𝚇 - 𝙲𝚊𝚟𝚊𝚕𝚎𝚛𝚒𝚎, 𝚏𝚘𝚗𝚝𝚊𝚒𝚗𝚎 𝚎𝚝 𝚆𝚞𝚗𝚍𝚎𝚛

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Ces dernières semaines s'étaient ressemblé dans la vieille maison de campagne. Morrigane passait ses après-midi à s'entraîner extrêmement dur auprès de Squall, qui la brisait physiquement et psychologiquement autant qu'il le pouvait. Elle était recouverte de bleus à force de tomber par terre approximativement cent fois par jour, et elle n'avait plus aucun instinct de combativité. Ce qui ne lui ressemblait vraiment pas. Mais, elle n'avait plus aucune envie de se battre contre Squall. Tout ce qu'elle voulait, s'était que tout se termine.

Jupiter et ses amis lui manquaient terriblement. Elle s'endormait tout les jours avec leur image en tête, et la première chose à laquelle elle pensait en se réveillant, c'était eux. À ce stade, elle ne tiendrait pas longtemps.

C'était étrange. Elle avait toujours pensé être une personne forte. Elle avait vécu jusqu'à ses onze ans dans une famille qui ne l'aimait pas, en étant persuadé qu'elle était maudite, et qu'elle gâchait et gâcherait toujours tout autour d'elle. Elle avait recommencé sa vie à zéro. Elle avait tenu tête à beaucoup d'ennemi. Dangereux ou non. Mais, ça... c'était pire que tout. La torture que lui faisait endurer Squall était insupportable, mais le manque de ses proches, c'était au-dessus de ses forces.

Et alors qu'un après-midi où la pluie frappait avec force contre les fenêtres de cette maison sinistre, et que Morrigane était au bord du précipice, allongée sur le vieux  canapé maintenant à moitié détruit, Squall fit une entrée théâtrale dans la pièce. Toujours aussi courbaturée et épuisée, Morrigane s'essaya en se frottant les yeux.

-Pitié, ne me dites pas qu'on a une nouvelle leçon encore aujourd'hui Squall, marmonne-t-elle. Ça fait plus de deux semaines qu'on fait la même chose !

Il ignora royalement sa remarque. Il semblait... euphorique ? Tendu ? Inquiet ? Heureux ? Excité ? Il y avait tellement d'émotions différentes qui traversaient son visage qu'elle n'arrivait pas à se mettre d'accord sur au moins une seule.

-J'ai une bonne nouvelle pour vous, Mademoiselle Crow.

Morrigane se figea. Une bonne nouvelle pour Squall, c'était une mauvaise nouvelle pour elle. Elle l'écouta, prête à recevoir à tout moment un coup sur la tête.

-Il y a eu... un petit contre-temps. Toutes ces journées d'entraînement vont enfin pouvoir servir à quelque chose. Quelque chose de tellement grand, Mademoiselle Crow, que vous n'avez aucune idée de ce qui vous attend.

Non, elle n'en avait aucune idée. Et c'était bien ce qu'il lui faisait peur.

-Qu'est-ce que vous racontez...

-Je n'ai pas le temps de vous expliquer. La Cavalerie va venir vous chercher dans quelques minutes. Soyez prêt, petit oisillon. Vous allez bientôt voler.

Et sur cette phrase énigmatique, voir terrifiante, Squall disparu. Morrigane était seule au milieu du salon, le cœur battant. Qu'est-ce qu'il se passait ? Pourquoi était-il dans un tel état ? Où voulait-il l'emmener ? Complètement perdue, ne sachant pas quoi faire, elle courra jusqu'à dans sa chambre pour enfiler le pull de Jupiter ( ça ne pourra lui donner que du courage ), accrocha son W doré sur sa poitrine, attrapa son parapluie, et abandonna son sac d'habits au sol en quittant cette maison de malheur.

Tremblante d'appréhension, elle attendait que la Cavalerie vienne la chercher. C'était étrange. Maintenant, elle n'en avait plus vraiment peur. Il y avait comme une sorte de respect mutuel entre elle et les Cavaliers. Mais, elle ne se faisait pas d'illusions. Si jamais Squall leur ordonnait de la tuer, ils le feraient sans hésiter. Elle en était sûre.

Morrigane et l'appel du mal Où les histoires vivent. Découvrez maintenant