtres de l'hôtel Deucalion. Le temps était gris, triste. Mais ce n'était pas le cas de Morrigane et de ses amis, installés confortablement au chaud dans la chambre de la fillette.

Elle jouait joyeusement au sol à un jeu de société avec ses amis Cadence et Hawthorne, se gavant tous trois de bonbons.

Jack, lui, était allongé de tout son long sur le lit de Morrigane avec une sucette à la bouche, lisant un magazine dédié à la musique. Elle l'avait supplié de venir jouer avec eux, mais celui-ci avait catégoriquement refusé, jugeant qu'il était trop vieux pour ces « enfantillages ».

Morriganne avait levé les yeux au ciel, amusé. Ça ne devait pas être réellement des enfantillages puisqu'il squattait son lit depuis maintenant plus de trois heures, et les observait du coin de l'œil jouer.

-J'AI GAGNÉ ! Hurle Hawthorne, surexcité.

-Non, t'as perdu imbecile ! S'exclame Cadence excédée.

-N'importe quoi ! Regarde, j'ai viré ton chevalier tout pourri du plateau, alors t'as perdu !

Cadence était au bord de la crise de nerfs. Se pinçant l'arrêt du nez, elle semblait essayer de garder son calme.

-Pour la énième fois Hawthorne, tu n'avais pas le droit de bouger ton pion dans ce sens-là ! C'est même écrit dans les règles du jeu, regarde !

Sur ces mots, elle arracha des mains de Morrigane le petit livret de règles et d'astuces, alors qu'elle essayait de vérifier les dires de Cadence, les sourcils froncés.

-T'étais pas obligé de me l'arracher des mains... grommelle-t-elle, maintenant plus du tout d'humeur à jouer aux jeux de société.

-Tu vois, je te l'avais dit ! Lance Jack avec un sourire satisfait. Des enfantillages.

-Toi, ferme la !

-Non, toi ferme la ! S'exclame-t-il.

-T'as pas le droit de me dire de la fermer, déjà ! Je vais le dire à Jupiter !

Les éclats de voix de Morrigane et de Jack arrivèrent aux oreilles de Cadence et de Hawthone, maintenant observant la joute de leurs amis.

-Oh, alors tu vas aller cafter, petit cafard ?

Il prenait un malin plaisir à la chercher. Morrigane le savait très bien. Mais, elle s'ennuyait. Alors elle rentra dans son jeu. Au moins, le temps passerait plus rapidement.

-Ne me traite pas de cafard.

-Je te traite de ce que je veux.... cafard !

-T'es sûr de toi ?

-Sûr à plus de 200%, affirme-t-il en déposant son magazine sur le lit, assis en tailleur, une main sous son menton. Tu as un problème avec ça ?

Il n'en fallait pas plus pour Morrigane. Avec un sourire en coin, elle se jeta quelques secondes plus tard sur son lit, attrapa un de ses oreillers, et frappa Jack de toutes ses forces. Ne s'arrêtant plus de rire, il essaya d'attraper un autre oreiller pour l'attaquer, sans succès. Mais hilares, Hawthone et Cadence ne tardèrent pas à venir à sa rescousse. Leurs rires envahirent la chambre, alors que la pluie s'intensifiait à l'extérieur.

Mais leur joie fut de courte durée. La porte de la chambre s'ouvrît tellement agressivement qu'elle frappa très fort contre le mur. Hawthorne, Morrigane, Jack et Cadence sursautèrent et restèrent bloqués dans des poses ridicules, bouches grandes ouvertes.

Morrigane et l'appel du mal Où les histoires vivent. Découvrez maintenant